Château de Rougemont (Ain)
Le château de Rougemont est une ancienne maison forte du XIIe siècle, chef-lieu de la seigneurie puis du marquisat de Rougemont, dont les ruines se dressent sur la commune d'Aranc dans le département de l'Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Château de Rougemont | |
Les ruines du château. | |
Période ou style | Médiéval |
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Type | Maison forte |
Début construction | XIIe siècle |
Propriétaire initial | Famille de Rougemont |
Destination initiale | Résidence seigneuriale |
Destination actuelle | Ruiné |
Coordonnées | 46° 00′ 21″ nord, 5° 31′ 32″ est |
Pays | France |
Ancienne province de France | Bugey |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ain |
Commune | Aranc |
Situation
Le château de Rougemont est situé dans le département français de l'Ain sur la commune d'Aranc. Il est bâti sur une proéminence, à 2 kilomètres à l'ouest, au pied des Mont d'Aranc, dominant au nord le hameau éponyme. Il fait partie d'un réseau castral délimitant géographiquement le dauphiné et la Savoie.
Histoire
La seigneurie avec château fort, puis marquisat, est la possession de Guillaume de Rougemont, chevalier, vivant en 1150[1],[Note 1], qui en est le plus ancien seigneur connu.
Le château est ruiné depuis longtemps et nous ignorons sa date de construction mais il fut probablement construit au XIIe siècle. Il a appartenu, dans un premier temps, à la famille de Rougemont sous la suzeraineté des sires de Coligny, puis des sires de Thoire-Villars.
Vers 1189, les terres de Rougemont, furent rattachées aux sires de Thoire-Villars à la suite du mariage d'Humbert II de Thoire avec Alix de Coligny.
Au début du XIVe siècle, la maison forte est tenue par Jean de Luyrieu, vassal des sires de Thoire-Villars[2]. Menacée par le comte Amédée V de Savoie, après la prise par ce dernier du château de Saint-Germain intervenu le , son possesseur la vend, en 1321, au comte[3].
Le [4], par lettres, Humbert, sire de Thoire et Villars, autorise Amé, seigneur de Rougemont, à titre de récompense de planter des fourches patibulaires sur la terre de Rougemont et d'y exercer toute justice moyenne et basse à la charge de l'hommage.
Les descendants en ligne directe de Guillaume posséderont cette terre jusqu'à Huguette, belle-fille de Pierre de Rougemont, mariée en premières noces, le [1], à Guillaume de la Forest, seigneur du Cuchet, dont Pierre son beau-père lui avait fait donation entre-vifs de la moitié de la seigneurie de Rougemont. Le 28 septembre 1508[1], Huguette épousera en secondes noces, son cousin, Gaspard de Rougemont, seigneur de Lentenay (Lantenay).
À la suite d'un long procès, placé sous l'autorité du duc de Savoie, entre les enfants des deux lits d'Huguette de Rougemont, le [4], la moitié de la seigneurie est adjugée par sentence, au seigneur de Cuchet à la charge de pouvoir être rachetée selon une certaine somme ; le duc ayant commis pour accommoder les deux parties : François Mareschal, seigneur de Meximieux, François d'Andelot, seigneur de Pressiat, maître d’hôtel du duc, Jean-François de Scaravel, collatéral du grand conseil du duc et François de Burgar, docteur es-droits. Le [4], la terre est rachetée à Jean de la Forest, prieur et seigneur de Nantua, oncle et tuteur des enfants de Guillaume de la Forest, seigneur de Cuchet. Le procès sera rouvert après le décès de Gaspard de Rougemont par Philibert de la Forest, baron de la Bâtie-d'Albanais (Montcel), fils du premier lit et Antoine de Rougemont, seigneur de Pierreclos, fils du second lit. Par arrêt du sénat la terre fut confirmée tout entière à Antoine de Rougemont.
