Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani

Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani sont des commissaires d'exposition[1], historiennes de l'art[2] et critiques d'art françaises[3], spécialisées dans l'art contemporain. Elles ont travaillé ensemble et cosigné leurs expositions et textes de 2012 à début 2020. Elles ont été les rédactrices en chef de la revue CODE South Way[4] de 2014 à 2019[5] et les fondatrices de la communauté artistique Southway studio[6].

Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani, 2019.

Alors qu'Emmanuelle Luciani poursuit leurs activités curatoriales - notamment en ouvrant le Pavillon Southway[7] - Charlotte Cosson continue à écrire, notamment sur la reconnexion au vivant[8]. Charlotte Cosson dirige le groupe de recherches Conscience CANOP sur la manière dont les états modifiés de conscience pourraient permettre d'imaginer un futur par delà les séparations modernistes entre corps et esprit, nature et culture ou encore imaginaire et rationnel[9]. Elle enseigne aussi à entrer en transe[10].

Formation

Charlotte Cosson a suivi ses études d'Histoire de l'art à Paris-IV Sorbonne jusqu'en thèse sous la direction d'Arnauld Pierre et Michel Gautier. Elle a réalisé sa première année de doctorat en histoire de l'art à CUNY The Graduate Center sous la direction de Claire Bishop[11].

Emmanuelle Luciani possède un master II d'Histoire de l'art qu'elle a conjointement obtenu à l'université d'Aix-Marseille et à l'universita di Roma III. Elle a également obtenu un master II en droit à l'université d'Aix-Marseille sous la direction de Norbert Rouland[12].

Après avoir commencé leur carrière séparément, elles s'associent en 2012 autour de la question des œuvres qui ne tombent pas dans la catégorie de la postmodernité[13]. Elles emménagent alors à Marseille où elles valorisent un art qui ne vient pas des capitales.

En 2018, Charlotte Cosson est nominée au prix AICA France de la critique d'art[14] et Southway studio au prix de la fondation d'entreprise Ricard[15].

Commissariat d'expositions

Leur première exposition d'ampleur a eu lieu au MAMO — le musée fondé par Ora-ïto sur le toit de la Cité radieuse de Le Corbusier. Elles y ont organisé « Oracular / Vernacular » en 2013 et « COOL – As a State of Mind » en 2014 avec, notamment, les artistes Sterling Ruby, Urs Fischer ou Mike Kelley[16].

En 2014, elles fondent le lieu PARADISE / A Space for Screen addiction chez Leclere Maison de Ventes. Elles y montrent des œuvres qui ont lieu sur écran. Ainsi, elles font dialoguer des vidéos d'artistes connus tels Pierre Huyghe, Camille Henrot, Harun Farocki ou Jason Rhoades avec de jeunes vidéastes dans des expositions en lien avec les théories philosophiques du moment, comme en témoignent leurs titres : « Post-Internet ? », « Speculative materialism Oo Oo », « Post-human/post-humanism » et « Animism/Shamanism : diving into Gaïa’s Spirit »[17].

En 2016, elles développent leur théorie de lire les possibles futures de la société occidentale dans les œuvres contemporaines dans leur exposition « From Transhuman to South Perspectives » chez Rowing project à Londres[18].

En 2017, elles sont invitées par le critique d'art et directeur de musée Nicolas Bourriaud à exposer leurs recherches sur les formes populaires, rurales et rustiques dans l'art contemporain dans "Pre-capital" à la Panacée[19]. Elles organisent également chez Truth & Consequences à Genève « Domestic, Like a Pre-Raphaelite Brotherhood» avec, notamment une œuvre historique de l'artiste Betty Woodman[20].

La même année, elles fondent Southway studio, situé rue du Chevalier Roze à Marseille, une résidence de production où elles invitent des artistes internationaux. Les expositions qui en découlent sont liées au sacré et au renouveau de références médiévales dans l'art contemporain[21].

