Cathédrale de Ségovie
La Cathédrale de Ségovie, connue comme la Dame des Cathédrales, de par ses dimensions et son élégance, est l'église cathédrale de la ville de Ségovie, en Espagne, dont elle domine l'horizon de sa silhouette élancée. Elle est le siège de l'évêque de Ségovie, suffragant de l'archevêque métropolitain de Valladolid.
Cathédrale Sainte-Marie de Ségovie | |||
Présentation | |||
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Nom local | Catedral de la Asunción de la Virgen al Cielo y San Frutos | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Cathédrale | ||
Rattachement | Diocèse de Ségovie (siège) | ||
Début de la construction | 1525 | ||
Fin des travaux | 1577 | ||
Architecte | Juan Gil de Hontañón Rodrigo Gil de Hontañón |
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Style dominant | Gothique tardif | ||
Protection | Classée BIC (1931) Patrimoine mondial (1985)[1] |
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Site web | http://catedralsegovia.es/ | ||
Géographie | |||
Pays | Espagne | ||
Communauté autonome | Castille-et-León | ||
Province | Province de Ségovie | ||
Commune | Ségovie | ||
Coordonnées | 40° 57′ nord, 4° 07′ ouest | ||
Géolocalisation sur la carte : Castille-et-León
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Historique
Les travaux de construction de la cathédrale, bâtie au XVIe siècle, furent commencés sous le règne de Charles Quint et l'épiscopat de Diego Ribera de Toledo. Ségovie connaissait alors son époque de splendeur maximale : elle était éminemment active dans le commerce de la laine et de la draperie, et compta jusqu'à 27 000 habitants, avant d'entamer sa lente décadence. Il était devenu indispensable de remplacer l'ancienne cathédrale romane, très endommagée lors de la Guerre des Communautés, qui secoua le royaume de Castille entre 1520 et 1521[2]. Alors que l'Espagne, à travers ses possessions italiennes, s'ouvrait peu à peu à l'architecture Renaissance en provenance d'Italie, le style gothique tardif continuait à prospérer, en intégrant peu à peu les éléments de l'art renaissance. Le chantier de la cathédrale fut confié en 1525 à Juan Gil de Hontañón, qui était déjà intervenu sur la Nouvelle cathédrale de Salamanque, ainsi qu'à son fils Rodrigo Gil de Hontañón. L'architecte sut incorporer certaines innovations de l'architecture romaine au gothique isabélin, caractérisé par son style fleuri et élancé, très inspiré des réalisations de l'Europe du Nord. Il élabora un plan à trois nefs, dotées d'un chevet semi-circulaire agrémenté de chapelles rayonnantes.
Juan Gil de Hontañón fut renvoyé en 1529 ; après son départ, l'élévation des nefs fut poursuivie pour s'achever en 1542. C'est alors que l'architecte original fit son retour pour achever la cathédrale, et notamment le chevet, jusqu'à sa mort en 1577. Son départ de Ségovie lui avait permis de mener à bien plusieurs projets, grâce auxquels il put affiner sa connaissance de l'art de la renaissance, au Palais de Monterrey de Salamanque et à l'université d'Alcalá de Henares (1537). Il put, à son retour, faire preuve de ces nouvelles compétences, notamment au niveau du portail de la sacristie[3]. La cathédrale de Ségovie constitue par conséquent un édifice de transition entre deux périodes de l'architecture espagnole. Elle est aussi, avec la Nouvelle cathédrale de Salamanque, la dernière grande réalisation gothique en Espagne[2].
Description générale
La cathédrale de Ségovie est construite en forme de croix latine. Elle comporte une nef de cinq travées formée de trois vaisseaux, le vaisseau central et deux collatéraux, un chœur et un transept. Les deux collatéraux ou bas-côtés sont dotés chacun de cinq chapelles latérales. Le chœur dont l'abside est semi-circulaire, est entouré d'un déambulatoire, sur lequel s'ouvrent sept chapelles absidiales ou rayonnantes. Le chœur fut construit en son temps sur une partie de l'ancien quartier juif de la ville. La cathédrale comporte en outre une tour ou clocher coiffée d'une petite coupole, ainsi qu'un cloître. Ces deux constructions ont été édifiées latéralement, du côté sud du sanctuaire, ainsi d'ailleurs qu'une salle capitulaire et quelques autres bâtiments annexes.
L'ensemble, gothique, est couvert de voûtes d'ogives. Au-dessus de la croisée du transept s'élève une coupole. Les hauts murs de la nef, comme ceux du chœur sont soutenus par des arcs-boutants. Ces derniers sont surmontés de hauts pinacles fort bien travaillés. Au niveau du chœur et du chevet, ceux-ci confèrent une grande élégance au sanctuaire.
L'édifice est ouvert vers l'extérieur par trois portes ou portails (Puertas). La Puerta del Perdón (porte du Pardon) s'ouvre sur la grande façade occidentale, la Puerta de San Frutos (porte de saint Frutos) se trouve à l'extrémité nord du transept et la Puerta de San Geroteo à son extrémité sud.
La tour
Elle est située au sud-ouest de l'édifice, c'est-à-dire à droite de la façade principale. Son entrée se trouve dans la chapelle San Blas [4]. La tour mesure 88 mètres de haut. À l'époque de sa construction, elle était entièrement de style gothique, et se terminait par une flèche pyramidale en bois de caoba amené des colonies américaines. Elle était alors la tour la plus haute d'Espagne, plus élevée que la Giralda de Séville, mais la foudre détruisit la flèche en 1614. L'architecte Juan de Mugaguren chargé de la restauration construisit à la place une coupole, ce qui lui fit perdre 12 mètres.
Dimensions
- Longueur : 105 mètres
- Largeur : 50 mètres
- Hauteur du vaisseau central : 33 mètres
- Hauteur de la tour : 88 mètres
Œuvres exposées
- Mise au tombeau (1571) de Jean de Joigny.
- Le Christ mort de Gregorio Fernández.
- Christ crucifié de Manuel Pereira.
- La Descente de Croix (1530) de Ambrosius Benson
Protection
La cathédrale fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel depuis le [5].
Galerie
- Vue nocturne du chevet de la cathédrale de Ségovie
- Vue de la façade principale flanquée de la tour
- Façade principale
- Chapelle du Saint-Sacrement et du 'Santo Cristo de la Agonía'
Notes et références
- Au titre de la vieille ville de Ségovie.
- Source : Arteguias.
- Source : AUGÉ, Jean-Louis (coor.), L’art en Espagne et au Portugal, Paris, Citadelles et Mazenot, 2000, p. 268.
- Plan de la cathédrale en espagnol
- Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Iglesia-catedral de Santa María et le n° de référence RI-51-0000862.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Louis Augé (coor.), L’art en Espagne et au Portugal, Paris, Citadelles et Mazenot, 2000, (ISBN 2-85088-076-0).
Articles connexes
Liens externes
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