Classe Scorpène

La classe Scorpène est un type de sous-marin à propulsion classique de nouvelle génération développé et fabriqué en France par Naval Group (anciennement DCNS) en coopération avec l'industriel espagnol Navantia à des fins de ventes à l'exportation, Naval Group étant autorité de conception des Scorpène. Le Chili et la Malaisie ont passé commande respectivement en 1997[1] et 2002[2]de deux de ces sous-marins chacun, l'Inde et le Brésil ont commandé respectivement 6 et 4 unités avec un transfert de technologie.

Classe Scorpène

L'INS Kalvari de la Marine indienne en 2017.
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin d'attaque conventionnel (SSK)
Longueur 60 à 76 m
Déplacement 1 650 à 1 870 t (surface)
2 000 t (plongée)
Vitesse plus de 20 nœuds (37 km/h)
Profondeur plus de 300 mètres
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes de 533 mm avec 18 torpilles.
Rayon d’action 6 500 milles marins (12 000 km) à 8 nœuds (15 km/h) en surface, 550 milles marins (1 000 km) à 4 nœuds (7 km/h) en plongée
Autres caractéristiques
Équipage 33
Histoire
Constructeurs
A servi dans
Période de service 2006 –
Navires construits 9
Navires prévus 19
Navires annulés 4
Navires en activité 6

Description

Le Scorpène malaisien Tunku Abdul Rahman lors d'essais à la mer.

La famille Scorpène est composée de 3 types de sous-marins :

  • le Scorpène Compact, adapté aux eaux littorales, est particulièrement discret grâce à l'utilisation du système sous-marin anaérobie Mesma comme mode de propulsion principal ;
  • le Scorpène Basic, sous-marin multimission ;
  • le Scorpène 2000, sous-marin anaérobie équipé du système de propulsion anaérobie Mesma comme mode de propulsion secondaire.

Ils bénéficient d'une coque en acier HLES 80, d'un système de combat français intégré et d'un système de conduite de plate-forme centralisé complètement automatisé qui permet de réduire l'équipage tout en maintenant un haut niveau de sécurité en plongée.

Historique

Les premiers Scorpène ont été construits pour la marine chilienne sur les chantiers de Cherbourg et de Carthagène, la première unité ayant été livrée en septembre 2005. Deux autres Scorpène ont été commandés par la Marine royale malaisienne en 2002 : le Tunku Abdul Rahman, lancé en octobre 2007 à Cherbourg, livré le [3], et le Tun Razak, lancé à Carthagène en octobre 2008. À cette occasion, les industriels espagnols et français du secteur de la défense navale ont été appelés à participer activement au développement en Malaisie d’une industrie locale dans le domaine de la réparation et de l’entretien des sous-marins[4].

En 2008, DCNS demande à son avocat Me Jean-Georges Betto[5] de traduire Navantia devant la Cour internationale d'arbitrage pour avoir pillé ses droits de propriété intellectuelle en vue de développer le programme de sous-marins domestiques espagnols de la classe S-80. En 2010, les parties mettent fin à leur litige en cessant leur coopération sur les sous-marins Scorpène qui seront désormais commercialisés et réalisés uniquement par DCNS[6].

Caractéristiques

  • Longueur : de 66 mètres à 82
  • Déplacement en surface :2000 tonnes
  • Vitesse maximale : supérieure à 20 nœuds en plongée
  • Type de propulsion : Diesel électrique
  • Autonomie : 50 jours en patrouille
  • Endurance en plongée : > à 2 semaines
  • Profondeur en plongée : >350 mètres
  • Équipage : de 28 à 36

Naval Group (ex DCNS) a étudié sur les Scorpène l'intégration d'accumulateurs lithium permettant de doubler l'autonomie en plongée[7].

Utilisateurs

Le Tunku Abdul Rahman malais à Lorient durant ses essais

Brésil

Le pays construit sous licence 4 Scorpène 2000 dans le cadre du Plan stratégique de défense annoncé le . Ils sont plus lourds de quelque 150 tonnes et plus longs de 5 mètres que le modèle standard soit 71,62 m de long avec un déplacement de 1 870 t en surface[8].

