Chevrolet Fleetline

Depuis le début des années 1930, la marque américaine la moins chère du groupe GM propose deux modèles, les Standard et Master[1]. La Special Deluxe a fait son apparition en 1940, reléguant les Master au bas de gamme mais conserve les mêmes carrosseries, notamment en berline[2].

En 1940, les ingénieurs et stylistes de General Motors préparent le remplacement de nombreux modèles reposant sur une conception de 1937. Le modèle 1940 sera une version transitoire avec une série d'améliorations ; celles de 1941-42 sont des véhicules entièrement neufs plus longs et plus larges dus à Harley J. Earl, directeur de la section « Arts et coloris » rappelant les prestigieuses Buick 1941.

Une autre innovation est en chemin, s'inspirant des Buick et Cadillac : l'arrivée d'un nouveau modèle, d'abord de berline puis de grand coupé aérodynamique, qui seront regroupés au sein d'une troisième gamme : les Fleetline qui rappellent en plus petit les Buick Super.

Fleetline Town Sedan de 1941.

La Fleetline a été présentée au milieu de l'année-modèle 1941 en tant que berline à quatre portes « town sedan ». Il s'agissait d'un nouveau modèle différant des berlines ordinaires par l'abandon de la vitre en arrière au de la seconde portière, laquelle est dotée d'une glace de custode. Toutes les autos du groupe GM ainsi que du concurrent Chrysler seront dotées de ce type de carrosserie au plus tard en 1942.

Apparues au milieu de l'année modèle 1941, ce qui explique leur absence des catalogues officiels sortis fin 1940, ces nouvelles berlines parviendront à se vendre en 34 162 unités[3].

En 1942, la Town sedan prend le nom de Sportmaster tandis qu'un « Aerosedan » à deux portes Fastback est également proposé[4].

Ce dernier sera un succès immédiat avec un total de 61 855 exemplaires[5], ce qui en fait la version la plus nombreuse de tous les modèles Chevrolet pour cette année écourtée[3] (septembre 1941-février 1942) malgré son prix de 880 $ qui en faisait la Chevrolet deux portes la plus chères (exception faite des cabriolets)[5]. Celles produites à partir de fin décembre étaient dépourvues de chromes et décorations en inox (remplacées par de l'acier et/ou recouvertes de peinture) ces Fleetline "blackout" rapidement ré-equipées ou démolies après-guerre sont aujourd'hui une version rare et recherchée[6]. La production a été suspendue en février 1942 en raison de l'effort de guerre de la Seconde Guerre mondiale.

• Fleetlines fastback Aerosedan de 1942.
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Bien que tous les modèles 1946-1948 étaient une remise à jour de ceux de 1942, les deux autres modèles de la gamme avaient adopté de nouveaux noms Stylemaster pour la moins chère et Fleetmaster pour le cœur de gamme[7]. La Fleetline continue d'exister en ne proposant que deux versions : Sportmaster et Aerosedan. La calandre du modèle 1946 est plus simple que celle utilisée les deux années suivantes.

En 1947 et 1948, la Fleetline représentait 70 % des ventes de Chevrolet et l'Aerosedan redevient le modèle le plus vendu[8].

Le style quatre portes et quatre vitres avec coffre séparé aura une influence direct sur le style Ponton emblématique des années 1950 qui se retrouvera notamment sur les Styleline de 1949-1952, alternative plus conventionnelle aux nouvelles Fleetline de 1949.

Les Fleetlines de 1946 à 1948 reprennent les trois traits chromés sur les ailes apparus en 1942 qui permettent aisément de les distinguer des Sportmaster Deluxe contemporaines (de nombreuses d'entre-elles seront toutefois dotées de ces bandes de chrome par leurs propriétaires[9]).

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  Aerosedan 1947...
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  et Sportmaster de la même année.
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  Vue arrière d'une Sportmaster 1948.

Chevrolet Fleetline
Fleetline 2 portes de 1951.
Marque	Chevrolet
Années de production	1949 - 1952
Usine(s) d’assemblage	Flint, Oakland, South Gate (Californie), Tarrytown, Norwood, Saint-Louis, Lakewood Heights Australie Oshawa
Moteur et transmission
Énergie	essence
Moteur(s)	6 cylindres en ligne
Position du moteur	avant longitudinal
Cylindrée	3 547,5 3 859 cm3
Puissance maximale	90 110 ch DIN
Transmission	propulsion
Boîte de vitesses	à 3 rapports automatique « Powerglide »
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s)	Berline 2 portes 4 portes
Chronologie des modèles
Chevrolet Fleetline (1941-1948)

Pour les modèles des années 1949 à 1952, la fastback était la seule offerte mais proposait désormais aussi des versions quatre portes. Il s'agit d'une Fleetline complètement redessinée avec un contour de corps réduit et des ailes arrière intégrées. Elle a été désignée comme un « fastback » en raison de son toit en pente distinct qui s'étend jusqu'au couvercle du coffre[10]. Ces Fleetline ont également un aspect plus bas que les berlines Styleline (Special et Deluxe) de 1949-1952, le pare-brise étant 25 mm plus court en hauteur qu'une berline contemporaine standard et seule la partie inférieure des portes étant interchangeable avec une porte de berline.

