Charles Hauter
Charles André Hauter, né le à Bischwiller (Bas-Rhin) et mort le à Strasbourg, est un universitaire et théologien luthérien français qui marque de sa personnalité le protestantisme alsacien et des générations d'étudiants[1].
Biographie
Charles Hauter est issu d'une famille mennonite venue d'Allemagne, mais avec des attaches dans la région de Mulhouse[2]. Après sa scolarité à Bischwiller, il entreprend des études de théologie à l'Université de Strasbourg. Il est notamment marqué par la pensée de Georg Simmel : lors du séjour de celui-ci à Strasbourg, il devient son élève et son assistant[3].
Quoique vicaire dès 1911, il est davantage attiré par l'enseignement que par le ministère pastoral. En 1919 il est nommé maître de conférences à la Faculté de théologie[2] et en 1920 il fonde avec Antonin Causse la Revue d'histoire et de philosophie religieuses[4]. Il soutient une première thèse sous le titre Religion et réalité (1922)[5], puis sa thèse de doctorat, Essai sur l'objet religieux (1929), qui témoigne de l'influence de la phénoménologie selon Husserl[2]. En 1923 il a publié en outre un petit livre, Le problème sociologique du protestantisme[6].
Replié à Clermont-Ferrand avec ses collègues de l'université, il participe à la fondation en 1941 d'une antenne locale du Cercle Fustel de Coulanges. Il publie en 1942 avec Jean-Daniel Benoît, Henri Clavier, Pierre Scherding et Henri Strohl, L'Esprit du culte protestant[7]. Pendant cette période, son fils André, engagé dans la Résistance, est arrêté, puis fusillé. À la suite d'une dénonciation, il est lui-même emprisonné et déporté au camp de concentration de Buchenwald le [2].
Il surmonte ces épreuves et devient doyen de la Faculté à son retour à Strasbourg. Il prend également une part active dans l'administration de l'université et les instances ecclésiastiques, non sans rencontrer d'opposition. Il milite en outre au sein du Parti démocratique alsacien, aux côtes de Charles Frey et Charles Altorffer[2].
En 1919 Charles Hauter a épousé Anne Schwendener, fille et sœur de pasteur. Le couple a eu quatre enfants[2].
Notes et références
- Léon Daul, Bernadette Algret-Specklin, Paul-André Befort et Marion Ley, 's Elsàssbüech. Le livre de l'Alsace, Éditions du Donon, 2010, p. 168 (ISBN 978-2-914856-65-2)
- Roger Mehl, « Charles André Hauter », in Jean-Marie Mayeur, Yves-Marie Hilaire et André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, vol. 5 : Les Protestants, Beauchesne, Paris, 1993, p. 247-249 (ISBN 2-7010-1261-9)
- Heribert J. Becher, « Georg Simmel à Strasbourg (1914-1918). Trois entretiens avec un témoin : Charles Hauter (1888-1981) », in Revue des sciences sociales, 2008, no 40
- Archives de la faculté de théologie protestante, séance du 2 juillet 1920 de l’Assemblée de la faculté, cité par Matthieu Arnold, La Faculté de Théologie Protestante de l'Université de Strasbourg de 1919 à 1945, Strasbourg, Association des publications de la Faculté de Théologie Protestante (Travaux de la Faculté de Théologie Protestante 2), 1990, n. 1 p. 156.
- SUDOC
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Voir aussi
Bibliographie
- « À la mémoire de Charles Hauter (1888-1981) », in Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 1982, vol. 62, no 3, p. 213-216
- Roger Mehl, « Charles André Hauter », in Jean-Marie Mayeur, Yves-Marie Hilaire et André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, vol. 5 : Les Protestants, Beauchesne, Paris, 1993, p. 247-249 (ISBN 2-7010-1261-9)
- Roger Mehl, « Charles André Hauter », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 15, p. 1458
- Charles Hauter : un Alsacien, philosophe et résistant (préface d'Émile Poulat), Aubin, Saint-Étienne, 2009, 189 p. (sélection de publications et commentaires)
Articles connexes
Liens externes
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