Le contrat est signé à Rio de Janeiro le pour un montant estimé à 6,7 milliards d'euros, dont 4,1 à DCNS[9] et le solde à son partenaire local de génie civil Odebrecht pour la construction d'une base navale à Itaguaí devant abriter ces navires[10]. Les bâtiments sont assemblés sous transfert de technologie à l’arsenal de Marinha do Rio de Janeiro par Itaguaí Construções Navais, une coentreprise entre Odebrecht (59 %) et DCNS (41 %)[11] La première tôle a été découpée en juillet 2011 en présence de la Présidente brésilienne et du ministre Gérard Longuet. Par ailleurs, la France assistera le Brésil dans le développement d'un sous-marin nucléaire d'attaque[12],[13]. En date d'octobre 2016, alors que près de 700 personnes travaillent à la construction des deux premiers navires, il est prévu que les « SBR »-1 à 4 (Scorpène Brazil) dont les numéros de coque vont de S-40 à S-43 soient lancés en juillet 2018, septembre 2020, décembre 2021 et décembre 2022[14] avec près de trois ans de retard sur le programme initial à la suite de restrictions budgétaires.

no  coqueNomConstructionLancementMise en serviceBase navale
S-40 Riachuelo [15] Itaguaí
S-41 Humaitá [16] Itaguaí
S-42 Tonelero (estimation) Itaguaí
S-43 Angostura (estimation) Itaguaí

Chili

no  coqueNomConstructionLancementMise en serviceBase navale
SS-22 General Carrera Talcahuano
SS-23 General O'Higgins Talcahuano

Inde

En octobre 2005, dans le cadre du programme P-75, un accord a été conclu à Paris sur la construction en Inde de six Scorpène dont 2 équipés d'une propulsion anaérobie AIP avec une option pour 3 à 6 autres au-delà de 2018[17], accompagnée de la vente de 36 missiles antinavires Exocet SM-39, pour un montant annoncé de 2,4 milliards d'euros. La construction des sous-marins d'attaque conventionnels se fait dans les docks de Mazagon (port de Bombay). La marine indienne est le maître d'ouvrage du projet qui prévoit un transfert partiel de technologie, la fourniture de certains équipements et une assistance technique, notamment du groupe Thales et de DCNS. Comme pour les frégates La Fayette vendues à Taïwan (affaire des frégates de Taiwan), une clause de « transparence financière » a été intégrée lors de la signature des contrats pour permettre "d'éviter toutes formes de corruption". Le programme connaît un retard d'environ trois ans en raison des difficultés de remise à niveau du chantier indien et surtout par leur propension à ne pas respecter les procédures du transfert de technologie du groupe français DCNS. Le premier Scorpène indien, l'INS Kalvari, a été mis à l'eau le 29 octobre 2015 à Bombay pour commencer les essais à quai préalables aux premiers essais en mer prévus en 2016, il entre en service actif en décembre 2017, le sixième Scorpène ne sera livré qu'au second semestre 2020 avec trois ans de retard sur le calendrier initial. En janvier 2016, le directeur des programmes de DCNS déclare que la marine indienne veut trois Scorpène de plus, identiques aux six premiers et dans les mêmes conditions commerciales[18]. Par ailleurs, le Scorpène ou le Marlin de DCNS sont en concurrence avec les produits de TKMS et du bureau d'étude Rubin pour un contrat de 6 nouveaux sous-marins, dont 4 seraient construits en Inde, dans le cadre du Projet P-75 I afin de faire face à la puissance navale montante de la Chine[17],[18].

no  coqueNomConstructionLancementMise en serviceBase navale
S50 INS Kalvari (en) [19] [20] Visakhapatnam / Mumbai
S51 INS Khanderi (en) [21] Visakhapatnam / Mumbai
S52 INS Karanj (en) Visakhapatnam / Mumbai
S53 INS Vela (en) [22] Avant fin 2021 Visakhapatnam / Mumbai
S54 INS Vagir Novembre 2020 (estimation)[23] Vers 2023 Visakhapatnam / Mumbai
S55 INS Vagsheer Aprés 2023 Visakhapatnam / Mumbai

