La Cheppe

La Cheppe est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.

La Cheppe

La mairie et une statue d'Attila.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Marne
Arrondissement Châlons-en-Champagne
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Suippes
Maire
Mandat
Marcel Bonnet
2020-2026
Code postal 51600
Code commune 51147
Démographie
Gentilé Chepillons, Chepillonnes
Population
municipale
332 hab. (2018 )
Densité 14 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 03′ 02″ nord, 4° 30′ 07″ est
Superficie 23,9 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Châlons-en-Champagne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Argonne Suippe et Vesle
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
La Cheppe
Géolocalisation sur la carte : Marne
La Cheppe
Géolocalisation sur la carte : France
La Cheppe
Géolocalisation sur la carte : France
La Cheppe

    Géographie

    La commune est située sur les bords de la Noblette, à 4 km en aval de Bussy-le-Château.

    Urbanisme

    Typologie

    La Cheppe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Châlons-en-Champagne dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 97 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), zones urbanisées (1,8 %), forêts (0,9 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Camp d'Attila

    Le camp sur une carte postale du début du XXe siècle.

    Le lieu-dit « Camp d'Attila » ou Camp romain de La Cheppe[8] et les alentours seraient, selon certains chercheurs[9], le lieu de la bataille des champs Catalauniques qui eut lieu en 451 et ou plusieurs milliers d'hommes furent aux prises. Le combat principal aurait eu lieu sur une hauteur appelée l'Ahan des Diables dont le nom ahaner vient du bruit fait par les soldats pour enterrer leurs morts. S'il est possible que ce site ait été utilisé par Attila, aucune trace n'en demeure de son passage et aucune source historique n'y fait référence.

    En revanche, cette vaste enceinte protohistorique[10] dite Camp d'Attila, qui date du Ier siècle av. J.-C., est un vestige d'un oppidum gaulois occupé ensuite par les Romains d'environ trente hectares. La forme est elliptique avec fortifications et levée de terre, des fossés hauts d'environ sept mètres. Une palissade entourait le camp et des remparts sur le sommet ; le camp est adossé à la Noblette. Toutefois la végétation a depuis longtemps, repris ses droits et entoure le camp d'une épaisse barrière d'arbres, créant un endroit paisible et coupé du monde. Au Moyen Âge deux buttes médiévales furent construites dessus. Dans la région, on parlait autrefois de cet oppidum comme étant le Vetus Catalaunum, le vieux Châlons, la nouvelle appellation de Camp d'Attila apparaît au XIXe siècle.

    Pendant la Première Guerre mondiale, le Camp d'Attila sert de dépôt de munitions (voir galerie ci-dessous).

    Il se trouve à l'ouest de la commune de La Cheppe, vers Cuperly, entre le lit marécageux du ruisseau de la Noblette qui le borde au sud, et qui en constitue l'une des défenses naturelles, et la voie romaine Reims-Toul-Metz qui le longe au nord.

    Voie romaine.

    La voie romaine passant à proximité, et l'immense plaine laissent à penser que c'est le bon lieu. Toutefois ce camp ne fut désigné sous le nom de Camp d'Attila qu'à partir du XVIIe siècle par Adrien Sanson, géographe[11] du roi Louis XIII de France. Napoléon III, fasciné par l'histoire, y fait lancer des fouilles, mais sans résultat. De nouvelles fouilles, effectuées à la fin du XIXe siècle, permettent de mettre au jour des céramiques, des colliers en bronze et diverses pièces en fer forgé, de l'époque gauloise, qui sont conservés au musée de Saint-Germain-en-Laye.

    La Cheppe correspond à Fanomin (pour Fanum Minervae = Temple de Minerve) dans l'Itinéraire d'Antonin et à Tanomia (à la suite d'une erreur de transcription) dans la Table de Peutinger (connue autrefois sous le nom de Table théodosienne)[12].

    Galerie

    Autres découvertes

    Au lieu-dit les Montois, a été découvert en 1864 et fouillé en 1978 un site de la Tène finale où se trouvaient des lieux d'habitation, des greniers, des sentiers et des fossés. Y furent mis au jour des potins Leuques, Sénons et Catalaunes.

    Deux cents mètres plus au sud, un lieu d'habitat est fouillé vers 1980 qui montra des caves, des fosses d'extraction de craie datées du premier siècle avant J.-C.

