Char 68

Le Char 68/88 (Panzer 68/88) est un char de combat principal construit par Eidgenössischen Konstruktionswerkstätte à Thoune [1] en service dans l'armée suisse de 1974 à 2003 [2].

Char 68/88

Char 68/88
Caractéristiques de service
Type Char de combat principal
Service 1974-2003
Utilisateurs Suisse
Production
Constructeur Eidgenössischen Konstruktionswerkstätte
Production 1971-1983
Variantes Char 68; Char 68/75; Char 68/88; Char 68-2000 (prototype)
Caractéristiques générales
Équipage 4
Longueur 9.49 m
Largeur 3.14 m
Hauteur 2.72 m
Masse au combat 40.8 tonnes
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Blindage 120 mm
Type Blindage homogène laminé (BHL)
Armement
Armement principal 105 mm Royal Ordnance L7
Armement secondaire 2 x mitrailleuses de 7,5mm
Mobilité
Moteur MTU MB 837 Ba-500 V-8
Puissance 660 ch
Suspension ressorts à lames et amortisseurs hydrauliques
Vitesse sur route 55 km/h
Puissance massique 16.2 ch/tonne
Autonomie 200 km

Histoire

Le Char 68 (Panzer 68) était basé sur le Char 61 dont le développement initial date de 1951. Le développement commença immédiatement après l'introduction réussie du Char 61. Les améliorations consistaient en des chenilles plus large, un canon plus stable et l'introduction d'une seconde mitrailleuse en place du canon coaxiale de 20 mm dans les premiers modèles de Panzer 61.

Le Char 68 tient son nom du fait que l'Assemblée fédérale décida en 1968 d'acheter 170 véhicules. Les livraisons du Char 68 ont commencé en 1971. En 1977 une seconde série a été fabriquée. Entre 1978 et 1983, une troisième et quatrième livraisons ont suivi. Les deux denier lots ont été nommés soit AA3 et AA4 ou Char 68/75. Le plus gros changement dans ces dernières livraisons a été l'introduction d'une plus grande tourelle.

À la fin des années 1970, l'armée autrichienne démontra l'intérêt pour le Char 68. Toutefois, elle décida de ne pas acquérir le Char 68 en raison des nombreux défauts rendus publics [2].

En 1992 un programme de modernisation du Char 68 a introduit un nouveau système de contrôle au même niveau que celui du Char 87 (Léopard 2 fabriqué sous licence en Suisse). Cette nouvelle version fut appelée Char 68/88. Malgré les améliorations du Char 68/88, le modèle fut relégué au second plan avec l'arrivée du Char 87. Tous les Char 68 ont été retirés du service en 2004 [3],[4]. Les autorités fédérales ont tenté de vendre 200 chars à l'armée thaïlandaise sans succès [5]. Une partie des véhicules restants a été utilisée comme base du Char pontonnier 68 (Brückenpanzer 68).

Variantes

Différentes variante du char 68 ont été produites, dont principalement quatre séries [2],[6] :

  • Char 68 1re série (Pz68) : 170 véhicules construits entre 1971-1974, tous améliorés en Pz68 AA2 entre 1975-1977 ;
  • Char 68 2e série (Pz68 AA2) : 50 véhicules construits entre 1974-1977 ; un véhicule équipé avec une nouvelle tourelle et amélioré en Pz68/88 ;
  • Char 68 3e série (Pz68/75), également nommé Pz68GT (Grosser Turm pour grande tourelle) : 110 véhicules construits entre 1978-1979, tous améliorés en Pz68/88 en 1993 ;
  • Char 68 4e série (Pz68/75) : 60 véhicules construits entre 1983-1984, tous améliorés en Pz68/88 en 1993 ;
  • Char 68/88 (Pz68/88) : prototype, amélioré en Pz68 AA2 avec blindage de protection supplémentaire ;
  • Char 68-2000 (Pz68-2000) : projet, équipé d'un canon Smoothbore de 120 mm, équipement électronique et de vision thermique, moteur plus puissant, nouvelle tourelle avec protection ABC améliorée, protections additionnelles. Le projet a été rejeté en faveur du Char 87 Leo (Panzer 87) en raison du coût de développement trop élevé.

