Centre CEA de Saclay
Le centre CEA de Saclay, ou centre de recherche CEA Paris-Saclay, situé dans l'Essonne, au coeur de l'université Paris-Saclay, est le plus grand des dix centres de recherche du CEA.
Ce centre de recherche exerce ses activités dans les domaines de l'énergie nucléaire, des sciences du vivant, de la recherche fondamentale et appliquée en physique et en chimie, du climat et de l'environnement, des recherches appliquées dans de nombreux domaines technologiques. Il accueille le siège administratif du CEA.
Ce centre de recherche d'une superficie de 220 ha est implanté sur le plateau de Saclay, dans le pôle scientifique et technologique Paris-Saclay, au sud de Paris. Il est composé d'un domaine principal, et d'une extension : « l'Orme des Merisiers ».
Il accueille chaque jour 8 000 personnes dont 5 400 salariés du CEA.
Activités du centre
Énergies atomique et alternatives
La recherche autour de l'énergie nucléaire a été l'activité principale du centre depuis sa création. Depuis l'élargissement du CEA aux énergies alternatives en 2010, on y trouve aussi des activités de recherches dans les domaines de l'hydrogène et des bioénergies.
Les recherches sur l'énergie nucléaire concernent l'optimisation du fonctionnement des centrales nucléaires françaises actuelles et le développement de systèmes nucléaires innovants. Des moyens spécifiques lui sont consacrés :
- les réacteurs nucléaires de recherche : Osiris, Isis et Orphée ;
- le LECI, un laboratoire chaud d'étude des matériaux irradiés ;
- et l'installation d'essais sismiques « Tamaris ».
Ces travaux sont complétés par des recherches sur la gestion des déchets radioactifs ainsi que par le démantèlement des anciens réacteurs nucléaires de recherche : EL2, EL3, Ulysse, etc.
D'autres axes de recherche sont étudiés parallèlement au domaine de l'énergie :
- la recherche technologique : les systèmes informatiques embarqués, les systèmes interactifs (relations homme-machine), les capteurs et le traitement du signal ;
- la recherche dans le domaine de la santé : l'effet des rayonnements sur les cellules et les molécules, l'ingénierie des protéines, les recherches en imagerie médicale et les dosages radioimmunologiques ;
- les études sur l'environnement : la modélisation du climat et l'effet de serre.
L'Atelier de décontamination d'Expertise et de Conditionnement (ADEC) mis en service en 1962 et à l'arrêt depuis 2011, était exploité et maintenu sous la responsabilité de la Société des techniques en milieu ionisant (STMI). En septembre 2015, la Société des techniques en milieu ionisant (STMI), société du groupe Areva, signe un contrat de plusieurs millions d'euros avec le CEA pour la mise en propreté radiologique de l'ADEC[1].
Organismes et entreprises implantés
Le Centre CEA de Saclay accueille également l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), qui a pour mission l'enseignement et la formation professionnelle dans le domaine du nucléaire, le Laboratoire Léon Brillouin (LLB), ainsi que nombreux autres organismes ou entreprises :
- l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) ;
- l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ;
- l'Institut international de l'énergie nucléaire (I2EN) ;
- le Réseau européen pour l'enseignement des sciences nucléaires (Association ENEN) ;
- IBA, producteur de molécules radiomarquées pour la radiothérapie ;
- TechnicAtome (anciennement Areva TA) ;
- Euriso-top, producteur de solvant contenant du deutérium et de produits marqués ;
- Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'univers (IRFU) ;
- Institut Rayonnement-Matière de Saclay (Iramis).
Histoire
Les dirigeants du commissariat à l'Énergie atomique décident dès sa fondation en 1945 la création d’un grand centre de recherche nucléaire : ce sera le Centre d’études nucléaires de Saclay. Mais les premières expériences nucléaires — notamment la pile Zoé — sont effectuées dans le fort de Châtillon, à Fontenay-aux-Roses[2].
Raoul Dautry, administrateur général du CEA a choisi pour le centre le site de Saclay, une terre à blé ouverte à tous vents acquise après bien des débats locaux. Frédéric Joliot et ses collaborateurs multiplient alors les conférences sur la radioactivité afin de rassurer les populations, tant sur les questions de sécurité, que sur celles tenant à la suppression de terres à blé.
