Canal du Verdon

Le canal du Verdon est un canal d'irrigation en Provence, construit de 1866 à 1875, pour amener l'eau du Verdon à Aix-en-Provence. Il est progressivement abandonné dans les années 1970, au profit du canal de Provence.

Canal du Verdon
Géographie
Pays France
Régions Provence-Alpes-Côte d'Azur
Début Quinson
43° 41′ 54″ N, 6° 03′ 13″ E
Fin Aix-en-Provence
43° 31′ 35″ N, 5° 26′ 44″ E
Caractéristiques
Statut actuel Abandonné
Longueur d'origine 82 km
Altitudes Début : 370 m
Fin : 185 m
Dénivelé 185 m
Usage Irrigation et eau potable
Infrastructures
Ponts-canaux 4, dont un de 1116 m
Tunnels 61 dans les gorges, puis 20 totalisant 16 km
Histoire
Année début travaux 1863
Année d'ouverture 1875
Inauguration
Fermeture Entre 1969 et 1980
Commanditaire Napoléon III

Histoire

Les besoins en eau de la ville d'Aix-en-Provence et des communes environnantes conduisent à décider en 1857 la construction du canal du Verdon, ou canal d'Aix[1].

Concédé à la ville d’Aix en 1863, il est commencé par la compagnie anglaise French Irrigation Company, et terminé par la Compagnie générale de canaux et travaux publics[2]. Plus de 500 ouvriers ont participé aux aménagements, tous des bagnards condamnés aux travaux forcés.

Le barrage de prise d’eau, commencé en 1866 en amont du village de Quinson, a été achevé en 1869. Le , les eaux du Verdon arrivent à Aix-en-Provence, à la fontaine de la Rotonde, que certaines publications mal informées[3],[4] présentent comme "spécialement construite à cet effet" ce qui est faux. En effet, la fontaine est inaugurée en 1860, soit plusieurs années avant le début des travaux du canal du Verdon. Au total, les travaux s’étalent sur une quinzaine d’années et s’achèvent vers 1878, l’eau du Verdon pouvant alimenter les communes d’Aix-en-Provence, Venelles, Rognes, Saint-Cannat et Lambesc : près de 3 000 hectares ont pu ainsi être irrigués, grâce aux techniques traditionnelles dites à la raie et au tour d’arrosage.

Carte du tracé du canal du Verdon, et de quelques ouvrages annexes.

Dans la période précédant la Seconde Guerre mondiale, les concessionnaires successifs du canal du Verdon n’ayant pu assurer sa saine gestion, ses ouvrages se trouvaient dans un état de dégradation avancé, menaçant l’approvisionnement de la ville d’Aix-en-Provence. En 1927, la concession de cet ouvrage fut alors reprise par le département des Bouches-du-Rhône. Quelques travaux d’extension et de rénovation furent entrepris après la guerre[5], mais au fil du temps, les besoins sans cesse plus grands de la population et la dégradation de l’ouvrage ne permirent plus son exploitation. Il est alors progressivement remplacé par le canal de Provence entre 1969 et 1980.

Un exploit technique

Pont-aqueduc de Calèche-Photo récente
Un des ponts-aqueducs de l'ouvrage.

La construction du canal du Verdon est un exploit technique reconnu à l’Exposition universelle de 1878[6].

La branche mère du canal est longue de 82 km. La partie la plus remarquable est la traversée des basses gorges du Verdon, sur 8 kilomètres. Le canal, tantôt en souterrain, tantôt soutenu par des murs contre des rochers à pic, n’est accessible qu’au moyen d’un sentier creusé dans le rocher. Les souterrains, au nombre de 61, y atteignent ensemble une longueur de km. En dehors des gorges, le canal a exigé en outre 20 souterrains ayant ensemble une longueur de 16 km, 3 ponts-aqueducs de 32 m, 89 m, et 121 m de long et 14 m, 16 m, et 21 m de haut, 4 grands siphons, 66 aqueducs, 13 ponts par-dessous, 95 passages par-dessus, et km de murs de berges[7].

Les branches de dérivation sont au nombre de huit. Les principaux ouvrages dont elles ont nécessité l’exécution sont le pont-aqueduc de Calèche, d’une longueur de 1 116 m, et le siphon de l'Arc sur la branche des Milles.

Le sentier du garde canal

Dans les basses gorges du Verdon, le sentier du garde canal qui permettait de longer l'ensemble de l'édifice se trouve en partie englouti par les eaux du Lac d'Esparron. Une petite partie du canal en lui-même est praticable, sur les rives du lac, en face du village d'Esparron-de-Verdon. Mais à partir de Quinson, le sentier a été réhabilité et sécurisé sur 3,3 km avec des murets et ouvrages en pierre, belvédères, escaliers, passerelles et garde-corps[8] ; c'est un des itinéraires majeurs de randonnée du parc naturel régional du Verdon.

Notes et références

  1. J. Rigaud, L'importance du canal du Verdon pour la région Aix-Marseille, Éditions Paul Roubaud, 1934.
  2. M. Dussard et M. Sellier, Canal du Verdon, Aix (Bouches-du-Rhône) : documents officiels, Éditions B. Pust, 1887.
  3. Henri Julien et Jean-Marie Gibelin, Toi, Durance, Éditions Cheminements, 1991.
  4. Maison Régionale de l'eau, Dossier Pédagogique du Canal de Provence, fiche n°2 , juillet 2010.
  5. J. Nicod, Extension du canal du Verdon, L'information géographique, Volume 14, 1950.
  6. Société Paul Cézanne, Localisation de l'aqueduc du canal du Verdon, Études géographiques, 2014.
  7. Alphonse Alexis Debauve, Manuel de l'ingénieur des ponts et chaussées, Éditions Dunod, 1873.
  8. Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, Sentier des basses gorges du Verdon, juin 2014.

Liens externes

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