Charles Maurice Cabart-Danneville
Charles Maurice Cabart Danneville, né le à Paris et mort dans cette même ville le , est un homme politique français.
Biographie
Issu d'une vieille famille normande illustrée par Jean Baptiste de Beauvais[1] et Charles-François Lebrun[2], il est le fils de Charles-François Cabart-Danneville (1813-1884)[3], examinateur à l'École polytechnique, et de Marie-Ernestine Serret.
Il entra à l'École polytechnique et fut diplômé de l'École forestière de Nancy. Il fut nommé cadre général à Bar-le-Duc en 1869, puis inspecteur adjoint des forêts entre 1872 et 1874[4]. Conservateur des eaux et forêts, fut également professeur de mathématiques à l'école Arago et examinateur à l'hôtel de ville de Paris.
L'insuffisance de l'instruction dispensée à la classe ouvrière lui apparut rapidement comme une injustice qu'il s'attacha à réparer dans toute la mesure de ses possibilités. Il organisa des cours et des conférences, il y professa avec compétence et dévouement. Pour les enfants des familles sans ressources, il fonda une école à Paris[5].
Charles-Maurice Cabart-Danneville possédait au Becquet (Tourlaville) une propriété à laquelle il était très attaché. Il exposait volontiers ses opinions résolument républicaines, partagé déjà par son père en 1848, opposant au plébiscite de .
C'est en 1885 qu'il envisagea de faire une carrière politique. Il se présenta cette année-là, aux élections générales législatives, dans la circonscription de Cherbourg, mais échoua.
Il est finalement élu député de Cherbourg en 1889 et réélu en 1893, puis sénateur de la Manche, en remplacement d'Auguste Sébire, du jusqu'à sa mort (Réélu le , puis le ). Il est également maire de Tourlaville de 1900 à 1901.
Membre de la Commission du budget en 1891, membre de la Commission des comptes, de la Commission de réforme administrative, de celle de l'enseignement primaire, de celle de la Marine, Charles-Maurice Cabart-Danneville est l'auteur d'un grand nombre de propositions de lois et de rapports, « longs et alambiqués » selon ses détracteurs[4]. Parmi eux, Jean-Baptiste Biard le décrit dans le Réveil cherbourgeois, tandis qu'il espère devenir ministre de la Marine, comme « le type parfait du parlementaire incapable et volontairement impuissant »[4].
Il fait également campagne contre l'achat par des étrangers, de terrains et d'îles qui peuvent devenir des points stratégiques en cas de conflit armé[6]. Inscrit au centre gauche, il est toutefois plutôt conservateur, votant contre la loi de 1905.
Il fait percer l'une des digues du port de Cherbourg, la digue Collignon, pour que les pêcheurs puissent se mettre rapidement à l'abri de la rade, en cas de gros temps. La passe est devenue plus tard la passe Cabart-Danneville.
Il épouse en premières noces, Marguerite-Anne Doucet avec laquelle il aura une fille, Suzanne-Marie, et un fils, Maurice, dont la naissance devait coûter la vie à sa mère. Puis en secondes noces, Hélène Carrier (avec laquelle il aura une fille, Hélène-Renée) qui a eu une correspondance très suivie avec Louis Beuve et a bien connu Louise Michel[7].
Son fils a lui-même été sénateur de la Manche, tandis que son père était le filleul de Charles-François Lebrun[8].
Il meurt en cours de mandat et est inhumé dans le cimetière de La Glacerie dans la Manche. Sa tombe comporte un médaillon réalisé par Armand Le Véel.
Au Sénat, lors de son éloge funèbre, le vice-président Jean Boivin-Champeaux conclut en disant de lui : « À cette rapide esquisse manquerait l'essentiel si je ne rappelais les sympathies dont il jouissait dans cette assemblée. Comment n'être pas attiré vers cet honnête homme, dont la main aimablement tendue, le regard clair, la figure toujours souriante, attestaient la franchise et la bonté. Cabart-Danneville, dans son département, avait sans doute des adversaires, c'est le lot des hommes politiques. Je doute qu'il ait eu des ennemis. En tout cas, il n'avait ici que des amis qui regrettent profondément sa disparition »[5].
Ouvrages
- La Défense de nos côtes. Paris : Hachette, 1895.
- Les Poudres de la guerre et de la marine en France et à l'étranger. Paris : Berger-Levrault, 1913
Sources
- « Charles Maurice Cabart-Danneville », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Charles Maurice Cabart-Danneville », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
Notes et références
- Renée-M. Roux-Fouillet, « Une famille du Val-de-Saire, les Cabart Danneville [sic] », Revue du Département de la Manche, n° 66, avril 1975, [pp. 73-80] p. 76.
- Renée-M. Roux-Fouillet, « Une famille du Val-de-Saire, les Cabart Danneville [sic] », Revue du Département de la Manche, n° 66, avril 1975, [pp. 73-80] p. 77.
- « notice LH du père de Charles Maurice Cabart-Danneville », base Léonore, ministère français de la Culture.
- « Notables de Cherbourg », extrait du Journal socialiste de Cherbourg, (vers 1913)
- Dictionnaire des Parlementaires
- Rapport sur l'interdiction de toute vente d'îles, d'îlots, de châteaux-forts, batteries ou forts du littoral déclassés, sans avis favorable du Conseil supérieur de la marine et du ministère de la Marine, et sans approbation de la Chambre des Députés et du Sénat, 12 mars 1901. Paris : Sénat. Session de 1901. N ̊122
- Revue du Département de la Manche, avril 1975, Tome 17, fascicule 66, page 79
- Revue du Département de la Manche, avril 1975, Tome 17, fascicule 66, page 77
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- La Digue Collignon et la passe Cabart-Danneville - Portrait et photo de Charles Maurice Cabart Danneville
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