Château de Sotteville

Le château de Sotteville est une demeure, de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle[1], qui se dresse sur la commune de Sotteville dans le département de la Manche, en région Normandie.

Le château fait l'objet d'une protection partielle au titre des monuments historiques[2].

Localisation

Le château est situé, en contrebas de la route entre Benoistville et Virandeville, à 1 kilomètre au nord de l'église Saint-Pierre de Sotteville, dans le département français de la Manche.

Historique

Le château de Sotteville ou manoir de Sotteville[3],[note 1] est élevé entre 1593 et 1610, sur les fondations d'une demeure qui daterait du haut Moyen Âge, par la famille des Durevie, en possession du fief local depuis 1490[4].

Le château a longtemps été la propriété de la famille Beaudrap de la noblesse française actuellement subsistante, dont Pierre-François Beaudrap de Sotteville (1742 † 1823), militaire et homme politique français.

À la fin du XIXe siècle, Henri Beaudrap avec l'aide de l'architecte cherbourgeois Gaston Gutelle, à qui l'on doit la fontaine de la place du théâtre de Cherbourg, remanie profondément le château[5]. Ils rehaussent la partie gauche d'un étage et ajoute dans l'angle nord une poivrière. La cage d'escalier en granit est agrandie et la cheminée monumentale datant de la Renaissance située dans la salle à manger est rehaussée de couleurs avec les armoiries et initiales de son commanditaire : H pour Henri[6].

Le , la 7e Panzerdivision de Rommel arrivée aux portes de Cherbourg est bloquée au pont de Martinvast. Le feldmarschall regagne son QG qui vient de s'installer dans le château, qu'a déserté son propriétaire le colonel Fromageot. D' à , le château abrite le QG du régiment d'artillerie côtière allemande couvrant le secteur de Cherbourg à Carteret, et à la fin on y stocke les archives de la Kommandantur de Cherbourg[7].

Il est aujourd'hui la possession d'une SCI familiale dont la gérante est Laure de Larturière[6].

Description

Le château, avec sa très haute façade en grès armoricain et granit, se présente sous la forme d'un long corps central, haut de deux étages sur rez-de-chaussée, aux larges fenêtres[8] encadré de deux pavillons médiévaux latéraux (ils devaient être quatre originellement) et d'un pavillon du XIXe siècle au nord-est, flanqué d'une tourelle en encorbellement coiffée en poivrière[2].

L'ensemble est remanié dans les années 1900 avec l'ajout d'un pavillon nord dans le style du XVIIe siècle et la reprise de meneaux disparus au XVIIIe siècle[2].

Les fenêtres à meneaux sans mouluration de section carrée, surmontées de frontons triangulaires, les lucarnes doubles en plein cintre sous frontons triangulaires et des bandeaux horizontaux prolongeant les appuis ou les linteaux de fenêtres, lui donnent un style typique du Cotentin[2]. Sur une des cheminées ont peut voir un cadran solaire, et sur le faîte du toit un clocheton à cheval avec sa cloche datée de 1610[5].

Les communs (boulangerie, écuries, colombiers, grange, chapelle) qui encadrent la cour d'honneur datent de la fin du XVIe siècle. Ceux situés à droite de la cour sont sur rez-de-chaussée, avec des lucarnes doubles à frontons curvilignes[8]. À l'intérieur de l'ancienne boulangerie, les voûtes reposent sur de solides colonnes. L'entrée du cellier a la particularité d'avoir un chambranle de pierre en arrondi, épousant ainsi la forme des tonneaux de cidre que l'on y stockes.

Le parc, doté d'une grande pièce d'eau, est redessiné à l'anglaise vers 1899[2]. L'étang est alimenté ainsi qu'un ancien et immense lavoir par un petit ruisseau, qui se perd plus bas dans la Divette.

Protection

Sont inscrits par arrêté du [2] :

  • les façades et toitures du château, à l'exclusion de celles du pavillon nord-est ;
  • les façades et toitures des communs.

Sont inscrits par arrêté du [2] :

  • les façades et toitures de la ferme ;
  • le parc, tel qu'il est délimité sur le plan annexé à l'arrêté, comprenant le système hydraulique (lavoir, pièce d'eau et canal), le jardin potager et ses murs de clôture, les jardins en terrasses et leur serre, les avenues de face et de l’église.

Est inscrit par arrêté du [2] :

  • le corps de logis du château.

Sont classés par arrêté du [2] :

  • les trois cheminées de la cuisine, de la salle des gardes et de la salle à manger ;
  • les deux colombiers et la boulangerie, en totalité ;
  • les façades et les toitures des communs entourant la cour d'honneur, y compris celles de la grange attenante au colombier nord.

Visite

Le château est une propriété privée. Seuls les extérieurs sont ouverts à la visite les après-midi, sauf le dimanche, de juillet à septembre.

Notes

  1. C'est sous cette forme qu'il est mentionné sur le cadastre napoléonien.

Références

  1. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 194.
  2. « Château de Sotteville », notice no PA00110615, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. « Château de Sotteville - site officiel », sur Chateau de Sotteville (consulté le )
  4. « Secrets de châteaux et manoirs - Cotentin - Saint-Lô - Coutances », La Presse de la Manche, no Hors-série, , p. 45 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
  5. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 45.
  6. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 45-46.
  7. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 47.
  8. Daniel Lacotte, Les Châteaux du Cotentin, Ouest-France éditions, 1979

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et Manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 978-2-847-06143-7), p. 163-166.

Articles connexes

Liens externes

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