C'était un rendez-vous

C'était un rendez-vous est un court métrage français réalisé en 1976 par Claude Lelouch.

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C'était un rendez-vous
Réalisation Claude Lelouch
Scénario Claude Lelouch
Pays d’origine France
Genre Court métrage
Durée 8 min 38 s
Sortie 1976


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

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Le film montre, pendant un peu plus de 8 minutes, une traversée de Paris à grande vitesse, réalisée en un seul plan-séquence filmé depuis l'avant d'une voiture, au petit matin (5 h 30) le 15 août 1976[1].

Le court-métrage débute dans un tunnel du boulevard périphérique à la porte Dauphine, par une vue embarquée depuis une voiture empruntant une rampe de sortie vers l'avenue Foch. Le trajet de la voiture la conduit le long de plusieurs monuments parisiens, comme l'arc de triomphe de l'Étoile, les Champs-Élysées, la place de la Concorde, le Louvre et l'opéra Garnier. La voiture ne s'arrête jamais : les piétons sont esquivés, les pigeons éparpillés, les feux rouges ignorés, les lignes blanches franchies, les sens uniques pris à contre-sens et - pour éviter un camion-poubelle - la voiture monte sur un trottoir. La voiture s'arrête finalement devant la basilique du Sacré-Cœur, la vue montrant le panorama de Paris devant les marches de Montmartre. Là, une jeune femme blonde apparait, grimpant les escaliers ; le pilote sort et l'étreint tandis que des cloches sonnent en fond.

Production

Claude Lelouch a donné de nombreux détails sur la réalisation. Il pilotait sa propre voiture[2], une Mercedes-Benz 450SEL 6.9, choisie pour sa suspension hydropneumatique afin de disposer d'une « image souple »[3], au pare-choc de laquelle était fixée la caméra (il s'agirait d'une cam-flex 35 mm Éclair à objectif grand angle). Il a ensuite refait la bande son avec une Ferrari pour que « les fans de conduite sentent la puissance du moteur »[4]. Lelouch indique avoir atteint les 200 km/h dans la longue ligne droite de l'avenue Foch, mesurant un peu plus d'un kilomètre [5].

Le court métrage aurait été tourné sur les restes de pellicule du tournage du film Si c'était à refaire. Filmé en plan séquence, la longueur du film découlerait directement des limitations imposées par la capacité de la bobine du format 35 mm. Le film a été réalisé en une seule prise, sur route ouverte (au milieu de la circulation automobile réelle), sans préparation, ni autorisation, ni garde fous, tôt le matin. L'itinéraire ne pouvait être garanti et la bobine disponible ne laissait que peu de marge pour terminer le parcours et encore moins pour refaire une prise en cas de problèmes. De fait, le parcours fut modifié en raison de la présence d'un camion de livraison bouchant la rue Lepic, rue en sens unique et très étroite. Le film indique que le pilote commence à s'engager rue Lepic avant de revenir sur le boulevard de Clichy et d'effectuer un détour, qui aurait pu compromettre le film par manque de pellicule. Le trajet contient une intersection aveugle : le passage aux guichets du Louvre ne permet aucune visibilité. Élie Chouraqui, alors premier assistant de Claude Lelouch, y avait été posté muni d'un talkie-walkie afin d'assister le pilote en cas d'impossibilité de passer[6]. Ne recevant aucune indication, Lelouch sortit du passage à grande vitesse. Cependant, Lelouch a révélé par la suite qu'à son insu, l'appareil était tombé en panne et que Chouraqui aurait en réalité été incapable de le prévenir[7].

Claude Lelouch n'avait pas demandé d'autorisation car cela aurait nécessité de bloquer une grande partie de Paris. « Ce n'était même pas la peine de demander nous n'étions pas prêts à mettre en œuvre les moyens d'un long métrage pour réaliser un court »[8]. Après le tournage, convoqué par le préfet de police, ce dernier lui a retiré son permis de conduire pour le lui rendre quelques instants après : « Je m'étais engagé à vous le retirer » me dit-il. « Mais je n'ai pas précisé pour combien de temps »[8].

