Carbini
Carbini est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève de Carbini, en Alta Rocca.
Carbini | |
Carbini vu depuis A Punta | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Sartène |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Alta Rocca |
Maire Mandat |
Jean-Jacques Nicolaï 2020-2026 |
Code postal | 20170 |
Code commune | 2A061 |
Démographie | |
Gentilé | Carbinais |
Population municipale |
108 hab. (2018 ) |
Densité | 6,6 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 40′ 47″ nord, 9° 08′ 50″ est |
Altitude | 600 m Min. 257 m Max. 1 316 m |
Superficie | 16,47 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Porto-Vecchio (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Grand Sud |
Localisation | |
Géographie
Situation
Carbini appartient à la piève de Carbini, dans l'Alta Rocca. Elle est située au sud-est de Levie sur la route qui mène à Sotta par le col de Bacinu. La commune inclut le petit village d'Orone, situé 1,5 km plus au sud.
- Communes limitrophes
Levie | Levie, San-Gavino-di-Carbini | San-Gavino-di-Carbini | ||
Levie | N | Porto-Vecchio | ||
O Carbini E | ||||
S | ||||
Levie | Levie | Porto-Vecchio |
Accès routiers
La commune est traversée dans un axe nord-sud, par la route D59.
Urbanisme
Typologie
Carbini est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Porto-Vecchio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (88,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Antiquité
Au IIe siècle, le géographe grec Ptolémée avait relevé l'existence d'une trace de population très ancienne[8].
Moyen Âge
À cette époque, la communauté abritait la secte dite des Giovannali dont la doctrine sociale prônait une totale égalité entre ses membres ; tout devait être mis en commun. Ils refusaient aussi de payer l'impôt aux Seigneurs. En 1354, sur requête de Mgr Raimondo, évêque d'Aléria, lui affirmant que les Ghjuvannali sont hérétiques et « irrespectueux envers l'autorité épiscopale », le pape Innocent VI alors en résidence en Avignon, les excommunia et les déclara hérétiques.
Existaient alors à Carbini deux églises : l'église Saint-Jean destinée aux nobles, et San-Quilico aux membres des Giovannali. Cette dernière sera ruinée.
Dans son ouvrage Histoire illustrée de la Corse (1863-1866), l'abbé Galletti en a fait le récit suivant :
« Carbini est l'endroit où prit naissance cette exécrable société des Giovannali, vers la fin du quatorzième siècle, société qui professait une espèce de saint-simonisme et les opinions les plus exagérées du communisme. Cette société se propagea en Corse, mais les habitants en firent prompte justice : ils en massacrèrent tous les membres.
La secte des Giovannali commença en Corse en 1531. Les chefs créateurs de cette société religieuse furent Paul et Henri d'Attala, frères bâtards de Guglielminuccio d'Attala. Cette faction fut excommuniée par le pape Innocent VI, et impitoyablement persécutée par les Corses commandée par les commissaires du pontife. Elle resta massacrée et anéantie dans la Pieve ou canton d'Alesani. Cette secte avait pris le nom de Giovannali, peut-être de l’église de Saint-Jean de Carbini, où ses prosélytes se rassemblaient souvent. Ils ne reconnaissaient que l'évangile de saint Jean, et ils l'interprétaient à leur manière. Les Giovannali mettaient tout en commun, terres, argent, femmes, etc. La nuit, ils se réunissaient dans leurs églises, et après l'office les lumières s'éteignaient, et ils se livraient à des orgies monstrueuses. Carbini, devenu désert à cause de la destruction des Giovannali, fut repeuplé par des familles envoyées de Sartène. »
— Jean-Ange Galletti - Histoire illustrée de la Corse p. 139
Temps modernes
Avant la Révolution, la piève de Carbini[Note 3], était une des plus vastes de Corse, commençant à Bavella au nord pour s'étendre de mare a mare depuis Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio à l'est sur la mer Tyrrhénienne jusqu'au-delà de Figari vers le sud-ouest. Il correspond grossièrement aux cantons de Levie et de Figari actuels.
La commune est le berceau des Ghjuvannali.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1872. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[11].
En 2018, la commune comptait 108 habitants[Note 4], en augmentation de 3,85 % par rapport à 2013 (Corse-du-Sud : +5,78 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Église San Giovanni
L'église romane San Giovanni, de style pisan et datée du XIIe siècle, était considérée par Prosper Mérimée comme la plus ancienne de Corse. Elle fait partie d'un ensemble qui comprenait jadis deux églises, un campanile et un baptistère. De cet ensemble, ne subsistent que l'église San Giovanni et le campanile voisin. Lors de fouilles archéologiques, ont été mises au jour les fondations d'une église San Quilico[8].
