Chrodoara d'Amay
Sancta Chrodoara (ou Ode d'Amay) est le nom inscrit sur un sarcophage retrouvé en 1977 dans les fondations de l'Église Saint-Georges et Sainte-Ode d'Amay. Chrodoara est identifiée avec 'sainte Ode', ainsi nommée à partir du XIe siècle[1].
Ode d'Amay | |
Sainte Ode représentée sur sa châsse à la Collégiale d'Amay | |
Veuve, ermite | |
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Décès | avant 634 Amay |
Autres noms | Chrodoara d'Amay |
Vénéré par | Église catholique romaine, Orthodoxie occidentale |
Fête | 23 octobre |
Attributs | Bâton d'abbesse |
Éléments biographiques
Analyse du sarcophage d'Amay
Le mot "sancta" lisible sur le sarcophage fait sans doute plus allusion à la ferveur religieuse qu'à la sainteté au sens moderne du terme. L'inscription latérale (en tête) éclaircit un peu ce point : "Chrodoara, noble, grande et illustre, de ses propres biens enrichit les sanctuaires". Le bâton que tient l'effigie de Chrodoara est clairement le symbole d'un pouvoir abbatial.
Le testament d'Adalgisel Grimo
En 634, un certain Adalgisel Grimo, diacre de Verdun, probablement oncle de Adalgisel[2], indique dans son testament que des vignes dont il possède l'usufruit doivent revenir à sa mort à sa tante enterrée sous la collégiale saint-Georges à Amay. Les historiens identifient cette tante avec Chrodoara et sainte Ode. Cela situe le décès de Chrodoara avant 634.
Traditions
La tradition retient que Chrodoara aurait épousé le duc d'Aquitaine Bodogisel. Devenue veuve en 588, elle aurait quitté la région pour s'installer à Amay où elle aurait consacré son temps et sa fortune à l'Église et à la charité. Elle fut enterrée sous l'église d'Amay. Vingt ans plus tard, Hubert de Liège, évêque de Liège, aurait procédé à l'ouverture de sa sépulture auprès duquel de nombreux miracles s'étaient accomplis. Une "odeur suave" se serait échappée de la tombe. En 1235, les reliques furent transférées dans une châsse qui se trouve toujours dans l'église d'Amay. Le sarcophage désormais vide est resté sous l'église et fut dégagé en 1977; il se trouve dans un état exceptionnel de bonne conservation.
Bibliographie
- Vita sanctae Odae, XIIIe siècle.
- Alain Dierkens (dir.), Le sarcophage de Sancta Chrodoara : 20 ans après sa découverte exceptionnelle : actes du colloque international d’Amay, 1997, Cercle Archéologique Hesbaye-Condroz, Bulletin du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz, 2000-2001 (vol. 25).dont : Philippe George, De sancta Chrodoara à sainte Ode : réflexions sur le dossier hagiographique amaytois, p. 39-46.
- Araks TELIMYAN, "Sainte Ode et Chrodoara, de la légende à l'histoire. La Vitas. Odae : historicité et idéal de sainteté", Annales du cercle hutois des Sciences et Beaux-Arts, t. LX, 2019, pp. 41-76.
- Maurice Coens, La vie de sainte Ode d'Amay, dans Analecta Bollandiana, t. 65, 1947.
- Stiennon Jacques, Le sarcophage de Sancta Chrodoara à Saint-Georges d'Amay : essai d'interprétation d'une découverte exceptionnelle. In : Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 123e année, n° 1, 1979, p. 10-31 (en ligne, doi:10.3406/crai.1979.13555).
- Ricardo Guttierrez, Chrodoara, la mérovingienne d'Amay, Le Soir, , p. 11.
- Sabine Lourtie, Sancta Chrodoara, trésor de Wallonie, La Libre, mis en ligne le 14 septembre 2009.
- Freddy Van Daele, La Dame du Sarcophage d'Amay roman historico-légendaire/ Editeur Alfred Van Daele à Hosdent/.La Libre.
Articles connexes
- Dode de Metz
- Art mérovingien
- Collégiale d'Amay
Notes
- À ne pas confondre avec sainte Ode de Rode, commémorée liturgiquement le 27 novembre, dont le souvenir est actif dans la région limbourgeoise (qui faisait partie de la principauté de Liège) au VIIIe siècle.
- Christian Settipani, « L'apport de l'onomastique dans l'étude des généalogies carolingiennes », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 185-229, p. 213, 216 et 217.
Liens externes
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