Le 14 décembre 1946, un arrêté paraît au Journal officiel, déclarant d'utilité publique l'acquisition de deux terrains situé en bordure de la nationale 306 sur les communes de Saclay, Villiers-le-Bâcle et Saint-Aubin pour y installer les services industriels et scientifiques du CEA[3]. La construction du centre de Saclay a débuté en 1947[2].
Le centre de Saclay est la dernière œuvre d'ampleur de l'architecte Auguste Perret, qui l'a conçu comme un « petit Versailles » consacré aux sciences de l'atome[4]. Il a pu dessiner une trentaine d’édifices, dont une vingtaine sera construite, notamment l'emblématique restaurant (rénové en 2004)[5] et le château d'eau, devenu le symbole architectural du CEA de Saclay.
En 1950, après la révocation de Frédéric Joliot de ses fonctions de Haut-Commissaire à l’énergie atomique, Francis Perrin devient Haut-Commissaire du CEA (responsabilité qu’il conserva jusqu’en 1970).
En 1951, Jules Guéron est nommé premier directeur du Centre d'Études nucléaires de Saclay.
En 1952, le centre de Saclay est inauguré et le premier réacteur nucléaire de recherche de Saclay est mis en service : il s'agit du successeur de la pile Zoé : EL2 ou réacteur à Eau Lourde no 2, qui fonctionna jusqu'en 1965. En 1952 a aussi démarré à Saclay le premier accélérateur de particule du CEA. La même année, une direction industrielle est créée au sein du CEA sous l’impulsion de Pierre Guillaumat.
Pendant une dizaine d'années, ce n'est pas moins de huit réacteurs nucléaires de recherche qui ont été construits à Saclay : Aquilon (1956-?) ; la pile à eau lourde EL3 (1957-1979) ; Rubéole (1957-1963) ; Proserpine (1958-?) ; PEG (1959-1960) ; Alizé (1959-1961) et Ulysse (1961-2007).
En mars 1964 a été prise sa décision de construire le réacteur Osiris et sa maquette Isis, puis les premiers travaux débutèrent en juin. La divergence d'Isis s'est produit le 28 avril 1966 et celle d'Osiris le 8 septembre de la même année[6].
De 1976 à 1980, au beau milieu du développement du parc électronucléaire français de réacteurs à eau pressurisée d'EDF, le CEA et la société Technicatome ont construit un réacteur de recherche à Saclay : Orphée, conçu sur le modèle du Réacteur à Haut Flux (RHF) mis en service à Grenoble en 1971[7].
Les réacteurs de recherche encore utilisés en 2018 sont Orphée et Isis. Le , l'installation du laser Apollon est inaugurée dans l'extension l'Orme des Merisiers. Il doit atteindre une puissance de cinq pétawatts, devenant ainsi le plus puissant au monde[8].
Références
- « Areva va assainir une installation du CEA à Saclay », sur http://www.romandie.com, (consulté le )
- http://www-centre-saclay.cea.fr/fr/Histoire-du-centre-de-Saclay
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
- http://www.savoirs.essonne.fr/dossiers/le-patrimoine/architecture/cea-de-saclay-le-palais-de-la-science-dauguste-perret
- https://www.cea.fr/presse/Documents/DP/2014/Dossier-presse-reinterpretation-oeuvres-Auguste-Perret.pdf Le restaurant du CEA Saclay : une réinterprétation contemporaine de l’œuvre d'Auguste Perret, DP 2014
- (en) The Osiris reactor, CEA Saclay, 2005
- (en) ORPHEE reactor, CEA - Nuclear Activities Direction of Saclay, 2009
- « Laser Apollon : record mondial de puissance attendu en 2016 », sur www.enerzine.com, (consulté le ).
Liens externes
- Site officiel
- DSM-CEA, site officiel
- Grand Accélérateur National d'Ions Lourds, CEA/DSM-CNRS/IN2P3, site officiel
- Genoscope
Bibliographie
- Véronique Lefebvre, Au cœur de la matière - 50 ans de recherche au CEA de Saclay, Le Cherche midi, 2002
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