Cheval mongol

Le cheval mongol est une race de petit cheval de selle, qui, comme son nom l'indique, est le cheval autochtone de la Mongolie. C'est une race très ancienne qui est à l'origine de nombreuses autres races dans le monde. Petit et trapu, il est classé dans les poneys. Sa docilité, sa résistance et son endurance font de ce cheval le compagnon indispensable des nomades. Il est ainsi utilisé autant en élevage pour le lait des juments que comme moyen de transport, monté notamment lors du Naadam, la fête nationale mongole. C'est également une source d'inspiration pour de nombreux romans pour la jeunesse.

Cheval mongol

Cavalier mongol dans le parc national de Gorkhi-Terelj.
Région d’origine
Région Mongolie
Chine (Mongolie-Intérieure)
Caractéristiques
Morphologie Poney
Taille environ 1,30 m à 1,40 m au garrot
Robe toutes observées
Caractère docile
Autre
Utilisation transport, bât, lait

Histoire

Les origines du cheval mongol sont lointaines et incertaines, mais on peut établir la présence de chevaux chez les nomades des steppes asiatiques centrales depuis 2000 av. J.-C. Des tests ont montré, que parmi toutes les races de cheval, les chevaux mongols possèdent la plus grande variété génétique, suivie par les chevaux de la république de Touva. Cela indique que c'est une race très archaïque qui a peu subi la sélection de l'homme au cours des siècles. Les données indiquent aussi que beaucoup d'autres races descendent des chevaux mongols[1],[2].

Les chevaux mongols ont également joué un important rôle historique, en particulier au XIIIe siècle, où Gengis Khan a bâti l'un des plus vastes empires de tous les temps grâce à sa stratégie militaire et à sa grande armée de cavaliers[3].

Description

Morphologie

Cheval mongol sellé et harnaché.

Sa tête est lourde, son encolure courte[4] et massive[3]. Le corps est large avec une croupe bien musclée[5]. Les jambes sont courtes avec de bonnes articulations et de bons tendons[5]. La corne des sabots est particulièrement dure et résistante[4],[5]. Les crins sont abondants et le poil est particulièrement dense et épais en hiver[5].

Robes

Toutes les robes sont observables chez la race[4]. Mais les robes les plus fréquemment rencontrées sont le bai, l'alezan, le gris, l'isabelle et le noir[5].

Tempérament et entretien

C'est un cheval vigoureux qui est doté d'une très grande endurance[3]. Une fois dressé, c'est un animal au tempérament docile[3].

Types

De par la diversité naturelle du pays, on peut distinguer quatre types chez le cheval mongol : le type des forêts, qui est le plus grand et le plus lourd de tous, le type des steppes, qui est plus petit mais mieux conformé pour la monte, le type des montagnes, qui est assez proche de l'Altaï, et enfin le type du désert, qui est le plus petit de tous et liée au désert de Gobi[5].

Sélection

La sélection du cheval mongol est directement liée à son utilisation. On cherche ainsi à augmenter le poids des animaux, le rendement de lait, leur fertilité mais également leur modèle, tout en conservant les qualités principales de la race, et notamment son endurance[5].

La diversité génétique est excellente, avec un coefficient de consanguinité à 0.02, soit beaucoup plus bas que d'autres races comme le Quarter Horse (0.04) et surtout le Pur-sang (0.15)[6].

Le cheval mongol a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaire : l'étude de 134 sujets a permis de détecter la présence de cette mutation chez 4,5 % d'entre eux, ainsi que de confirmer l’existence de chevaux avec des allures supplémentaires parmi la race[7]

État de l'élevage

Rassemblement de chevaux mongols.

La Mongolie compte environ trois millions de chevaux. Ils partagent la vie des nomades au sein de l'immense steppe. Le débourrage des chevaux est assez sommaire et pratiqué uniquement par les hommes. Les chevaux sont en effet farouches, et se laissent difficilement approcher ou attraper. Mais une fois domestiqués, ils s'avèrent très dociles et peuvent être montés même par de très jeunes enfants[3].

