Marie-Louise Carven

Carmen de Tommaso

Carven-Grog[1],[2], connue également sous son nom de naissance Marie-Louise Carmen de Tommaso[3], née le à Châtellerault dans la Vienne et morte le [4], est une couturière française et fondatrice de la Maison Carven. Elle est Juste parmi les nations depuis 2000 et promue commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur en 2010.

Biographie

Famille

Fille d'André de Tommaso et de Louise Piérard, elle avait deux frères : René et Guy et une sœur : Lola. Seul Guy investi à ses côtés au sein de sa maison de couture eut une fille. N'ayant pas eu d'enfant, elle laisse comme unique lignée de sang sa nièce Françoise de Tommaso et sa petite-nièce Sophie Grinfeld de Tommaso et son petit-neveu Julien Grinfeld.

Elle fut mariée à Philippe Mallet (frère de Robert Mallet-Stevens), puis à René Grog (1896-1981) industriel suisse[5].

Carrière dans la mode

Carmen de Tommaso étudie l'architecture et le design d'intérieur à l'École des beaux-arts de Paris puis se dirige vers la mode car, de petite taille (elle mesure 1,55 m), elle a du mal à s'habiller. Après avoir pris le pseudonyme de Mme Carven (né de la contraction de son prénom et du nom de sa tante, Mme Boyriven, qui l'emmenait plus jeune visiter les maisons de haute couture parisiennes), elle fonde en 1945 la maison de haute couture qui porte son nom, la même année que Pierre Balmain. La consécration vient rapidement ; en 1949, Jacqueline François chante « Les robes de chez Carven » dans la chanson Mademoiselle de Paris. Avec la corsetière Rose Lebigeot, elle invente le balconnet (1950).

Elle aura comme clientes des actrices comme Martine Carol, Leslie Caron ou Michèle Morgan ou bien encore la chanteuse Édith Piaf. Elle réalise également la robe de mariée de Mme Valéry Giscard d'Estaing[6].

Elle est parmi les premières à présenter ses collections à l'étranger (Brésil, Portugal, Égypte, Iran) et introduit dans ses créations des motifs ethniques (boubous africains, batiks indonésiens, broderies de raphia et de coton, motifs orientaux).

Ses robes connaissent également un grand succès auprès des femmes japonaises, souvent de petite taille, car elle sait leur donner les centimètres qui leur manquent. Elle mérite bien son surnom de « plus petite d'entre les grands couturiers » donné par le journaliste Lucien François[7].

Didier Grumbach souligne qu'« elle a été la première à oser faire du prêt-à porter, elle était révolutionnaire »[réf. nécessaire].

Elle fait don d'une centaine d’œuvres d'objets français du XVIIIe siècle au musée du Louvre[8] en 1973, donation pour laquelle elle reçoit les « distinctions de grand mécène et de grand donateur du ministère de la culture »[9]. À cette occasion, Renaud Donnedieu de Vabres dit de Carmen de Tommaso qu'« elle a largement contribué à imposer l’élégance française comme une référence internationale[10] ». Le musée du Louvre ouvre une salle Grog-Carven en 1997[1].

Elle prend sa retraite en 1993, et est faite chevalier de la Légion d'honneur en par le ministre de la Culture Philippe Douste-Blazy. En 1999, elle fonde sous loi de 1901 l'association René-Grog — Marie-Louise-Carven, qui crée notamment la bourse Grog-Carven, destinée à des étudiants en écoles de mode et à des élèves de l'École du Louvre spécialisés en histoire des arts décoratifs.

En , elle est reconnue comme Juste parmi les nations[11],[12].

Elle est promue commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur[2],[13],[14] en 2010.

Notes et références

Annexes

Filmographie

  • [vidéo] Entretien avec Madame Carven, styliste de haute couture, documentaire réalisé par Fernando Malverde, FR3-Île-de-France, Vanves, 1994, 20'

Liens externes

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