Malaisie

La Malaisie décida d’acheter deux bateaux en 2002. Le sous-marin de classe Agosta Ouessant fut inclus dans le contrat afin de former les marins malaisiens.

no  coqueNomConstructionLancementMise en serviceBase navale
KD Tunku Abdul Rahman (en) [24] [24] Port Kelang
KD Tun Abdul Razak (ms) [24] [24] Port Kelang

Échecs de vente

Notes et références

  1. « La commande de deux sous-marins par le Chili fait figure de cadeau de Noël à Cherbourg », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. « La Malaisie prend livraison de son premier sous-marin Scorpène », sur Zone Militaire, (consulté le )
  3. « DCNS livre un sous-marin du type Scorpène à la Malaisie », sur www.meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le )
  4. (en) « Spain, France Invited To Help Develop Malaysia's Submarine Maintenance Industry »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur bernama.com.my, Bernama, (consulté le )
  5. « Submarine dispute runs aground »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Global arbitration Review,
  6. « Sous-marins : DCNS et Navantia reprennent leur liberté », sur Les Echos, (consulté le )
  7. « Sous-marins Scorpène et batteries Li-ion : doublement de l'autonomie en plongée »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur dcnsgroup.com, DCNS (consulté le )
  8. « Brésil : Report de mise à l'eau du premier Scorpène »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur http://www.ttu.fr/, (consulté le ).
  9. Yann Le Guernigou et Sophie Louet, « France et Brésil signent pour 6 milliards d'euros de contrats », sur fr.reuters.com, Reuters, (consulté le )
  10. Alain Ruello, « Paris va signer une importante vente d'armes avec Brasilia », Les Échos, (lire en ligne)
  11. (pt) Roberto Silva, « Brasil Construirá 6 FREMMs e 4 Scorpènes »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur defesabr.com, Defensa BR, (consulté le )
  12. Emmanuel Gaudez, « DCNS remporte un contrat majeur au Brésil »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur dcnsgroup.com, DCNS, (consulté le )
  13. (pt) « Submarino Nuclear: Nota à imprensa », sur naval.com.br, Ministère de la Défense brésilien (en), (consulté le )
  14. « Sous-marins brésiliens : calendrier de construction des 4 sous-marins classiques », sur http://www.corlobe.tk/, (consulté le ).
  15. Pierre Coquelin, « Conçu par Naval group, le premier sous-marin brésilien Scorpène mis à l'eau », France Bleu Cotentin,
  16. Vincent GroizeIeau, « Mise à l’eau du second Scorpène brésilien », sur Mer et Marine, (consulté le )
  17. « Actualités-Inde », SUB-MARINE, no 9, , p. 19
  18. Michel Cabirol, « L'Inde veut trois sous-marins Scorpène supplémentaires de DCNS », sur La Tribune, (consulté le )
  19. (en) « New India submarine enters water », BBC News, (lire en ligne)
  20. (en) « Scorpene-class submarine Kalvari, built in Mazagon Dock, inducted into Navy », The Hindu, (lire en ligne, consulté le )
  21. Vincent Groizeleau, « Mise en service du second Scorpène indien », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  22. Vincent Groizeleau, « Mise à l’eau du quatrième Scorpène indien », sur meretmarine.com, (consulté le )
  23. (en) « INS Vagir: Indian Navy to get fifth Scorpene-class submarine from Mazagon Dock in six months », sur moneycontrol.com,
  24. (en) « SSK Scorpene Class Attack Submarine, France », sur naval-technology.com
  25. (en) « Pakistan to buy German subs, ignore French »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur paktribune.com, Pak Tribune, (consulté le )
  26. Henri Kenhmann, « Le CSIC confirme la vente des sous-marins au Pakistan », sur http://www.eastpendulum.com/, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Classes de sous-marins similaires

Liens externes

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