Charles Baugniet

Charles Baugniet, né le à Bruxelles et mort le à Sèvres, est un peintre, lithographe et aquarelliste belge.

Artiste précoce, formé dès treize ans à l'académie royale des beaux-arts de Bruxelles, Charles Baugniet connaît le succès grâce à ses portraits et lithographies. Nommé dessinateur du roi des Belges Léopold Ier en 1841, il réalise ensuite de nombreux portraits de la famille royale de Grande-Bretagne. En 1849, il dessine le premier timbre-poste belge avant de s'adonner complètement à la peinture à l'huile en 1856. Il quitte Bruxelles en 1867 pour s'installer à Sèvres, où il poursuit une carrière de portraitiste avant de mourir en 1886.

Biographie

Famille et formation

Charles (Benoît Charles Aimé) Baugniet, né à Bruxelles le , est le fils de Charles Joseph Baugniet, agent d'affaires et d'Adélaïde Françoise Élisabeth Alexandrine Roelens[N 1].

Charles Baugniet est inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles entre 1827 et 1829[1], où il étudie sous l'égide de Joseph Paelinck.

Premiers succès

Sa première lithographie date de 1827, alors qu'il n'a que treize ans, et il remporte le premier prix de l'académie[2]. Sa réputation s'accroît ensuite grâce à la réalisation de ses premiers portraits dans le magazine L'Artiste en 1833[3]. Il figure aux côtés d'un Joseph Schubert parmi les dessinateurs lithographes les plus recherchés[3].

Il collabore avec Louis Huard de 1835 à 1842 en produisant de nombreux portraits de la Chambre des Représentants belge. Tandis que Louis Huard signe seulement six portraits, Baugniet, signe les autres[1].

Ces œuvres sont suivies en 1836 par une série de trente portraits d'artistes de son temps intitulée Les Artistes Contemporains[1] qui présentent, notamment les portraits de Louis Jéhotte, Louis Gallait, Nicaise de Keyser, Jean-Baptiste Madou, Eugène Simonis, Charles-Louis Verboeckhoven, Horace Vernet, Paul Delaroche et Hippolyte Bellangé[3]. Il réalise également une Galerie de 19 portraits d'artistes-musiciens du Royaume de Belgique[3].

Dessinateur du roi

Épaulettes d'une valeur de 20 centimes : premier timbre-poste de Belgique (1849).

Il est mandé afin de réaliser des portraits de la famille royale belge, ce qui le conduit à être officiellement reconnu comme « dessinateur du Roi » par Léopold Ier, roi des Belges, le [3].

En 1843, il s'installe temporairement à Londres où il devient un portraitiste de premier plan. Sur la recommandation du roi des Belges, Léopold Ier, il réalise des portraits de la famille royale britannique, notamment celui du prince consort Albert,[1], ainsi que des membres de la famille d'Orléans[2].

Entretemps, Charles Baugniet épouse à Schaerbeek, le , Marie Antoinette Hony, âgée de 31 ans et divorcée, depuis 1844, de Jean Désiré Montagney, dit Artôt, timbalier et organiste au théâtre royal de la Monnaie et dont elle a une fille, la mezzo-soprano Désirée Artôt, née en 1835, et un fils, Maurice né en 1841[N 2].

Par la suite, Baugniet revient régulièrement à Londres où il effectue, entre autres, le portrait de Charles Dickens et du compositeur français Hector Berlioz[1]. Baugniet est également connu pour avoir dessiné le premier timbre-poste belge, mis en circulation le . Le timbre représente le roi Léopold Ier d'après une peinture de Lievin De Winne. Ces timbres de deux valeurs différentes : 10 et 20 centimes, sont connus sous le nom d'épaulettes. Baugniet dessine également d'autres timbres du souverain belge, de type « médaillons », jusqu'en 1861[4].

C'est seulement en 1856, que Charles Baugniet s'adonne complètement à la peinture à l'huile en réalisant d'abord des scènes d'intérieur qui confortent sa réputation et assurent sa fortune[2].

Installation à Sèvres

Baugniet quitte Bruxelles, où il résidait rue des Épingles, no 55, pour s'installer en 1867, à Sèvres, à une période charnière où l'apparition du portrait photographique au format carte de visite engendre une démocratisation du portrait. De nombreux artistes graphiques se reconvertissent alors à la photographie. Baugniet se focalise sur la production de peintures et de portraits illustrant l'élégance du Second Empire, un genre qui bénéficiait alors d'une grande popularité[1],[3]. Dès 1867, Baugniet envoie régulièrement des œuvres, dues à son « pinceau élégant et grâcieux » au salon de Paris, jusqu'à l'année de sa mort où il expose deux toiles : Le premier né et Le présent de noces[2].

À la fin de sa vie, Charles Baugniet lègue une collection de 4 000 lithographies et portraits à la bibliothèque royale de Bruxelles[2]. Il laisse également une importante collection d'aquarelles[2]. C'est à Sèvres, dans sa propriété, 11 impasse des Closeaux, qu'il meurt, d'une maladie cardiaque, le , à l'âge de 72 ans. Sa dépouille mortelle est rapatriée en Belgique où l'artiste est inhumé[2].

Galerie

Peintures

Lithographies

Honneurs

Charles Baugniet est :

Notes et références

Notes

  1. Son acte de naissance, rédigé en français le , précise qu'il est né la veille, à trois heures et demie du matin, au domicile de ses parents, Montagne des Oratoires (acte n° 441 de l'année 1814).
  2. Leur acte de mariage, rédigé en français le , désigne Benoît Charles Aimé Baugniet comme « dessinateur du roi », résidant à Saint-Josse-ten-Noode.

Références

  1. Alain Jacobs, « Charles Baugniet », dans Le Dictionnaire des Peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 56. (base de données BALaT de l'Institut royal du patrimoine artistique)
  2. « Nécrologie », L'Indépendance belge, no 192, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  3. (de) Thieme, Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, vol. 3, Leipzig, 1909, p. 74-75.
  4. Legrand 2008, p. 243.

Annexes

Ouvrages

Articles

  • Alain Legrand, « Belgique : Épaulettes et Médaillons, les premiers timbres », Philatélie populaire, no 523, , p. 243.
  • « Nécrologie », L'Indépendance belge, no 192, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

  • Portail de la Belgique
  • Portail de la peinture
  • Portail de la gravure et de l'estampe
  • Portail du XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.