Aïn Oulmene
Aïn Oulmène (en arabe : عين ٔاولمان) - anciennement Colbert sous la colonisation française- est une ville algérienne, située à 30 kilomètres au sud-ouest de la ville de Sétif.
Aïn Oulmene | |
Ain Oulmene | |
Noms | |
---|---|
Nom arabe | عين ٔاولمان |
Administration | |
Pays | Algérie |
Wilaya | Sétif |
Daïra | Aïn Oulmene[1] |
Code postal | 19002 |
Code ONS | 1928 |
Démographie | |
Population | 73 831 hab. (2008[2]) |
Densité | 139 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 35° 54′ 00″ nord, 5° 17′ 00″ est |
Altitude | Min. 950 m Max. 950 m |
Superficie | 530 km2 |
Localisation | |
Localisation de la commune dans la wilaya de Sétif. | |
Géographie
Chef lieu de la daïra et de la commune du même nom, Aïn Oulmene est traversée par la RN 28 à 30 km au sud-ouest de Sétif.
Aïn Oulmene, située à une altitude de 950 m, ferme les hautes plaines fertiles du sud de Sétif et est adossée, par l'Ouest, aux monts du Hodna. Son relief est en général plat dans sa partie Est, alors que sa partie Ouest est occupée par de petites montagnes dont la plus élevée est le djebel Osmane qui culmine à 1 100 mètres.
La commune compte 73 831 habitants au dernier recensement de 2008.
Histoire
Les habitants autochtones de Aïn Oulmene sont d'origine Zenata et Sanhadja.
Au VIIIe siècle, Okba Ibn Nafaa avait installé une garnison dans la région.
Aïn Oulmene a été de 1880 à 1958, le chef-lieu de la commune mixte des Rirha (prononcez "ryɣa"). Le nom de Aïn Oulmene est apparu pour la première fois en 1887 sur un document administratif relatif à la création du centre de colonisation de Colbert. Il désignait un lieu-dit autour d'une source aujourd'hui disparue qui se trouvait au nord-ouest de la ville et plus connue sous le nom d Aïn Gasria.
Aïn Oulmene devient ainsi un centre de colonisation sous le nom de Colbert à partir de 1887 et sera chef-lieu de la commune de plein exercice de Colbert de 1935 à 1962.
Le nom de "Aïn Oulmene" réapparaîtra en 1962 à l'indépendance de l'Algérie pour remplacer celui de Colbert.
La région de Aïn Oulmene était connue depuis l'antiquité car ses plaines dépendaient de la Maurétanie Césarienne et non de la Maurétanie Sétifienne.
Selon Stéphane Gsell qui a entrepris des fouilles dans la région au début du XXe siècle, les plaines au sud de la colonie de Sétif fondée par Nerva (96-98 ap. J.-C.), ont été occupées par les romains jusqu’à Zarai (Zraïa) dès le règne d’Hadrien (117-138 ap. J.-C.).
Elles formaient à cette époque un territoire exclusivement militaire et fiscal : la sécurité était assurée par une cohorte stationnée à Zraïa (soit la 1re Flavia Equilata, soit la 6e Commagenorum), et la mise en valeur était assurée par son incorporation en bloc au domaine impérial.
L'emplacement de la ville de Aïn Oulmene, adossé à la colline Béïra, a constitué pendant des siècles une nécropole, d'abord romaine puis byzantine.
Toponymie
Le lieu tire son nom de l'arabe aïn (« source »), et du berbère oulmane (« fils à tisser »). Le nom complet de la localité signifie donc la source des fils à tisser[3].
Le nom pourrait aussi signifier « Fontaine des ormes », car selon Arthur Pellegrin (Toponymie de l'Algérie. Mars 1952), « oulmen » serait le pluriel de « Oulmou » qui signifie orme en berbère et qui viendrait lui-même du latin « Ulmus ». Il est remarquable de savoir que la racine « oulme » dérivée de ce mot latin a été à l'origine de plusieurs toponymes, notamment "Oulmes" au Maroc, L'Houmeau, l'Houme en France. Cette théorie est d'autant plus plausible qu'à proximité de cette source, aujourd'hui disparue, il existe toujours deux ormes centenaires plus précisement de l'espèce ulmus minor (orme champêtre)[4].
Économie
Aïn Oulmene est située dans une région à vocation agricole. On y cultivait des céréales et des légumes mais après la sécheresse du quart siècle dernier on s'est orienté vers la culture du tabac, l'élevage du bétail et de la volaille.
Vie quotidienne
Sports
- Club de football ESAO (ex ESC) fondée en 1927 porte les couleurs bleu et blanc.
- Club de boxe d'envergure nationale.
- Section de Hand-ball féminine qui a représenté l'Algérie dans diverses compétitions internationales.
Personnalités liées à la commune
- Jean Baptiste Matteï,1898-1980, né à Corti, Médecin de profession. Il s’installe en Algérie en 1927, Premier maire (socialiste) de Colbert (Ain-Oulmène ) de 1928 à 1937 et Médecin colonial en Nouvelle-Calédonie en 1938. Il adhère à la France Libre en 1940, il est nommé Résident Général de l’archipel de Wallis et Futuna de 1942 à 1945. En 1947, il est nommé Directeur départemental de la Santé à Alger, fonction qu'il occupera jusqu'à 1965. Décédé à Bastia en 1980.
- Djamila Debèche, née en 1926 à Aïn Oulmene (ex. Colbert), pionnière de la littérature algérienne féminine de langue française. Auteur du roman « Leïla, jeune fille d'Algérie » publié en 1947.
- Nourredine Aba, né le 16 février 1921 à Aïn Oulmene (ex. Colbert), poète, conteur, dramaturge, créateur en 1991 de la Fondation Aba décernant des prix aux meilleurs écrivains de l'année.
- Abdelwahab Hammoudi, né en 1955 à Ain Oulmène ex Colbert. Cinéaste, romancier et essayiste.
- Azzedine Djellaoudji, poète et romancier de langue arabe[pourquoi ?].
- Sofiane Mokhenache, romancier de langue arabe auteur du roman "لا يترك في متناول الأطفال".
- Bassem Debbabi, docteur ingénieur en Informatique de l'université de Grenoble. Trois fois lauréat d’Algérie en Informatique (2000, 2001 et 2002).
- Abdallah Bouguettoucha, Professeur en Génie Chimique à l'université Ferhat Abbes - SETIF1. Collabore dans plusieurs revues scientifiques internationales. Auteur de plusieurs publications scientifiques de très haut niveau. Editorial Board Members in European Journal of advances in engineering and Technology (http://ejaet.com/theme.php?go=about_us)
Bibliographie
- Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes, Casbah Editions, Alger, 2011
Notes et références
- « Décret executif n° 91-306 du 24 août 1991 fixant la liste des communes animées par chaque chef de daïra. 19 - Wilaya de Sétif », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1304
- « Wilaya de Sétif : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- Foudil Cheriguen, Toponymie algérienne des lieux habités (les noms composés), Alger, Épigraphe, , p. 72, 76.
- Arthur Pellegrin, Toponymie de l'Algérie : Documents algériens, Alger, Société nationale des entreprises de presse, , 12 p. (lire en ligne), ,.
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