Classe Bretagne

La classe Bretagne est une classe de trois cuirassés de type super-dreadnoughts construits pour la marine française durant la Première Guerre mondiale. Un quatrième sera commandé par la marine grecque, mais sa construction sera suspendue à la fin de la guerre. Les trois navires construits portent les noms de régions françaises.

Classe Bretagne

Le Provence.
Caractéristiques techniques
Type Cuirassé
Longueur 166 m[1]
Maître-bau 26,9 m
Tirant d'eau 9,8 m
Déplacement 23 230 tonnes
Port en lourd 25 000 tonnes
Propulsion Turbines Parson à 4 arbres
18 - 24 chaudières
Puissance 43 000 ch
Vitesse 20 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage Coque: 270 mm

Ponts: 40 mm
Casemates: 170 mm
Tourelles: 340 mm
Tour de commandement: 314 mm

Armement 5 tourelles doubles de 340 mm

Après 1935 (Lorraine):
8 canons de 340 mm
22 canons de 138,6 mm
4 canons de 47 mm
4 tubes lance-torpilles de 450 mm
Après 1935:
14 canons de 138,6 mm
8 canons de 75 mm

Rayon d’action 4 700 mi à 10 nœuds
avec 2 680 t de charbon et 300 t d'huile
Autres caractéristiques
Équipage 1 133
Histoire
Navires construits 3
Navires prévus 4
Navires perdus 2
Navires démolis 1

Origine

La classe Bretagne est issue de la loi-programme du 30 mars 1912. Le texte était ambitieux, qui visait à fixer la flotte à vingt-huit cuirassés, dix éclaireurs d’escadre, cinquante-deux torpilleurs dits de « haute-mer », dix bâtiments pour divisions lointaines et quatre-vingt quatorze sous-marins.

À l'époque du vote de la loi, la France dispose d'une flotte de cuirassés non négligeable (dont douze cuirassés modernes : deux « classe République » ; quatre « classe Liberté » ; et six « classe Danton »), mais qui compte aussi des navires totalement dépassés, dont ceux issus programme naval de 1890, dit flotte d'échantillons. Ce programme avait le tort de fixer uniquement la composition de l'artillerie principale, la vitesse minimale et le déplacement maximal de 12 000 tonnes. Le reste était laissé à l'imagination des ingénieurs, ce qui a donné des bâtiments n'ayant pas la même forme, la même motorisation, le même calibre d'artillerie secondaire, le même compartimentage ou le même cuirassement.

Cette absence de normes avait des conséquences désastreuses en termes d'entretien, d'approvisionnement ou même en ordre de bataille, avec des bâtiments parfois très différents, mais qui avaient en commun une mauvaise protection de la zone en dessous de la ligne de flottaison. Ainsi, le Bouvet, issu du programme de 1890 chavirera et coulera en moins d'une minute, emportant la majeure partie de son équipage de 700 personnes, après avoir touché une mine dans le détroit des Dardanelles le 18 mars 1915 à l'occasion de la bataille du même nom.

Cette flotte de cuirassés est donc assez disparate et est surtout quasiment rendue obsolète par l'entrée en service du HMS Dreadnought (1906) britannique en 1906.

La France réagit tardivement à cette révolution, qui a conduit à une course à l'armement, et ce n'est qu'à l'occasion du programme naval de 1910 que la première classe de Dreadnoughts français est programmée, avec la classe Courbet, qui sera suivie par la Classe Bretagne, dont sont issue la Bretagne, la Provence et la Lorraine.

Le pays est toutefois handicapé par le manque de forme de radoub de taille suffisante, les bassins Vauban de Toulon ne seront terminés qu'en 1927, ce qui va conduire à une reprise par les classes Bretagne des coques des Classe Courbet, en vue de remplacer le Carnot, le Charles Martel, et la Liberté. Cela conduit à des bâtiments de même dimension que ceux de la classe Courbet, mais leur armement est plus lourd, grâce à la puissance de dix canons de 340 mm en tourelles jumelées. Deux tourelles tirant vers l'avant, deux vers l'arrière, et une au milieu, tirant des deux côtés.

Nom du navire Pays Chantier Quille posée Lancement Armement Destin
Bretagne France Arsenal de Brest Coulé par les Britanniques lors de la bataille de Mers el-Kébir. Démoli sur place en 1952.
Provence Arsenal de Lorient[2] Sabordé lors du sabordage de la flotte française à Toulon. Démoli de 1943 à 1949.
Lorraine Ateliers et Chantiers de la Loire[3] à Saint-Nazaire Démoli en 1954
Basileus Konstantinos Grèce Ateliers et Chantiers de la Loire Construction cessée à la fin de la guerre[4]

Notes et références

Bibliographie

  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships (1906-1921), [détail de l’édition]
  • Pierre Vincent-Bréchignac, Flottes de combat 1940-1942, Paris,
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, notice BnF no FRBNF35734655)
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d’Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Source

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