Château Malvand

Le château Malvand, dit aussi Château de «La Malvande» ou Résidence «La Tour», est un château situé dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse.

Château Malvand

Le château Malvand.
Nom local Château de «La Malvande»
Résidence «La Tour»
Période ou style Demeure patricienne
Début construction 1713
Fin construction
Propriétaire initial famille de Malvenda
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel RI Realim SA (Dan Ohayon)
Destination actuelle ?
Protection Objet inscrit à l'inventaire genevois
()
Coordonnées 46° 14′ 36″ nord, 6° 08′ 57″ est
Pays Suisse
Région historique Pays de Gex
Canton Genève
localité Le Vengeron
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
Géolocalisation sur la carte : Suisse

Localisation

Photo satellite, par Swistopo, du château et de son domaine.

Au cours de son existance, le château a changé de lieu à maintes reprises, jusqu'à ce que la commune de Pregny devienne un territoire genevois officiellement le 4 juillet 1816 [1]

Le château se situe dans la localité du Vengeron et se trouve dans le lieu-dit La Capite. Le domaine à une surface totale de 45 629 m2 [2].

Histoire

Le domaine de Malvand étais l'un des plus important du territoire de Pregny. Il provenait des biens de la famille de Malvenda, famille noble originaire de Valence (Monarchie catholique espagnole), dont la résidence, à Pregny, s'appelait «La Tour»; toute la région qui entoure la maison, les vignes du coteau de Chambésy, ainsi que les terres et les bois de la Foretaille en faisaient partie.

La résidence, à l'époque se composait d'une grosse tour, d'où le nom «La Tour». Elle appartenait aux frères Malvenda : André I et Gonsalve. Gonsalve de Malvenda eu un fils nommé André II qui acquiert le domaine en 1534. À la mort d'André II, son fils Melchior reprend le domaine et à la mort de celui-ci, se sont ses trois filles, Andréa, Elisabeth et Françoise qui se partagèrent le terrain en trois parts : Andréa (ayant épousé le sieur de Choudens) eut la résidence «La Tour»; Françoise (ayant épousé Jean Fabri) eut des terres du domaine et Elisabeth (ayant épousé Jean Blondel) eut, par son mariage, la maison de maître «La Coudira». Andréa de Choudens-Malvenda eut une fille nommée Aimée qui épousa Jean-François de Malherbe à qui elle apporta en dot toute la résidence «La Tour». En 1652, Jean-François de Malherbe vendit la résidence à Samuel Malcontent [3].

En 1713, Abraham Sauter rachète la résidence à Etienne Malcontent ainsi que les terrains alentours d'Isaac Brochet, de Malherbe, de Nicolas, de Jacob Chouet et de Louis de la Maisonneuve. Abraham Sauter construit, à côté de l'ancienne grand tour, une maison de 50 pied de long sur 40 de large; c'est la partie centrale de ma maison actuelle. Il créa également une terrasse de la même largeur que la maison; il établi un jardin potager; il améliora les étables et les granges. Une fois ces travaux et ces perfectionnements terminés, il se décida, en 1724, à échanger toute la propriété contre les terres de Jacob Huber qui se trouvaient à Bourdigny. Jacob Huber apporta également quelques modifications à la résidence et aux jardins. Il démolit l'ancienne tour et fit bâtir, à la place, deux ailes à la maison. Huber répara et agrandit les granges et les écuries; il y ajouta des remises. Il planta deux salles de marronniers et une longue allée se terminant par un cabinet de charmes. Enfin, il fit l'acquisition du vaste domaine voisin du Château du Vengeron (se trouvant sur le territoire de la commune de Collex-Bossy et actuelle commune de Bellevue). En 1742, Huber acquit des seigneurs de Tournay, la propriété d'un petit cours d'eau composé de quatre différentes sources, qui sortent du grand pré de leur château, pour le conduire à Chambésy-Dessous, tant pour son usage personnel que pour celui des habitants du hameau [1].

Ancienne photographie du château.

En 1751, L'hoirie de Jacob Huber vendit les deux propriétés de la Malvande et du Vengeron à Isaac Vernet, l'un des plus riches bourgeois de la République. À sa mort en 1773, les deux propriétés furent léguées à Catherine Fabri-Vernet. Catherine Fabri apporta diverses transformations et embellissements à la maison : elle transforma les deux ailes et fit construire les deux grandes dépendances actuelles. À la mort de cette dernière en 1795, la propriété passa à sa fille Renée Fabri (qui a épousé Nicolas Théodore de Saussure) qui l'a habitée et en resta propriétaire jusqu'à sa mort en 1847. À la mort de cette dernière, sa fortune fut partagée entre ses neveux et nièces Saladin : C'est l'aîné Charles Saladin qui acheta le domaine de l'hoirie, le restaura, et le le donna à son fils Ernest Saladin. à la mort de celui-ci en 1911, le domaine fut légué à son petit-neveu et filleul Ernest Rilliet qui le revendique en 1943 à la société Chambésy-les-Pins. La société a ensuit morcelé la parcelle de terrain, dite le Champ de blé, sur laquelle de nombreuses villas ont été construite. En décembre 1958, le château est acheté par Mme Torsten Kreuger qui rénova et transforma les dépendances [1].