    Au lieu-dit la Tomme existaient deux tomelles. L'une fut arasée en 1806 par des agriculteurs et mirent au jour une fosse de 1 m par 1 m par 1,7 m. Il y avait quatre vases à incinération, l'un rouge[13], un cendré et deux noirs. Il est daté de -120 à -80. L'autre a été fouillée en 1866 par Le Lautin qui trouvait une nécropole du Haut Moyen-Âge avec les corps de deux femmes, deux enfants et onze hommes placés dans des cercueils de bois de chêne avec du mobilier et une monnaie de Licinius.

    Une tombe à char a été découverte à la Crayère en 1830.

    Une nécropole à La Croix-Tronsson, avec deux tombes à char et un mobilier comprenant une dizaine de vases dont un vase aux griffins de couleur rouge conservé à Châlons.

    Une vingtaine de tombes du Marnien I au lieu-dit Mont-de-la-Noue.

    Sur Saint-Basle et Croix-Meunière, une nécropole protohistorique et une du haut Moyen Âge.

    Aux lieux-dits Champs du Bœuf et la Voyon, un enclos de 16 ha avec des habitations de la Tène moyenne à la Tène finale.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].

    En 2018, la commune comptait 332 habitants[Note 3], en augmentation de 0,91 % par rapport à 2013 (Marne : −0,45 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    347299323326344355341363371
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    382402366340333328320305309
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    291288300296300276265300303
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    282233202214283290335332328
    2018 - - - - - - - -
    332--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Politique et administration

    Intercommunalité

    La commune, antérieurement membre de la communauté de communes de la Région de Suippes, est membre depuis le 1er janvier 2014 de la communauté de communes de Suippe et Vesle.

    En effet, conformément aux prévisions du schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) de la Marne du 15 décembre 2011[18],[19], les communautés de communes CC de la région de Suippes et CC des sources de la Vesle ont fusionné le 1er janvier 2014 afin de former la nouvelle communauté de communes de Suippe et Vesle[20].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
      1876 Herbillon[21]    
    1877   Oudart[22]    
    2001 En cours Marcel Bonnet    
    Camp d'Attila (entrée principale à l'est).

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    • Attila (395-453), roi des Huns, a donné son nom à l’enceinte protohistorique de La Cheppe dont on a pensé qu’il a pu l’utiliser.
    • Rėole Herbillon (1734-?), natif de La Cheppe, tapissier royal à Paris, arrière grand-père de l’astronome Charles Wolf (1827-1918).

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. « Description précise du Camp d'Attila »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
    9. Geneviève Dévignes, Ici le monde changea de maître, 1953
    10. Pierre Hilaire Letaudin, Étude historique sur la Cheppe, le camp d'Attila et ses environs, J.-L. Le Roy, 1869
    11. Société française d'archéologie pour la conservation des monuments historiques, Congrès archéologique de France - Excursion archéologique à La Cheppe, 1856, p. 192
    12. Académie nationale de Reims, Travaux de l'Académie nationale de Reims, volumes 11 à 12, Michaud, 1850, p. 201
    13. Vase tonnelet peint conservé au musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne.
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. « Jamais plus sans ma communauté de communes : La France et ses 36.000 communes pèsent à elles seules 37,5 % du nombre de collectivités territoriales de premier niveau (les communes) de l'Union européenne ! Avec 1.600 habitants par commune en moyenne, la France est dernière de ce classement européen, à égalité avec la République tchèque, très loin de 36.000 habitants par commune aux Pays-Bas ou au Portugal, des 17.400 en Belgique, des 10.300 en Slovénie, des 7.100 en Italie ou des 5.900 en Allemagne », L'hebdo du vendredi, (lire en ligne).
    19. « Schéma départemental de coopération intercommunale de la marne » [PDF], Tout savoir sur votre SDCI, Association nationale des Pôles d'équilibre territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP), (consulté le ), p. 2.
    20. « Arrêté préfectoral du 30 janvier 2013 portant création du nouvel Établissement public de coopération Intercommunale issu de la fusion de la Communauté de communes de la région de Suippes et de la Communauté de communes des Sources de la Vesle », Bulletin d'information et recueil des actes administratifs de la Préfecture de la Marne, no 2 quater, , p. 3-7 (lire en ligne [PDF]).
    21. Almanach économique, historique & administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine de 1876, Reims, p.132.
    22. Almanach économique, historique & administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine de 1877, Reims, p.165.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Lien externe

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