Depuis quelques années, les chevaux mongols sont parfois croisés avec des chevaux arabes, pour leur donner un peu plus de hauteur tout en conservant leurs qualités d'endurance. Ces chevaux se sont effectivement avérés plus rapides que les chevaux mongols purs, au point qu'ils ont dû être mis dans une catégorie spécifique pendant les courses de Naadam[8].

Utilisations

Cavalier lors du Naadam.

Le cheval mongol est un compagnon et un outil indispensable à la vie des nomades. Utilisé pour le transport, il est capable de porter de très lourdes charges et peut marcher entre 50 km et 60 km par jour[9]. Le lait des juments est aussi un élément primordial dans l'alimentation des nomades puisqu'il est utilisé pour fabriquer l'aïrag, qui n'est autre que du lait de jument fermenté[10]. La jument est ainsi traite 4 à 5 fois par jour[9] et produit en moyenne 550 kg et 600 kg de lait par an[10]. Chaque année, lors de la fête nationale du Naadam, les chevaux sont mis à l'honneur. Une grande course est organisée dans laquelle des enfants de cinq à douze ans s'affrontent sur une distance de quinze à trente kilomètres. Les nomades n'hésitent pas à faire plusieurs jours de route à dos de cheval pour participer à l'événement[3].

Le cheval mongol dans la culture

Le cheval mongol est le sujet de nombreux romans pour la jeunesse. On peut ainsi citer Khan, cheval des steppes de Federica de Cesco, Le merveilleux cheval mongol de James Aldridge ou encore Naadam de Magali Bonniol, qui racontent tous la relation entre un enfant et un cheval mongol[11].

Notes et références

Références

  1. (en) « Computer Analysis of D-Loop of Mitochondrial DNA Variation in Asian Horse Breeds », sur The Third International Conference on Bioinformatics of Genome Regulation and Structure (BGRS 2002) (consulté le )
  2. (en) « Microsatellite Variation in Japanese and Asian Horses and Their Phylogenetic Relationship Using a European Horse Outgroup », sur Journal of Heredity 2003:94(5) (consulté le )
  3. Ripart 2001, p. 32-49
  4. (en) « Mongolian Horse », sur The Equinest (consulté le )
  5. Hendricks et Dent 2007, p. 287
  6. (en) M.E. McCue, D.L. Bannasch, J.L. Petersen, J. Gurr, E. Bailey et al., « A High Density SNP Array for the Domestic Horse and Extant Perissodactyla: Utility for Association Mapping, Genetic Diversity, and Phylogeny Studies », PLoS Genetics, vol. 8, no 1, (DOI 10.1371/journal.pgen.1002451)
  7. (en) M. Promerová, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2, , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consulté le ).
  8. Sabine Grataloup, « Le cheval de Mongolie », sur Randocheval Mongolie, (consulté le )
  9. (en) « Mongolian », sur Department of Animal Science, Oklahoma State University (consulté le )
  10. (en) Dendeviin Badarch, Raymond A. Zilinskas, Peter J. Balint, Mongolia Today : Science, Culture, Environment and Development, Routledge, , 274 p. (ISBN 978-0-7007-1598-5, lire en ligne), p. 73-74
  11. « La Mongolie à l'honneur : bibliographie thématique », sur Entremots (consulté le )

Source

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : Ouvrage utilisé pour la rédaction de cet article

  • [Hendricks et Dent 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks et Anthony A. Dent, International Encyclopedia of Horse Breeds, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 978-0-8061-3884-8, lire en ligne), p. 126-128. 
  • [Ripart 2001] Jacqueline Ripart, « Les fils de la steppe », dans Chevaux du monde, Editions de la Martinière, (ISBN 9782732427386), p. 32-49. 
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