Véhicules dérivés

  • Char de dépannage 65/88 (Entpannungspanzer 65/88) : véhicule du génie/dépannage et récupération ;
  • Char pontonnier 68 (Brückenpanzer 68) : char poseur de pont pouvant couvrir une coupure atteignant jusqu’à 18,2 mètres. Entre 1974-1977, 30 véhicules ont été produits et ont été utilisés jusqu'en 2011 ;
  • Char d'artillerie 68 (Panzerartilleriekanone 68) : prototype d'obusier autopropulsé ;
  • Char de défense anti-aérienne 68 (Fliegerabwehrpanzer 68) : variante équipée de la tourelle Gepard (guépard) et de deux canons anti-aériens Oerlikon de 35 mm et un blindage plus épais de 180 mm. Deux chars ont été modifiés et testés entre 1979-1980 ;
  • Véhicule cible 68 (Zielfahrzeug 68) : cible mobile pour l'entraînement des troupes à l'utilisation du missile antichar M47 Dragon. Les modifications consistaient en un remplacement de la tourelle par une tourelle et canon factices, des plaques de protection des chenilles facilement remplaçables ainsi que le système de traction équipée des chenilles et roues du Char 61 (Pz61).

Galerie

Problèmes techniques

Lors de l'été 1979, Marcel H. Keizer, journaliste de la Weltwoche publiait un article à propos de défauts du Char 68 [7]. Le journaliste a reçu une copie d'une correspondance confidentielle dans laquelle le divisionnaire Robert Haener, alors chef des troupes mécanisées et légères, rapportait au chef de l'état-major les défauts du char 68 [8]. Le chef des forces armées suisses du moment arriva à la conclusion que le Char 68 n'était pas un véhicule apte au combat. Un groupe d'experts chargé de produire un rapport sur l'état du Char 68 lista une douzaine de problèmes techniques [9],[10]. Le scandale de la « Panzer-Affäre » qui en résultat sera l'une des raisons qui conduira à la démission du ministre de la Défense de l'époque, Rudolf Gnägi [11],[12].

Parmi les problèmes relevés, on peut citer la protection atomique, biologique et chimique (ABC) insuffisante, forçant les équipages à porter leur tenue de protection dans le véhicule [8]. Ceci ayant pour conséquence de grandement réduire les performances de l'équipage. Les experts ont aussi découvert que la boite de vitesse ne permettait pas de passer la marche arrière sans que le véhicule soit à l'arrêt. Un autre défaut majeur était que les radios équipant le blindé interféraient avec le système de contrôle de la tourelle, résultant en des mouvements incontrôlés de la tourelle lorsque les radios étaient utilisées à leur puissance maximale. Une année avant la publication de l'article de la Weltwoche, un autre défaut dangereux a été découvert. La mise en marche du système de chauffage pouvait mener à la mise à feu du canon principal. Ce problème était causé par le fait que ces différents systèmes partageaient les mêmes circuits électriques [13],[14]. Ce problème n'a jamais causé d'accident. La majorité des problèmes ont été résolus avec les améliorations du Char 68/88.

Notes et références

  1. « Troupes mécanisées et légères », sur hls-dhs-dss.ch
  2. (de) Martin Haudenschild, « Die Entwicklungsgeschichte des Panzer 68 », Schweizer Armeemuseum, (lire en ligne)
  3. « 194 des chars 68 seront liquidés », sur admin.ch, Communiqué de presse des autorités fédérales de la Confédération suisse
  4. (de) « Die Panzer 68 werden liquidiert », sur admin.ch, Die Bundesbehörden der Schweizerischen Eidgenossenschaft
  5. (de) « Thailand will keine alten Schweizer Panzer », Neue Zürcher Zeitung, (lire en ligne)
  6. (de) Urs Heller, Die Panzer der Schweizer Armee von 1920 bis 2008,
  7. (de) « Marcel H. Keiser gestorben », Klein Report, (lire en ligne)
  8. (de) Marc Tribelhorn, « Der Pannenpanzer aus der Schweiz », Neue Zürcher Zeitung, (lire en ligne)
  9. (de) « Mängel am Panzer 68 », sur admin.ch,
  10. « Défauts du char 68 », sur admin.ch,
  11. (de) « Retter in der Not », Der Spiegel, (lire en ligne)
  12. « Rudolf Gnägi », sur hls-dhs-dss.ch
  13. (de) Peter Blunschi, « Der Panzer, der von selber schoss », 20 minuten, (lire en ligne)
  14. « Rapport et proposition de la Commission des affaires militaires », sur admin.ch,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • www.armeemuseum.ch (PDF-Datei; 2,2 MB) Die Entwicklungsgeschichte des Schweizer Panzer 68 von Adj Uof Martin Haudenschild für das Schweizer Armeemuseum
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