Château de Septème

Le château de Septème est un ancien château fort, du XIVe siècle, remanié aux XVe et XVIe siècles, qui se dresse sur la commune de Septème dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le site concentre les ruines d'un premier château du XIe siècle, d'une enceinte du XIIIe siècle et le château actuel dont l'origine remonte aux XIVe – XVe siècle.

Château de Septème

Façade sud du château.
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction IXe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Terric de Septème
Destination initiale Place forte en Dauphiné
Propriétaire actuel Famille Deron - de Kergorlay
Destination actuelle château habité et visitable
Protection  Inscrit MH (1947)[1]
 Classé MH (1942)[2]
Site web www.chateau-septeme.com
Coordonnées 45° 33′ 03″ nord, 5° 00′ 39″ est
Pays France
Région historique Dauphiné, Lyonnais
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Commune Septème
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : France

Au titre des Monuments historiques ; les remparts, les restes du premier château et du chemin de ronde de l'ancienne ville font l'objet d'un classement par arrêté du [2] ; le château, la conciergerie et le parc font l'objet d'une inscription par arrêté du [1].

Situation

Le château de Septème est situé dans le département français de l'Isère sur la commune de Septème au sommet d'une butte dominant le bourg.

Histoire

Un camp militaire romain fut construit le long de la voie romaine reliant Vienne à Milan au niveau de la « septième borne » d'où l’origine du nom « Septeme »[3]. C'est sur cet emplacement de ce camp romain que fut édifié un château fort au XIe siècle, un château carré sans tour d'angle dont l'existence est attestée par une charte en 1066[4].

Le château devient la possession de la famille Beauvoir de Marc. Guillaume de Beauvoir met en gage pour 3 000 sols son château auprès de Béatrice, comtesse de Viennois et d'Albon et à son fils Guigues, qui lui redonne en fief, le [4]. Selon Ulysse Chevalier (1923), en décembre 1249, le château est vendu par le seigneur Guillaume de Beauvoir à Philippe de Savoie, frère du comte[5]. Bernard Demotz (2000) indique l'achat par la maison de Savoie du château au cours de cette année là[6], tandis qu'Eugene L. Cox (1974), reprenant le Regeste dauphinois d'Ulysse Chevalier (1923)[7], indique que cet achat a été fait par Pierre, le frère du comte, au nom de l'Église de Lyon[8]. L'historien Thomas Mermet (1780-1846), dans son Histoire de Vienne (1853), indique que les comte de Savoie rendent hommage pour ce fief à l'archevêque de Lyon[9]. Philippe de Savoie se fait appeler seigneur de Septème depuis 1257[4].

En 1355 lors du traité de Paris, le château passe aux dauphins de Viennois[10].

Sous les règnes des comtes Philippe Ier, puis Amédée V, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, le château est entourée d'une « enceinte d'un km avec archères et chemin de ronde »[11] par le Maître Jacques de Saint Georges. Un second donjon est édifié[11]. À l'intérieur du plain château fut construit au XIIe siècle une maison forte, à l'origine du château « moderne ». Elle est remaniée profondément au XVIe siècle par Louis Adhémar de Grignan, gouverneur du Lyonnais[12]. En 1535[12], le donjon est surélevé d'une galerie à arcade.

Cette forteresse est utilisée encore jusqu’au milieu du XVIe siècle, puis les ruines des murs et des toitures ont comblé l’intérieur jusqu’au niveau du premier étage. De ce château il ne subsiste que des ruines.

Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, y séjournent dans la nuit du 16 au 17 juillet 1564. Le château sera ruiné à la Révolution.

Sous l'Empire, Septème appartient au comte André d'Albon, maire de Lyon et les propriétaires actuels la famille de Kergorlay sont ses descendants qui l'ont restauré en 1889.

Blandine de Kergorlay et son mari, Benoît Deron, habitent le château et l'ouvrent largement pour faire vivre ce patrimoine.

Description

Plan schématique du château.

Le château fort est décrit, au cours du règne savoyard, comme un « Vincennes à la savoyarde », par le médiéviste Bernard Demotz[11].

Architecture castrale

Une puissante enceinte d'environ 1 kilomètre de long est dressée à la fin du XIIIe siècle[11] ou au XIVe siècle[12] par le Maître Jacques de Saint Georges pour les comtes de Savoie. Bien conservée avec ses portes et ses archères, elle enchemise une massive forteresse du XVe siècle[12] présentant un plan quadrangulaire irrégulier. On pénètre dans cette enceinte par une porte située au nord. On se trouve alors à l'emplacement de l'ancien village, désormais occupé par les communs du château. Autour d'une cour intérieur sont disposés les logis que des tours rondes ou carrées dominent aux angles, dont l'une de plan carrée est un grand donjon.

À l'intérieur du plain château fut construit au XIIe siècle une maison forte, à l'origine du château « moderne » construit aux XIVe – XVe siècle et dont la salle de garde occupe tout le rez-de-chaussée. Une tour ronde a été ajoutée au XIVe siècle, reliée à la maison forte par une passerelle en bois. Au XVIe siècle la maison forte est surélevée de deux étages devenant le donjon et la passerelle en bois remplacée par deux loggias dans le style Renaissance.

À l'intérieur de la cour se trouve encore un puits de plus de 60 mètres de profondeur.

Parc et jardins

Les jardins ont été dessinés par Gabriel Luizet, pour le comte Jacques d'Albon.

Côté sud, un jardin à la française occupe l'espace jusqu'aux ruines du premier château, en partie comblé de terre pour le transformer en verger. Le jardin et le verger créés au début du XXe siècle font l'objet d'un pré-inventaire au titre des jardins remarquables [13].

Dans les différentes allées du parc et sur les pelouses, on pourra éventuellement apprécier et se réjouir de voir les nombreux paons qui déambulent en semi-liberté à l'intérieur des murs d'enceinte .

Galerie de photos

Notes et références

  1. « Château, sa conciergerie et son parc », notice no PA00117285, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Remparts et restes du château », notice no PA00117287, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. André Plank, L'origine des noms des communes du département de l'Isère, Artès, , 159 p. (ISBN 978-2-910459-08-6), p. 139.
  4. Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 181.
  5. Ulysse Chevalier, Étude historique sur la constitution de l'église métropolitaine et primatiale de Vienne en Dauphine (origines-1500), H. Martin, 1923, p. 261.
  6. Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3, lire en ligne), p. 458.
  7. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, t. 2, fascicules 4-6, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 469, no 8580.
  8. (en) Eugene L. Cox, The Eagles of Savoy : The House of Savoy in Thirteenth-Century Europe, Princeton University Press, (réimpr. 2015) (1re éd. 1974), 512 p. (ISBN 978-1-4008-6791-2, lire en ligne), p. 195.
  9. Thomas Mermet, Histoire de Vienne, Paris, Res Universis, coll. « Monographies des villes et villages de France » (no 794), (1re éd. 1853), 794 p. (ISBN 978-2-877-60745-2), p. 122
  10. Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe-XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 290.
  11. Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 136.
  12. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Éditions Publitotal, , 1304 p. (OCLC 1078727877), p. 1133.
  13. « Parc du château », notice no IA38000440, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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