Charles-Théodore de Dalberg

Charles-Théodore de Dalberg, né à Mannheim (Palatinat du Rhin) le et mort à Ratisbonne (Royaume de Bavière) le , fut prince primat de l'Église catholique romaine d'Allemagne.

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Charles-Théodore de Dalberg

Le prince-archevêque de Dalberg
Biographie
Naissance
Mannheim (Palatinat du Rhin)
Ordination sacerdotale
Décès 10 février 1817,
Ratisbonne (Royaume de Bavière)
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Ratisbonne
Mayence et Worms
Constance
Tarse en Cilicie
Autres fonctions
Fonction religieuse
Primat d'Allemagne
Fonction laïque
Grand duc de Francfort (1810-1813)

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Issu d’une des plus anciennes familles nobles d’Europe (voir : Dalberg) dont les membres remplirent pendant plusieurs siècles les fonctions de trésorier du chapitre de Worms, il opta pourtant de lui-même pour une carrière ecclésiastique. Très doué pour l'étude, il reçut dans les écoles catholiques une instruction très variée. Tout jeune encore, il partit étudier le droit à Heidelberg (1761), puis à Mayence. À la fin de l'année 1762, il se lança dans un Grand Tour en Italie et en France, qui devait durer deux ans : à Rome il fit la connaissance de l'archéologue Johann Joachim Winckelmann et à Pavie, il consolida ses études juridiques. Au début de 1765, il se mit au service de l’Électorat de Mayence, où son talent d'administrateur parut bientôt : élu dès 1754 chanoine domicellaire de Mayence, il devint en outre en 1779 chanoine de Wurtzbourg, puis enfin en 1786 chanoine en titre de la cathédrale de Mayence. Il détenait d'autres bénéfices à Worms et Constance. Le prince archevêque de Mayence l’avait nommé en 1771 gouverneur civil d’Erfurt (1771–1802), qui lui donnait l'administration des fiefs de Thuringe de l’Électorat. En 1780, il devint avoué de l'abbaye de Wechterswinkel, recteur de l’Université de Wurtzbourg puis finalement en 1797 vidame de Wurtzbourg.

Ces années 1770-1780 à Erfurt furent les plus heureuses pour le chanoine Dalberg, marquées par la fréquentation assidue du Salon de Weimar, la réorganisation de l’Université d'Erfurt, la mise en place d'une éducation populaire et d'institutions de charité publiques dans l’esprit des Lumières. Mais de toutes les réformes, celles de l'éducation religieuse, de la formation des prêtres, de la liturgie et de la catéchèse étaient celles qui lui tenaient le plus à cœur. Il était membre des Illuminati sous le pseudonyme de Bacon de Verulam et avait même rang de préfet des Illuminati d’Erfurt[1]. Il est d’ailleurs cité par Friedrich Nicolai en tant que membre des Illuminés de Bavière[2]. Contrairement à ce que l'on peut lire sous la plume de certains historiens, Dalberg n'était pas franc-maçon, même s'il partageait en partie les convictions de cette obédience et les trouvait conformes à la doctrine chrétienne ; on lui attribue à ce propos le mot d'esprit suivant : « Un chrétien qui se fait franc-maçon est comme un chevalier qui chercherait son cheval alors qu'il est déjà assis dessus[3] ».

Le , il fut nommé à l'instigation de la diplomatie prussienne coadjuteur de l’archevêque de Mayence. Le suivant, il était élu coadjuteur de l'évêque de Worms et un an plus tard, jour pour jour (le ) coadjuteur de l'évêque de Constance. Le , Dalberg s'était fait ordonner prêtre à Bamberg puis, le pape l'ayant fait évêque titulaire de Tarse en Cilicie (), il fut consacré à Aschaffenbourg le .

D'évêque de Constance, il devint en 1802 archevêque et prince-électeur de Mayence[4] (à ce titre, il était également archichancelier du Saint-Empire romain germanique), évêque de Ratisbonne, où il fit aménager la Arnulfsplatz.

Il présida les dernières diètes de l'Allemagne, et tenta d'abord de s'opposer aux projets de Napoléon Ier; mais, voyant que toute résistance était inutile, il se rallia à la France. Il fut élu associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1804. Il fut nommé président de la Confédération du Rhin, grand-duc de Francfort, et désigna Eugène de Beauharnais pour son successeur.

Resté fidèle à Napoléon dans ses revers, il fut dépouillé par les alliés d'une partie de ses États, ne conservant que l'évêché de Ratisbonne.

Aussi bon écrivain que savant éclairé, il a laissé plusieurs ouvrages, dont le principal, Méditation sur l'univers, a connu jusqu'à dix éditions.

Littérature

  • L'élection du coajuteur de Mayence en 1787. dans: Le Rhin Illustré, année 1919/20, Nr. 51 de 24.

Mécénat

  • Dalberg était le mécène du célèbre peintre français Joseph Chabord. Pour lui rendre hommage, l'artiste s'est peint à côté du buste de Dalberg sur son autoportrait.

Notes et références

  1. D'après (de) Hermann Schüttler: Die Mitglieder des Illuminatenordens
  2. Lettre à Niels Höpfner sur les Illuminés (1794)
  3. Texte original : Wer als Christ Freimaurer werden wolle, gleiche einem Reiter, der sein Pferd sucht, obgleich er schon auf ihm sitzt
  4. Les princes-évêques de Mayence étaient, comme la plupart des évêques allemands, à la fois seigneurs spirituels de leur diocèse et seigneurs temporels d'une série de possessions territoriales.

Sources

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Liens externes

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