Balthazard de Rougemont, seigneur de Rougemont et de Chandée (Vandeins), la vend à Jean-François de Grenaud, écuyer, sergent-major de la ville de Bourg, dont le petit-fils, Joseph de Grenaud, en obtint l'érection en marquisat, par lettres patentes du mois de juin 1696[1]. Vers le milieu du XVIIe siècle, le marquisat de Rougemont passe de la famille de Grenaud à celle de Montillet, qui en jouissait en 1789[1].
Au fil du temps le château se détériore et en 1776, une plainte de Louis Honoré de Montillet de Grenaud nous apprend que le château est déjà en ruine. En effet des ouvriers de la région avait abattu le couvert au-dessus de la cuisine du château et enlevé les bois, meubles, pierres de taille et ferrure de porte et fenêtre pour les emmener à Corlier afin de rénover la maison forte dite « château »[5]. Le domaine du château fut propriété de l'état à partir de la Révolution. Dernièrement, un descendant de la famille de Rougemont a racheté les terres dans le but de sauvegarder ce qui reste.
Description
La grandeur de la surface occupée par les ruines laisse deviner l'importance que pouvait avoir l'édifice.
Le château a été construit sur une proéminence au nord du hameau. Deux monticules constituent le promontoire. Au début du siècle dernier, sur le monticule septentrional, on distinguait encore une double enceinte. Au sommet de ce promontoire, une excavation laissait penser à l'emplacement d'une tour.
Aujourd'hui, on peut encore voir une grande plateforme étirée dans le sens nord-sud surplombée par la muraille Est du château. On devine aussi l'emplacement de la tour et la présence d'une excavation circulaire. Une voûte à l'ouest, située au ras du sol, laisse penser à la possibilité d'une porte à cet endroit.
De nombreux documents nous permettent d'avoir une idée de l'importance du château.
En 1626, le noble Jean François de Grenaud demande à Pierre Berlioz maçon originaire du Grand-Abergement et Jacquemin Tillier, maçon à Izenave, d'effectuer des travaux de rénovation. On apprend que la tour située le long de la muraille et du corps de logis contenait un escalier à vis en mauvais état. Les maçons reprendront aussi une partie de la muraille et qu'elle mesure 7 pieds. Ils poseront des fenêtres au grenier. Le corps de logis fut aussi rénové.
Un acte du 8 mai 1741 nous informe que le château possédait deux étages. Une chapelle se trouvait au deuxième étage et correspondait avec les appartements ; une chambre avec cheminée et cabinet d'archive.
Le plan cadastral de 1838 nous donne un ordre d'idée de la surface totale de l'édifice : 1 700 m2. Deux tours sont aussi annotées[6].
Notes et références
Notes
- Selon Salch, le premier seigneur serait cité en 1144. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Éditions Publitotal, , 1304 p. (OCLC 1078727877), p. 51.
Références
- Topographie historique du département de l'Ain 1873, p. 328.
- Archives départementales de l'Isère, 8 B 255, f° 8, compte de la châtellenie de Saint-Germain-d'Ambérieu, 1313-1314.
- ADCO, B 8 212, peau 5, compte de la châtellenie de Lompnes, 1318-1321.
- Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey : Partie 2 : Contenant les fondations des Abbayes, Prieurez, Chartreuses, Egliſes Collegiales & les Origines des Villes, Chaſteaux, Seigneurs & principaux Fiefs, Lyon, Jean Antoine Huguetan & Marc Antoine Ravaud, , 109 p. (notice BnF no FRBNF30554993, lire en ligne), p. 91.
- http://histoire-ain-bugey.pagesperso-orange.fr/page59.html.
- Thierry Faure David-Nillet, Seigneurs et seigneuries du plateau d'Hauteville-Lompnes, 2009, 264 p. (ISBN 978-2-7466-1256-3).
Voir aussi
Bibliographie
Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (notice BnF no FRBNF30556006, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
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