C'est une petite église à simple nef et aux proportions élégantes. La décoration extérieure comporte une frise continue de petites arcatures à modillons. La partie supérieure du clocher séparé (campanile) a été reconstruit à la fin du XIXe siècle, restaurée après une demande de Prosper Mérimée[8]. L'église a été restaurée en 1983.
Entre les deux édifices subsistent les vestiges de l'église paléo-chrétienne.
L'église Saint-Jean a été classée Monument historique par arrêté du 12 juillet 1886[14].
Église San Giovanni
Déjà classée MH, l'église est également reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[15]. L'édifice religieux recèle quatre Elle recèle quatre œuvres remarquables :
Chapelle San Quilico
La chapelle San Quilico, à l'état de vestiges, est reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[20].
Presbytère
Aujourd'hui la mairie, l'ancien presbytère date d'avant 1885 (ancien cadastre). Sa construction comporte des pierres provenant de l'ancienne église dite « chapelle San Quilico »[21].
Maisons
Carbini possède un bâti remarquable, tant au village qu'aux hameaux de Foce d'Olmo, d'Orone et de Noce. Sur un total de trente et une repérées, dix maisons ont été étudiées, dont trois maisons de bergers. De simple niveau à plusieurs étages, elles ont été construites aux XVIIe siècle, XVIIIe et XIXe siècles en moellons de granite taillé[22].
Parc naturel régional
Carbini est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse[23], dans son « territoire de vie » appelé Alta Rocca (PNRC).
ZNIEFF
Carbini est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :
- Forêts de Barocaggio et Zonza (940004150)[24] ;
- Réservoir Ospedale, forêt autour du lac (940030502)[25].
Natura 2000
- Sites d'Intérêt Communautaire (Dir. Habitat)
- Forêt de l'Ospedale
- Le site abrite un SIC de la directive "Habitats, faune, flore", d'une superficie de 733 ha, inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche FR9400583 - Forêt de l'Ospedale[26].
- Zones de Protection Spéciale (Dir. Oiseaux)
- Forêts territoriales de Corse
- Le site abrite une ZPS de la directive "Oiseaux", d'une superficie de 13 223 ha, inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche 9410113 - Forêts territoriales de Corse[27].
Personnalités liées à la commune
- Xavier Nicolaï, secrétaire général d'Indochine sous le gouvernorat de Robin ;
- Carbini est aussi le village natal de Jean Marcellesi, dit Gjuvani u bellu, poète et musicien (premier du conservatoire de violon) ; il est l'auteur de la berlina qu'il composa en 1943 ;
- Ghjuvan Cameddu Nicolaï ( 1863-1888) bandit d'honneur . Il composa au-dessus de Carbini, sur le massif Tasciana ,son lamentu Dal mio palazzu (complainte sur ses malheurs et son errance, inscrite aujourd'hui parmi les chants folkloriques de l'Île) .
- Jean Vaucoret, historien, fut chargé de mission du gouvernement Chirac chargé de la culture et du patrimoine, auteur de l'Histoire des dissidences franciscaines, ouvrage primé ainsi que d'une thèse sur le populisme, Simon sabiani un homme politique contesté.
Voir aussi
Bibliographie
- Lucien Auguste Letteron, Histoire de la Corse - Tome I, Bastia, Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier, , 502 p. - Tome I lire en ligne sur Gallica.
- Jean-Ange Galletti, Histoire illustrée de la Corse, Paris, Imprimerie De Pillet fils aîné, rue des Grands Augustins 5, 1863-1866, 573 p. lire en ligne sur Gallica
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- plus tard de Levie avant de devenir avec la Révolution française le canton de Levie
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Guide touristique du Guide Vert de la Corse, Michelin, 2006
- Site de la préfecture corse- identité du maire de la commune
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no PA00099087, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00071620, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IM2A000001, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no IM2A000002, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no IM2A000003, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no IM2A000004, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00071621, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00071622, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00071703, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Le Parc naturel régional de Corse sur le site de l'INPN
- ZNIEFF 9400041501 - Forêts de Barocaggio et Zonza sur le site de l’INPN..
- ZNIEFF 940030502 - Réservoir Ospedale, forêt autour du lac sur le site de l’INPN..
- FR9400583 .html Fiche FR9400583 - Forêt de l'Ospedale sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).
- 9410113 .html Fiche 9410113 - Forêts territoriales de Corse sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).
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