Château de Louye

Le château de Louye est un château situé dans le département de l'Eure en Normandie. Il fait l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2000[1].

Château de Louye

Vu du Sud avec les ailes Ouest et Est
Architecte Louis-Martin Berthault
Propriétaire actuel Famille Lepic
Protection  Inscrit MH (2000)
Coordonnées 48° 47′ 52″ nord, 1° 18′ 59″ est
Pays France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Eure
Commune Louye
Géolocalisation sur la carte : Eure

Toponymie

Le nom de Louye a une origine mal connue, peut-être la transcription d'un nom celte dont on ne connaît pas la signification, ou la traduction du mot latin auditus, l'ouïe, donnée à ce lieu à cause des multiples échos existants, des vents violents qui y soufflent, ou encore parce qu'un veneur égaré aurait ouï à nouveau le son des trompes dans ce lieu et retrouvé sa voie[2],[3].

Histoire

Le château est mentionné dans l'histoire de la Normandie en 1180, comme étant une des dernières forteresses de la ligne de défense de Richard Cœur de Lion contre Philippe Auguste. Après la victoire du royaume de France, le château fait partie du domaine royal et reste dans la descendance du Roi de France puisqu'il est donné avec le fief de Dreux à Robert, cinquième fils de Louis VI le Gros. Le château est reconstruit par Gauvin de Dreux, entre 1478 et 1508.

Jusqu'à 1770, il passera entre les mains de plusieurs familles, toutes liées de façon plus ou moins proche à cette ascendance royale, jusqu'à la famille de Guenet qui agrandit le château et le vend en 1770 à Jean-Marie d'Arjuzon (1713-1790), dernier seigneur de Muzy et fermier général. Après la Révolution, la famille d'Arjuzon se rallie à l'Empire ; madame d'Arjuzon, épouse de Gabriel d'Arjuzon, est dame d'honneur de la reine Hortense et fait appel à l'architecte Berthault pour décorer et remanier le château dans le style Empire. Il reste dans cette famille jusqu'en 1850, date à laquelle il est vendu aux Moitessier, industriels parisiens qui souhaitent apporter à l'agriculture de nouveaux moyens et construisent une "ferme modèle", un système d'adduction d'eau ainsi qu'une tour en ruines dans un style romantique. Le château est vendu, en 1882, au comte de Salviac de Viel Castel. Son fils en hérite, et donne naissance à deux filles, Ghislaine (comtesse Lepic) et Étiennette (ép. d'Orglandes). Le château revient par la suite à la famille Lepic, qui en est toujours la propriétaire.[4],[5]

Description

Il ne subsiste, de la forteresse mentionnée en 1194, que l'implantation du château et quelques vestiges de maçonneries. A la fin du XVe siècle, le château est en effet reconstruit selon un plan en équerre avec des briques. Le château comporte alors une basse-cour où l'on trouve un four à pain, une buanderie, une menuiserie, des écuries et un chenil.

La cour d'honneur.

Cette cour se poursuit sur l'aile Est qui compte trois tours érigées au XVe siècle mais aussi de larges fenêtres du XVIIIe siècle. La plus massive a certainement été rebâtie sur les restes du donjon du XIIe siècle et a, à sa base, un parement de silex taillé que l'on retrouve tout le long du château et qui en fait l'unité. La seconde tour, la plus haute abrite l'entrée principale du XVe siècle-XVIe siècle menant à une grande pièce voûtée au-dessus de laquelle se trouve la Salle aux Cerfs, principale pièce du château. Sur toute cette façade, on peut voir des dessins de briques bleues formant différents motifs (comme au château de Maintenon). La troisième tour relie les ailes Est et Ouest.[6]

La moitié de l'aile Ouest a été construite au XVe siècle et se terminait par une tour carrée. Lorsque le château est agrandi, cette tour est démolie pour construire un perron et l'on prolonge la façade en conservant le silex et la brique. Cette façade connaît alors une parfaite symétrie autour du perron central.

De l'autre côté du château, les deux ailes forment une cour d'honneur. Cette cour est formée par l'aile Est construite à la fin du XVe siècle surmontée de son très haut comble et l'aile Ouest du XVIIIe siècle, les deux ailes étant réunies par la tour d'angle de l'escalier de l'époque Renaissance restaurée dans la goût troubadour vers 1830. Cette façade a été décorée par l'architecte Berthault dans le style retour d'Egypte : on trouve en effet des pyramides sur le toit de la tour de l'escalier, des pilastres avec un décor de fleur de lotus et des obélisques sculptés autour des portes d'entrée.[7]

Références

  1. « Château de Louye », notice no PA27000036, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. J. Adigard des Gautries, « Les noms de lieux de l'Eure attestés entre 911 et 1066 », Annales de Normandie, année 1954, p. 39-59
  3. Marie-France Lepic, Le château de Louÿe, de 1190 à nos jours, 8 siècles d'histoire, chapitre 2[réf. nécessaire]
  4. dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure
  5. Marie-France Lepic, Le château de Louÿe, de 1190 à nos jours, 8 siècles d'histoire, chapitre 3
  6. « Les monuments d'Evreux et des environs », Nouvelles de l'Eure,
  7. Philippe Seydoux, Châteaux des pays de l'Eure,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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