Désormais, les Chevrolet Fleetline ne sont plus réellement un modèle distinct mais sont réparties dans les gammes Special[11] (bas de gamme) et Deluxe[12] tout comme les Styleline au look plus conventionnel[13]^,[14] (mis à part le coupé hardtop Bel Air introduit en 1950).

Fort populaires en 1949, dépassant amplement les Styleline 2 portes et talonnant de près leurs 4 portes, les Fleetline comme tous les Fastback d'après-guerre perdront cependant en popularité, surtout les Fleetline Special bon marché, les ventes se tassant légèrement en 1950 alors que celles des berlines classiques s'envolent. En 1951, les Fleetline se raréfient et, en 1952, le nom Fleetline n'est plus du tout une gamme séparée et il n'y a que la version 2 portes Deluxe[15] qui, avec 37 164 exemplaires, fait moitié moins que les Bel Air 1952[8]. Chevrolet a abandonnera la Fleetline et toute carrosserie Fastback en 1953[16].

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  Fleetline Deluxe 4 portes de 1949.
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  Vue arrière (modèle 1950).
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  Version 2 portes de 1949.
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  Arrière aérodynamique.
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  Rare Fleetline 1952 à Mexico.

Dans les modèles 1941 et 1942, le moteur 216CID en ligne 6 "Blue Flame" était le seul proposé. Il produisait 91 ch (67 kW) à 3 300 tr/min[17], et en 1950, une compression plus élevée l'a fait passer à 93 ch (69 kW). Toujours en 1950, un moteur six cylindres à un cylindre de 235,5CID avec 106 ch (78 kW) a été ajouté. Une Fleetline de ce millésime pouvait facilement dépasser 130 km/h sans être surmultiplié. Dans les tout premiers modèles, la transmission était une synchronisation manuelle à trois vitesses, avec changement de vitesse assisté par le vide[18], dans laquelle le levier de vitesses "à trois arbres" pouvait être déplacé entre les rapports par la moindre pression sur le levier. La troisième vitesse était directe, ce qui signifie que l'entrée et la sortie sont des vitesses égales. De 1950 à 1952, dernière année de sa production, une transmission automatique a été proposée, qui était assez lente. La surmultiplication était une option rare. La connexion à l'extrémité arrière du troisième élément se faisait via un arbre de transmission "à tube de torsion" fermé. Les freins étaient hydrauliques avec des tambours sur toutes les roues. En 1951, les freins sont devenus plus gros[19]. Le maître-cylindre était situé sous le plancher relié au rail du châssis, sous le conducteur. Les amortisseurs étaient de type à levier pour les premières années seulement. Le pare-brise était pendant toutes les années en verre plat fendu.

L'extérieur arborait des courbes douces, des garnitures chromées et en acier inoxydable. Dans les modèles antérieures, le pare-chocs arrière avait un protecteur de pare-chocs central en option qui devait être dégagé pour que le couvercle du coffre puisse être soulevé. Les pare-chocs avant et arrière avaient des "embouts" chromés en option, un élément d'habillage qui se boulonnait aux extrémités du pare-chocs d'origine. Ce n'était pas une option Chevrolet, mais une caractéristique populaire du marché secondaire était un grand pare-soleil externe qui protégeait le conducteur des reflets de la planche de bord en métal. Les modèles de 1949 à 1952 étaient complètement différents des années précédentes, la forme « fastback » de la Fleetline étant bien distincte de celle d'une berline normale.

L'intérieur avait des banquettes en tissu et un tableau de bord en métal avec parfois un grain de bois simulé. La radio était une simple radio de type tube à vide mono avec haut-parleur intégré. Un cendrier était situé sur le côté droit du tableau de bord, près de l'horloge[20]. Selon l'année, il y avait des câbles de starter et d'accélérateur sur le tableau de bord. Sur le côté droit il y avait le levier de starter. Au cours des premières années, l'horloge était intégrée à la porte de la boîte à gants et était de type à remontage manuel de sept jours. Dans les modèles de 1949 et 1950, l'horloge était à côté de la boîte à gants et avec le tableau de bord redessiné, l'horloge était sur le dessus du tableau de bord, dans un boîtier central. De plus, ce tableau de bord révisé avait deux cosses rondes pour le compteur de vitesse et les autres jauges tandis que les modèles de 1949 et 1950 avaient une grande gousse ronde directement devant le volant sur le tableau de bord.

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