Cimetière de Noradouz

Le cimetière de Noradouz (en arménien Նորատուսի գերեզմանատուն) est un cimetière arménien situé dans la communauté de Noradouz, en bordure du lac Sevan, en Arménie. Il est divisé en deux zones : un cimetière ancien comptant plusieurs centaines de khatchkars (ce qui en fait le plus grand cimetière de khatchkars d'Arménie), et un cimetière moderne.

Situation

Le cimetière est situé sur le territoire de la communauté rurale de Noradouz, dans le marz de Gegharkunik[1], à 90 km au nord d'Erevan, la capitale arménienne, et sur la rive occidentale du lac Sevan[2].

Cimetière de khatchkars

Le cimetière ancien compte 728 khatchkars du IXe / Xe au XVIe / XVIIe siècles[1],[3]. Un des grands cimetières de khatchkars avec notamment le cimetière de Djoulfa[4], il est le plus grand de l'Arménie moderne[1]. Le khatchkar le plus ancien est daté de 996[2], et le cimetière comprend également un ensemble remarquable de khatchkars tardifs[5].

Une légende locale veut que les villageois, s'apprêtant à subir les assauts des troupes de Tamerlan, auraient muni les khatchkars de casques et d'épées ; de loin, ceux-ci auraient été pris pour des soldats, causant la fuite de l'ennemi[2].

On y trouve en outre d'anciennes pierres tombales sculptées[2].

Cimetière moderne

Cette partie compte des tombes du XVIIIe siècle à l'époque actuelle[1].

Littérature

  • Le poète Serge Venturini, amoureux de l'Arménie, a écrit deux poèmes à propos du cimetière de Noradouz. Le premier : « Tu murmures des bribes de vers, tes lèvres chantent No — ra — douz… Tu chemines au hasard entre deux mondes. Les vivants et les morts te côtoient. Tu dialogues avec eux (…) »[6]. Un second poème, dans le même livre, dit ceci : « Dressé comme un khatchkar, je vis l'espace-temps d'un éclair sans cesse renouvelé, le temps d'un coup d'œil jeté contre, — toujours par-delà les ténèbres, vers la verte aurore boréale. Envahi par les voix chères, mes effrois, gouffres étoilés, moi droite stèle érigée, rivière debout dans la touffeur pesante de l'été, porte sous le gel et la neige. — Je crie, miroite d'éternité »[7].

Notes et références

  1. Sèda Mavian, Arménie, coll. « Guides Évasion », Hachette, Paris, 2006 (ISBN 978-2-01-240509-7), p. 175.
  2. (en) Julia Hakobyan, « Life in the Monuments of Death: A visit to the cemetery village, Noraduz », sur ArmeniaNow.com, (consulté le ).
  3. (hy+ru+en) Levon Azarian, Խաչքարեր / Хачкары / Armenian Khatchkars, Editions Erebuni, Erevan, 1978 (ASIN B000TD1OSK), p. 31.
  4. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 160.
  5. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), op. cit., p. 370.
  6. Éclats d'une poétique de l'approche de l'inconnaissable, Livre VI, (2010-2013), coll. « Poètes des cinq continents », éd. L'Harmattan, Paris, mars 2013, (ISBN 9782343005225), p. 111
  7. idem, p. 32.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (hy+ru+en) Levon Azarian, Խաչքարեր / Хачкары / Armenian Khatchkars, Editions Erebuni, Erevan, 1978 (ASIN B000TD1OSK).
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