Canal de la Martinière

Le canal de la Martinière (ou officiellement canal maritime de la Basse Loire) est un canal longeant la Loire et situé en Loire-Atlantique.

Canal de la Martinière
Canal maritime de la basse Loire

Canal de la Martinière, au niveau de la Machinerie des Champs Neufs, Frossay
Géographie
Pays France
Coordonnées 47° 12′ 28″ N, 1° 47′ 06″ O
Début La Martinière au Pellerin
Fin Le Carnet à Frossay
Traverse Loire-Atlantique
Caractéristiques
Statut actuel Grande Navigation abandonnée en 1913
Longueur 15 km
Gabarit Largeur moyenne 55 m - Tirant d'eau 5,40 m
Infrastructures
Écluses 2 aux extrémités
Histoire
Année début travaux 1882
Année d'ouverture 1892
Commanditaire Chambre de Commerce et d'Industrie de Nantes
Concepteur Joly, Lefort (Ingénieurs-en-chef), Rigaud, Charron, Louis Babin-Chevaye, Jean Résal (Ingénieurs), Hersent, Barret, A.Couvreux, A.Bord, Nolay

Situation géographique

Ce canal longe la rive sud de l'Estuaire de la Loire en s'éloignant au maximum de 5 à 6 kilomètres du fleuve. Il a une longueur d'environ 15 kilomètres répartis sur le territoire des communes du Pellerin et Frossay. Une petite partie du canal entre en contact avec le canal de Buzay, une dérivation de l'Acheneau.

Localisation des extrémités :

  • à l'est, près du bourg du Pellerin : 47° 12′ 28″ N, 1° 47′ 06″ O  ;
  • à l'ouest, près du Carnet : 47° 16′ 04″ N, 1° 56′ 50″ O .

Histoire

L'ingénieur Adolphe Radiguel propose en 1861, le premier projet de création d'un canal parallèle à la Loire pour permettre aux navires transatlantiques de partir de Nantes où ils sont construits, et ainsi gagner l'océan. L'estuaire de la Loire passant par Nantes débouche sur l'Océan Atlantique au niveau de Saint-Nazaire. Le chantier est entamé en 1882[1],[2].

Le canal est opérationnel en 1892 après 10 ans de travaux pharaoniques. Une partie des machines et du matériel a auparavant servi pour la construction du canal de Suez.
Il est conçu comme une voie de dérivation au fleuve, qui à cet endroit devient moins profond à cause de l'ensablement de son lit.
Trois ouvrages majeurs sont construits pour le système de fonctionnement des écluses: la Martinière (à l'est), le Carnet (à l'ouest) et les Champs-Neufs à mi-chemin du canal. Ce dernier était en outre doté d'un siphon, permettant une régulation des eaux différenciée entre les douves des marais de Vue et celles du canal lui-même. Deux "parkings à bateaux" permettent aux navires de fort tonnage de se croiser, à la "Teignouse" au Pellerin, et entre la Roche et le Carnet à Frossay.

Le canal connaît une intense période d'activité avec la grande navigation qui dure 20 ans jusqu'en 1913, avec environ 10 000 passages pendant ces 20 années, puis la batellerie fluviale y circule jusqu'en 1943.
Mais avec l'augmentation perpétuelle du tonnage des bateaux, les chantiers de l'Atlantique vont se déplacer de Nantes à Saint-Nazaire (directement sur l'océan) et le canal va perdre en utilité. Il devient un cimetière des grands voiliers entre 1921 et 1927.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands l'occupent, puis les Américains, de 1957 à 1967, y stockeront du matériel de l'OTAN. Le canal maritime est fermé à la navigation en 1959.
Dans les années 1960, grâce à plusieurs aménagements, notamment les vannes de la Martinière, de Buzay et du Carnet, le canal devient l'outil de régulation hydraulique du Pays de Retz. Son dévasement a débuté dans les années 1990, à l'aide de petites dragues.

Aujourd'hui

Ce canal n'assure plus depuis longtemps de fonction commerciale de navigation. Des activités de loisirs (pêche à la ligne, nautisme) sont possibles à la Martinière et au Migron. Le milieu naturel est préservé, et les ouvrages d'écluses assurent toujours la régulation hydraulique d'un territoire couvrant le Lac de Grand-Lieu et le marais breton. Le canal de la Martinière est également le théâtre d'expositions d'objets insolites créés par des artistes dans le cadre du festival Estuaire 2007-2009-2011 Nantes/Saint-Nazaire, comme le bateau mou Misconceivable d'Erwin Wurm.

Notes et références

  1. Jean-Charlez Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes de 1757 à nos jours, t. I. Les années Mangin (1757-1876), Nantes, L'Atalante, , 350 p. (ISBN 978-2-84172-395-9), p. 241-242.
  2. Anne Vauthier-Vézier, L'estuaire et le port : L'identité maritime de Nantes au XIXe siècle, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 236 p. (ISBN 978-2-7535-2980-9, lire en ligne).

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