Charles Camproux

Charles Camproux, (de son nom complet, Charles Alphonse Félix Camproux) né à Marseille le et mort à Castelnau-le-Lez le [1], est un écrivain, poète et universitaire qui compte parmi les figures les plus importantes du mouvement occitaniste contemporain.

Biographie

Charles Camproux naît à Marseille le , dans le quartier populaire de la Belle de Mai. Fils d'ouvrier, le jeune Camproux perd son père mort au combat en 1917. Charles Camproux connait dès lors une enfance difficile, entre pauvreté et petite délinquance, qui le conduisent à l'orphelinat Dom Bosco à Montpellier.

Il est devenu professeur à Mende puis à Narbonne. Dans les années 1920, il s'engage dans l'occitanisme politique au côté de Paul Ricard et de Jòrgi Reboul.

En 1934, il crée avec Léon Cordes, Roger Barthe et quelques autres la revue Occitania qui paraît jusqu'en 1939[2] et est devenue l'organe principal des occitanistes. Il participe à la créaction de la Societat d'Estudis Occitans qui aborde les questions philologiques et adopte les thèses linguistiques élaborées par Louis Alibert.

Charles Camproux, agrégé de grammaire en 1937[3], a fondé plusieurs organisations et revues militantes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été prisonnier des allemands et a passé des mois dans un stalag, où il a créé une Université de Camp pour laquelle il a donné des conférénces sur Frédéric Mistral, les troubadours, etc. Il s'est échappé du camp grâce à un fonctionnaire allemand lecteur d'Occitania. Il est revenu dans l'Hérault, est entré dans la lutte armée clandestine, tout en étant chargé de cours de littérature occitane à Montpellier.

En 1954, il soutient une thèse d'État sous la direction d'Albert Dauzat à la Sorbonne sur la syntaxe occitane à partir de l'étude des parlers populaires du Gévaudan. Avec Robert Lafont, il a fondé en 1966 à Montpellier le Centre d'études occitanes.

En 1972, il devient titulaire de la chaire de Langue et littérature occitanes à la faculté des lettres de Montpellier (Université Paul-Valéry Montpellier 3)[4].

Il a défendu la culture occitane de 1946 jusqu'en 1974 tant dans la presse qu'à la radio. De 1956 jusqu'en 1968, il a publié des articles de critique littéraire dans Les Lettres françaises.

Bibliographie

  • Poemas sens poesia, 1942
  • Poëmas de Resistencia, 1943-1944.
  • Bestiari, poèmas (Institut d'Estudis Occitans, 1947) La chouette
  • (avec Marcel Barral) Contes et légendes du Languedoc (Fernand Nathan, 1951) (contes traduits et adaptés de l'occitan)
  • Histoire de la littérature occitane (Payot, 1953) lire en ligne sur Gallica
  • "Une voix étouffée, Victor Gelu" (Les Lettres françaises, 1956)
  • "La langue et le style des écrivains. Claude Simon, L'Herbe" (Les Lettres françaises, 7-13 mai 1959)
  • Le « joy d'amor » des troubadours. Jeu et joie d'amour. (Causse & Castelnau, 1965)[5]
  • Études sur Peire Cardenal : Présence de Pèire Cardenal (Annales de l'I.E.O., 1970) ; Vocabulaire courtois chez P. Cardenal (Annales de l'I.E.O., 1963) ; Cardenal et Rutebeuf, poètes satiriques (Revue des Langues Romanes, 1971) ; La mentalité 'spirituelle' chez Pèire Cardenal (Cahiers de Fanjeaux, 1975)
  • Òbra poëtica occitana, (Institut d'études occitanes, 1983)
  • Auteur d'articles dans l'Encyclopædia Universalis [6]

Sur l'auteur

  • Jean-Marie Petit, Hommage à Charles Camproux / Omenatge a Carles Camprós, Béziers, Centre International de Documentation occitane, 1983.
  • Charles Camproux. De la philologie à l'histoire, dans la revue Lengas, 53, 2003. Articles de Robert Lafont : Carles Camprós, Philippe Gardy : Au plus près des mots, Charles Camproux écrivain d'oc, Philippe Martel : Charles Camproux, un non-conformiste des années 1930 en occitan ?, Jean-Pierre Chambon : Un dialectologue rebelle ?, Jean-Marie Petit : Charles Camproux dans la tourmente de l'histoire 1939 1947[7].
  • Paul Ricard, Jòrgi Reboul, Charles Camproux, Max Rouquette, autour de l'action occitane (1930-1950), (Actes du colloque du 2 février 2013)[8], Centre Culturel Louis Aragon, Septèmes-les-Vallons, 2014.

Postérité

  • Une place de la ville de Montpellier et une rue de la commune de Clapiers portent son nom. Il en est de même d'un bâtiment et d'une salle de l'Université Paul-Valéry.

Notes et références

  1. Insee, « Fichier des personnes décédées », sur data.gouv.fr, (consulté le ).
  2. Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, vol. 6, t. 3, Paris, Albin Michel, , p. 313
  3. Paul Fabre, « Charles Camproux (1908-1994) », Nouvelle revue d'onomastique, vol. 25, no 1, , p. 305–306 (lire en ligne, consulté le )
  4. Historique du département d'occitan
  5. Compte-rendu
  6. Encyclopædia Universalis
  7. Lengas no 53
  8. http://www.univ-montp3.fr/llacs/a-lentorn-de-laccion-occitana-1930-1950-paul-ricard-jorgi-reboul-carles-camproux-max-rouquette/

Liens externes

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