Canal du Karakoum

Le canal du Karakoum (ou du Kara Koum ou du Garagum, jadis en russe : Каракумский канал ou Karakoumski Kanal) est avec sa longueur de 1 375 km le plus grand canal d'irrigation au monde ; il se trouve au Turkménistan.

Canal du Karakoum
russe : Каракумский канал

Canal du Karakoum, en dessous, et réservoir Hanhowuz, 2014
Géographie
Pays Turkménistan
Coordonnées 38° 15′ 16″ N, 57° 49′ 09″ E
Début près de Mukry
Fin 38.716292, 54.585935
Caractéristiques
Longueur 1 375 km
Histoire
Année début travaux 1954
Année d'ouverture 1988
Le canal du Karakoum « Garagum Kanaly », en bleu comportant des tirets, sur une carte du Turkménistan.

La section principale du canal, allant jusqu'à Gökdepe, est commencée en 1954 et terminée en 1967. Des prolongements jusqu'à la mer Caspienne sont réalisées au cours des années 1970 et 1980[1].

Description

Il prélève annuellement 11 km3 (onze milliards de mètres cubes) d'eau de l'Amou-Daria (à peu près 350 m3/s) et les transporte au travers du désert du Karakoum au Turkménistan. Son tracé débute près de Mukry, ville turkmène située non loin de la frontière afghane, et maintient une orientation est-ouest tout au long de son parcours. Après avoir baigné la région d'Achgabat, la capitale, il se termine dans le désert aux coordonnées 38°42'58.7"N 54°35'09.4"E, mais le tracé se poursuit jusqu'à ces coordonnées 37°42'34.5"N 54°48'07.7"E proche de la rivière Atrak à la frontière irano-turkmène.

L'Amou-Daria, ou un bras de son delta, s'est d'ailleurs effectivement jeté dans la mer Caspienne à certaines époques de l'histoire mais selon un tracé plus au nord (l'Ouzboï) que le canal.

Importance économique

Il est navigable sur la plus grande partie de ses 1 375 kilomètres.

Le canal a permis la mise en culture d'importantes superficies de terres desséchées, spécialement pour la culture du coton, dont l'Union soviétique avait grand besoin. Il a aussi fourni toute l'eau nécessaire aux villes importantes de la région, surtout à Achgabat.

Environnement

La construction fort rudimentaire du canal laisse s'échapper en cours de route 28 % de l'eau transportée selon le gouvernement, 60 % selon les scientifiques[2], créant ainsi des lacs et des étendues d'eau stagnante tout au long du canal, ainsi qu'une montée des eaux souterraines menant à une forte salinisation des sols.

Prélevant près de 20 % du flux moyen de l'Amou-Daria, il en a diminué fortement le débit, ce qui est l'une des causes de l'assèchement de la mer d'Aral.

Dans la culture

En 1963, l'écrivain Iouri Trifonov consacre à la construction du canal son roman la Soif étanchée, qu’il a dû réécrire trois fois pour satisfaire la censure. Cette œuvre est portée à l'écran par Boulat Mansourov avec le film du même nom en 1966.

Lien externe

Voir aussi

Notes et références

  1. (en) « Karakum Canal », sur britannica.com.
  2. Michael Wines, « Menace sur l'asie centrale.Cinq Républiques en quête d'eau », sur courrierinternational.com, (consulté le ).
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