Le 16 octobre 1987, le Domaine de la Malvande est inscrite à l'inventaire [4]

Projets sur le domaine

Dans les années 2010, un promoteur immobilier rachète le domaine dans l'idée d'y construire un «fleuron de l’économie» qui regrouperait 1500 à 2000 employés. Il est question d'un hôtel de luxe, de logements semis-médicalisés ou encore du futur siège de la banque Lombard Odier. Cependant, pour concrétiser ce projet, il lui faut l'aval du Conseil municipal de Pregny-Chambésy ainsi que du Grand Conseil genevois, afin de déclasser le terrain [N 1] [5]. Le 21 février 2017, le Conseil municipal de Pregny-Chambésy se prononce défavorablement à ce projet et rejète le déclassement du Domaine [6] [7].

Deux rapports datant du 4 février 2019 et du 16 mai 2019, de la commission d’aménagement du canton recommande, aux parlementaires du Grand Conseil, de rejeter le déclassement du Domaine de la Malavande [8] [9]. Cependant, malgré les rapports de la commission d’aménagement du canton et la décision du Conseil municipal de Pregny-Chambésy, le Grand Conseil genevois accepte, par 52 oui contre 37 non et 4 abstentions, le déclassement du Domaine de la Malvande [10]. La loi est entrée en vigueur le 7 juin 2019 [11]. Des recours sont en cours pour le moment.

Photographies

Propriétaires du château

  •  ? - 1534: André I de Malvenda et Gonsalve de Malvenda;
  • 1534 - XVIIe siècle: André II de Malvenda;
  • XVIIe siècle - 1618: Melchior de Malvenda;
  • 1618 - ?: Andréa de Choudens-Malvenda;
  •  ? - 1652: Aimée de Malherbe;
  • 1652 -?: Samuel Malcontent;
  • ? - 1713: Etienne Malcontent;
  • 1713 - 1724: Abraham Sauter;
  • 1724 - 1751: Jacob Huber;
  • 1751 - 1773: Isaac Vernet;
  • 1773 - 1795: Catherine Fabri-Vernet;
  • 1795 - 1847: Renée de Saussure-Fabri;
  • 1847 - ?: Charles Saladin;
  • ? - 1911: Ernest Saladin;
  • 1911 - 1943: Ernest Rilliet;
  • 1943 - 1958: Société Chambésy-les-Pins;
  • 1958 - 1973: Mme Torsten Kreuger;
  • 1973 - 2010: ?;
  • Depuis 2010: Dan Ohayon (de la société RI Realim SA).

Notes et références

Notes

  1. Le Domaine se trouvait, à l'époque, en "zone 5" (dite "zone villa"). De plus, le Domaine était comprit dans la zone soumise à la Loi sur la protection générale des rives du lac.

Références

  1. Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 117-121
  2. « SITG | Carte interactive », sur www.etat.ge.ch (consulté le )
  3. Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 261-269
  4. LE DÉPARTEMENT DES TRAVAUX PUBLICS, « Arrêté du 16 octobre 1987 approuvant l'inscription à l'inventaire du domaine de la Malvande »,
  5. « Grand Conseil de Genève », sur ge.ch (consulté le )
  6. Michel Bovey, « PV de la séance du Conseil Municipal », (consulté le )
  7. Céline Garcin, « Pregny-Chambésy ose dire non à un «fleuron de l’économie» », Tribune de Genève, (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
  8. commission d’aménagement du canton, « Rapport de la commission d’aménagement du canton chargée d’étudier le projet de loi du Conseil d’Etat modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande »
  9. commission d’aménagement du canton, « Rapport de la commission d’aménagement du canton chargée d’étudier le projet de loi du Conseil d’Etat modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande »
  10. « Grand Conseil de Genève - Mémorial », sur ge.ch (consulté le )
  11. Conseil d'Etat Genevois, « Loi modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny- Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande (12148) », (consulté le )

Bibliographie

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1978 (2000)

Voir aussi

Lien internes

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