Camille-Charles Le Clerc de Fresne

Camille-Charles Le Clerc de Fresne (1741-1797) est un officier militaire et administrateur français, gouverneur général de l'Inde française de 1789 à 1792.

Camille-Charles Le Clerc de Fresne
Chevalier de Fresne
Naissance
Lyon
Décès Janvier 1797
Saint-Symphorien-sur-Coise
Origine Français
Allégeance Royaume de France
Arme Armée de terre
 Marine royale française
Grade Commandant de régiment
Années de service 17571793
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Autres fonctions Gouverneur général de l'Inde française

Biographie

Surprise de St Eustache, estampe de 1784 évoquant les faits d'arme du marquis de Bouillé en septembre 1781 à Saint-Eustache, citant Le Clerc de Fresne (gravée par Nicolas Ponce, d'après Marillier)[1].

Fils de Jacques Le Clerc de Fresne (1705-?), seigneur de La Verpillière, et de Catherine de Boisse, Camille-Charles est né à Lyon le 26 février 1741[2].

Il est nommé officier dans le régiment de Lyonnais à l’âge de 16 ans, en mars 1757, puis lieutenant en août de la même année. Capitaine en juillet 1769, puis major du régiment Royal-Comtois en avril 1779. Lieutenant–colonel en juin 1780, il commande le 2e bataillon du Royal-Comtois qui va combattre en Martinique durant la Guerre d’indépendance américaine. Aux Caraïbes, il s’illustre, face aux Britanniques, dans les opérations victorieuses de Tobago et de Saint-Eustache ainsi qu’à Saint-Christophe-et-Niévès. Rentré en France, il est nommé lieutenant-colonel du régiment d'Auxerrois en novembre 1782[3].

En avril 1784, il est nommé commandant du régiment de l’Île Bourbon. Arrivé à bord de La Subtile, il remplace, d’avril à juin 1785, le gouverneur de l'Isle de France, François de Souillac, parti reprendre possession des comptoirs français en Inde, quelques mois après la mort du gouverneur Patissier de Bussy[3].

Nommé à Pondichéry comme commandant, il sert sous les gouverneurs David Charpentier de Cossigny et Thomas Conway. Le 20 juin 1788, il épouse, à 47 ans, la fille d'un capitaine de port, Émile-Thomasse de Solminihac (1770-1846), dont un fils, prénommé Camille-Émile-Pondichéry[3].

Le 4 octobre 1789, il est nommé gouverneur général de Pondichéry. En février 1790, les nouvelles de la Révolution française provoquent quelques remous dans les territoires. Selon les témoignages locaux, et en l'absence de directives venues de la Métropole, il administre avec sagesse et sans heurts. Mais son autorité est bientôt réduite par l'élection de l’Assemblée coloniale représentative, de son président (Jean-Baptiste de Bury de Saint-Fulgence ?) et celle ensuite du maire de Pondichéry, et enfin, de l’arrivée du commissaire civil Daniel Lescallier[3].

Durant son gouvernorat, il semblerait qu'il ait joué un rôle de médiateur entre Pierre Sonnerat, alors commandant de la place de Yanaon, et divers administrés, qui se seraient plaint de la gestion de ce dernier, soupçonné de vouloir s'enrichir[4].

Lassé, Le Clerc de Fresne demande son rapatriement, effectif en janvier 1793. Il embarque sur un navire américain qui le ramène d'abord à Londres, puis il passe par la Suisse, et arrive à Lyon. Son épouse et ses enfants étaient déjà rentrés en France depuis août 1791, et installés en Bretagne, dans un manoir, près de Moëlan-sur-Mer (où son fils deviendra maire)[3].

Malade, il finit ses jours à Saint-Symphorien-sur-Coise, en janvier 1797.

Notes et références

  1. Le texte dans la lettre dit ceci : « Le Marquis de Bouillé Gouverneur gen[era]l des îles du Vent informé que la garnison de St Eustache / se gardoit assée mal resolut de reprendre sur les Anglais cette île importante pour cet effet et / s'embarqua à St Pierre de la Martinique le 15 9ber 1781 avec 1200 [?] hommes aux ordres de Mrs de / Damas et Dillon sur 3 fregates une corvette et 4 bateaux aux ordres de Mr le Ch[evalie]r de Girardin / arriva le 16 à la vue de l'île, il commença son débarquement, mais un raz de marée inattendu / ayant submergé quelques chaloupes, et mis les fregates en dérive, il se trouva a terre le 26 [?] à 9 hrs / du matin avec moins de 900 hommes; dans une situation si critique, cet officier général prit le parti / d'attaquer et marchant a pas redoubles au fort et aux casernes dont il était éloigné de 2 [?] lieues, il / y arriva a 6 heures a la tête de sa petite troupe. Mr le Cte de Dillon avec ses Irlandais rencontra et / culbuta un détachement de la garnison qui faisoit l'exercice sur l'esplanade; le Gouverneur Cockbrun / qui s'y rendait a cheval, fut pris au même instant par le Ch[evalie]r Oconnor et le Ch[evalie]r de Fresne et le S[ieu]r / de la Mothe s'emparerent du pont levis et entrerent dans le fort alors la garnison mit bas les armes, elle consistoit en 700 hommes des 13 et 15eme régiment. On y prit 68 canons 4 drapeaux 6 batiments / marchands et 2600000 d'argent dont les generaux rendirent une partie aux habitans auxquels / ils avoient été enlevés par l'Amiral Rodney et le Général Vaughan lors de la prise de cette Ile (alors / sans defense) par 4000 hom[m]es et 14 [?] vaisseaux de ligne Anglais. Peu de jours apres, Mr de Damas / joignit a cette conquète celle des îles de St Martin et de Saba Mr Turmel faisant la fonction de Major / general et Mr Geoffroy dirigeoit le Genie a cette expédition. »
  2. Essai de généalogie, sur geneanet.org.
  3. [PDF] Notice de M. Gobalakichenane, dans Lettre du Cercle culturel des pondichériens, Pondichéry, n° 81, septembre 2013, p. 4en ligne.
  4. M. Gobalakichenane, « La révolution française des Tamouls de Pondichéry (1790-1793) », 1997, Mémoire de DEA, Université de Nantes.

Voir aussi


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