En 2018, ce sont les commissaires d'exposition de l'exposition estivale principale de Marseille-Provence 2018, « Korakrit Arunanondchai », au J1[22] où elles invitent par ailleurs l'artiste transgenre Boychild à se produire avec lui pour sa première prestations en France (de 3h). Elles exposent également dans des ateliers de productions populaires de café ou de céramique comme au Café Luciani ou dans des poteries d'Aubagne afin d'apporter la création contemporaine à des publics nouveaux qui ne visitent habituellement pas les musées.

En 2019, elles ont été invitées à organiser une scénographie en dialogue avec la collection Pierre Bergé au musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence[23].

Au MRAC Sérignan et à l'abbaye Sainte-Marie de Fontfroide, elles présentent « Les chemins du Sud » où elles retracent une histoire de l'art du sud depuis la Révolution Française jusqu'à nos jours avec des prêts d’œuvres historiques du musée d'Orsay, du musée des Arts décoratifs et de nouvelles productions contemporaines qu'elles ont supervisées. On y retrouve Odilon Redon, William Morris, Betty Woodman, Robert Kushner[24]...

Théorie

Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani ont été les rédactrices en chef de la revue spécialisée CODE South Way[4] où elles ont publié leurs textes théoriques. Depuis 2012, elles développent à partir de leur définition de « l'art comme cristallisation formelle de changements sociétaux » une théorie qu'elles nomment « oracular / vernacular » : le besoin de s'ancrer dans l'Histoire pour pouvoir à nouveau regarder vers l'avenir. Elles ont notamment débattu publiquement de cette question avec les philosophes et historiens Bernard Stiegler, Nicolas Bourriaud, Claudine Cohen, Chloé Maillet dans leur cycle oracular/vernacular[25], avec Marcel Gauchet[26] ainsi qu'avec l'artiste Noël Dolla.

Elles sont aujourd'hui chargées de cours en master à Sciences-Po Aix après l'avoir été à la Fondation Vincent Van Gogh, Arles.

Références

  1. « TOP 10 des commissaires d’exposition indépendants - 26 avril 2018 - Le Journal des Arts - n° 500 », sur Le Journal Des Arts (consulté le ).
  2. « Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani – Fondation Vincent van Gogh Arles », sur fondation-vincentvangogh-arles.org (consulté le ).
  3. « Charlotte Cosson // Giovanni Copelli - Prix AICA France de la critique d'art 2018 », sur Vimeo (consulté le ).
  4. Notice de périodique (notice BnF no FRBNF45121134).
  5. « I-D Vice 5 géniales revues à découvrir ».
  6. « South Way Studio (un projet d'Emmanuelle Luciani & Charlotte Cosson, avec Giovanni Copelli, Andrew Humke, Gérard Traquandi, et Bella Hunt & DDC) - Artists - Fondation d’Entreprise Ricard / Art Contemporain », sur fondation-entreprise-ricard.com (consulté le ).
  7. « toutma.fr »
  8. « La transe.com »
  9. « Conscience CANOP »
  10. « Pourquoi apprendre à entrer en transe ? »
  11. « Institut Français French curators ».
  12. « Fondation Vincent Van Gogh ».
  13. « Interview de Cosson & Luciani Spike Magazine ».
  14. « Prix AICA France 2018 ».
  15. « 20e Prix de la Fondation Ricard ».
  16. « MAMO Cool as a State of Mind ».
  17. « Leclere PARADISE A SPACE FOR SCREEN ADDICTION ».
  18. (en-US) « From Transhuman to South Perspectives at Rowing – Art Viewer » (consulté le ).
  19. « Contre le stress numérique, tout plaquer et partir en résidence artistique en Lozère », sur Les Inrocks (consulté le ).
  20. (en) Truth and Consequences 7 boulevard d'Yvoy 1205-CH Geneva, « DOMESTIC: Like a Preraphaelite Brotherhood », sur frieze.com (consulté le ).
  21. « Marseille expo Southway studio ».
  22. « Exposition de Korakrit Arunanondchai au J1 - With History in a room filled with people with funny names. 4 - Marseille », sur MP2018, (consulté le ).
  23. « Musée Estrine, exposition Santibelli ».
  24. « Expositions d'été du MRAC ».
  25. « cycle oracular vernacular MP2018 ».
  26. « Discussion Marcel Gauchet, Cosson & Luciani, Sciences Po ».
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