Chicorée (boisson)

La chicorée est une boisson utilisée mélangée ou à la place du café.

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Culture et fabrication

Cette boisson est obtenue à partir de la chicorée à café (Cichorium intybus subsp. intybus convar. Sativum), une plante bisannuelle en culture, avec des variétés sélectionnées en fonction du développement de la racine dont le volume est considérablement augmenté.

Les variétés cultivées sont des hybrides F1 (de 1re génération) issus de deux lignées, chicorée de Magdebourg, à feuilles larges, entières et chicorée Brunswick à feuilles très découpées, frisées.

La transformation des racines passe par plusieurs étapes : la transformation en cossettes, fragments de racines déshydratés, puis par la torréfaction suivie du concassage[1]. C'est au cours de la torréfaction que l'inuline est convertie en fructose puis caramélisée et l'intybine combinée avec le fructose donne sa saveur spécifique à la chicorée.

Historique

La chicorée figure dans l’Histoire naturelle de Pline l'Ancien qui signale la présence de la plante sauvage en Égypte où ses vertus apéritives étaient reconnues et note ses vertus médicinales[2]. Galien la nommait l'amie du foie[3]. La chicorée est cultivée en Europe comme plante médicinale pendant le Moyen Âge.

L'utilisation de la chicorée comme substitut du café est apparue d'abord aux Pays-Bas vers la fin du XVIIe siècle, puis s'est répandue dans le Nord de l'Europe : Angleterre, Prusse, Belgique, France. Elle a connu son véritable essor, particulièrement en France, mais aussi en Belgique et en Allemagne, au moment du blocus continental de 1806 qui a provoqué une pénurie de café. La torréfaction de la racine permit alors d'obtenir une boisson jugée meilleure que la décoction de racine séchée jusque-là en usage.

En Europe, la chicorée fut considérée comme le principal succédané de café lors des périodes de crise, notamment durant les deux conflits mondiaux où l'importation de cette denrée venue des tropiques était rendue difficile.

En 2017, la production mondiale de racines de chicorée est estimée par l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture à près de 496 000 tonnes dont les deux tiers par la Belgique[4].

La chicorée à café est utilisée comme économiseur de café en l'ajoutant à la poudre à café non soluble[réf. souhaitée]. Elle peut être également consommée seule par les personnes qui apprécient son goût, intermédiaire entre celui du café au lait et celui du caramel.

Commercialisation

Antérieurement commercialisée en paquets de chicorée sèche qui sera bouillie dans de l'eau ou du lait, elle l'est plus souvent actuellement sous forme de poudre soluble ou de concentré liquide.

En France, la chicorée Leroux a été commercialisée à partir de 1858 date de l'achat de la manufacture Herbo fils et cie par Jean-Baptiste-Alphonse Leroux. En 1871, l'entreprise s'est spécialisée dans la chicorée et en 1899 apparait sur les paquets une bretonne encore présente. La chicorée soluble est commercialisée en 1953 et la chicorée liquide en 1955[3]. La chicorée Leroux est chef de file avec 96 % des parts du marché, et 80 000 tonnes transformées par an dont 41 % destiné à des industriels[5]

Des produits de mélange de chicorée et de café comme Ricoré commercialisé par Nestlé ou de chicorée pure liquide comme la chicorée Lutun[6] commercialisée par la marque Chicorée du Nord sont disponibles pour le marché français.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Alimentation et gastronomie
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