Chrétien-François de Lamoignon de Bâville

Chrétien-François de Lamoignon de Basville est un magistrat et homme d'État français, né le et mort le en son château de Basville, commune de Saint-Chéron[1].

Pour les autres membres de la famille, voir Famille de Lamoignon.

Chevalier, marquis de Basville, baron de Saint-Yon, seigneur de Saint-Chéron, Virmaize, Saint-Sulpice, Bruix, Breuilles, Torfou, Boissy-sous-Saint-Yon, garde des sceaux de France, chancelier et commandeur des ordres du Roi[1].

Biographie

Fils de Chrétien-Guillaume de Lamoignon et de Louise Madeleine Henriette Bernard, petit-fils, par sa mère, du financier Samuel-Jacques Bernard, il devint magistrat au Parlement de Paris en 1755. Président à mortier en 1758, il est exilé en janvier 1771 dans le Beaujolais[2]. Il anime la résistance du Parlement contre la réforme du chancelier Maupeou en 1772.

Lamoignon a évolué depuis 1771, car le monde a été bouleversé par la Révolution américaine et les déclarations des droits en Virginie et d'indépendance[3]. Nommé garde des sceaux de France le , il s'efforce en vain de réformer l'organisation de la justice. Inspiré par les idées du siècle des Lumières, il parvient à abolir la torture des condamnés en attente d'exécution (question préalable). Il est à l'origine de « l'édit de tolérance » de Versailles, (promulgué en 1788) qui restitue un état civil aux protestants.

Garde des Sceaux en 1787, il soumet au roi Louis XVI de France un mémoire alarmant sur la situation où il annonce des lendemains dangereux pour le pays.

Victime de l'opposition des parlements, sa réforme du 8 mai 1788 (coup d'Etat de Lamoignon) visant à réduire les pouvoirs au profit d'une « Cour plénière », qui aurait privé les Cours souveraines du droit de vérifier et d'enregistrer les lois de portée générale, entraîne une première émeute le mois de juin suivant à Grenoble surnommée la journée des Tuiles. Sa réforme ayant été abandonnée, il démissionne le 14 septembre 1788 (remplacé par Charles Louis François de Paule de Barentin). Il est retrouvé mort dans le parc de son château de Baville le 16 mai 1789 au matin[3] — une semaine après l'ouverture des États généraux.

Titres et possessions

Marquis de Milhars (1759-1766)

Héritant de la terre et marquisat de Milhars, au décès de son père, le 23 mai 1759, il vend, suivant acte en date du 29 janvier 1766, à Clément de Rey de Saint-Géry, pour le compte de sa mère, Marie-Anne de Foucaud-Villars, veuve de Jean Jacques de Rey de Saint-Géry, le marquisat de Milhars ainsi que les terres et rentes qui en dépendent sur Noailles, Montrozier, Lexos, Arnac et une partie de Feneyrols, pour la somme de 360 000 livres[4],[5].

Généalogie

Mme le présidente de Lamoignon et ses enfants.

Il épouse le 4 septembre 1758 Marie-Élisabeth Berryer, fille de Nicolas-René Berryer et Catherine-Madeleine Jorts de Fribois. De leur union naissent:

Notes et références

  1. Archives départementales de l'Essonne - registre des baptêmes, mariages et sépultures (4 E 2488 - p. 178/210)
  2. Pierre de Saint-Victor, Exil en Beaujolais de Lamoignon, Camus de Pontcarre & l'abbé de Marzac, membres du parlement., Lyon, A.L. Perrin, , 65 p., p. 2
  3. Edmond Dziembowski, Le Siècle des Révolutions, Perrin 2018 p. 520-521
  4. « Histoire de Milhars - du marquisat et de ses environs du Ier siècle à 1794 », sur Geneagil - Site généalogique - Recherche nobiliaire, (consulté le )
  5. « Famille de Lamoignon » (consulté le )
  6. Archives départementales du Calvados (4 E 1287)
  7. Journal de Paris, 2 mai 1788, p. 543. En ligne.

Bibliographie

  • Marcel Marion, Le garde des sceaux Lamoignon et la réforme judiciaire de 1788, Paris, Hachette, 1905.

Articles connexes

Liens externes

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