Claude Lelouch avait réalisé des séquences similaires, en voiture et à moto dans Le Chat et la Souris (1975), vers 0:30:00. Mais il s'agissait de plans courts et moins aboutis car « le tournage était bétonné avec des flics devant et derrière »[9].

Distribution

Fiche technique

  • Réalisateur : Claude Lelouch
  • Scénariste : Claude Lelouch
  • Chef opérateur : Jacques Lefrançois
  • Chef machiniste : Henri Quérol
  • Assistant réalisateur : Élie Chouraqui
  • Durée : 8 min 39 s

Itinéraire

Carte du nord-ouest de Paris indiquant l'itinéraire pris lors du film.

La voiture emprunte successivement les voies suivantes :

Ce trajet mesure 10 km de long, ce qui suggère une vitesse moyenne de 75 km/h.

Remake

  • En 2006[10], Thierry Soave, patron du magazine Auto Plus, propose à Claude Lelouch de refaire le même parcours avec la même Mercedes 450 SEL 6.9. Dans un premier temps amusé par l'expérience, le réalisateur, très entreprenant au volant avec une pointe de vitesse avenue Foch, se laisse gagner par l'émotion lorsqu'il arrive au Sacré-Cœur. Il mime la scène finale du film original, celle où il enlace la femme du fameux rendez-vous. Il s'agissait de son épouse de l'époque, mère de Sarah Lelouch[réf. nécessaire].
  • En 2017[11], Ford en partenariat avec Claude Lelouch, publie sur Youtube, un remake filmé à Paris (sans plan séquence) et en 360° depuis la calandre d'une Mustang 2016[12].

Réutilisation et influences

Ce court-métrage a donné lieu à des réutilisations et des clins d'œils :

  • En 2006, le groupe Snow Patrol utilise la fin de ce court-métrage pour le clip de Open Your Eyes de l'album Eyes Open.
  • Étienne de Crécy a utilisé ce court-métrage pour le clip de Fast Track de l'album Super Discount 2 sorti en 2004
  • Un remake de ce court-métrage (mais pas en plan-séquence) a été réalisé dans les rues de Prague, intitulé The Run, avec une Nissan 350Z.
  • Ce court-métrage sert également de clip au titre Féroce des Gentlemen Drivers, ainsi qu'au titre Dreamliner du groupe Sinner DC.
  • C'était un rendez-vous est visible intégralement en tant que séquence d'ouverture du documentaire que Lelouch consacre à sa propre œuvre, D'un film à l'autre (2010). Sur les dernières minutes, Lelouch commente en voix off.
  • Dans le troisième épisode de la deuxième saison de The Grand Tour sur Amazon, Jeremy Clarkson fait un hommage à C'était un rendez-vous à bord d'une Bugatti Chiron dans les rues de Turin.
  • En 2018, Christopher McQuarrie indique que ce court-métrage est sa source d'inspiration pour la longue poursuite à moto dans Mission impossible : Fallout[13].

Notes et références

  1. https://mobile.francetvinfo.fr/culture/people/video-apres-sa-traversee-de-paris-en-1976-le-prefet-de-police-confisque-le-permis-de-conduire-de-claude-lelouch-cinq-minutes_3234793.html
  2. Claude Lelouch, « Rendez Vous - Making Off (3:40) »
  3. Claude Lelouch, « Rendez Vous - Making Off (5:20) »
  4. Claude Lelouch, « Rendez Vous - Making Off (6:10) »
  5. Loic Bailliard, « "C'était un rendez-vous" sort en Blu-ray », Auto Plus, (lire en ligne)
  6. (en) « Most Radical Car Movie of All Time », Dark Roasted Blend
  7. Claude Lelouch, « Rendez Vous - Making Off (4:30) »
  8. Extrait de la biographie de Claude Lelouch de Jean-Philippe Chatrier
  9. Entretien réalisé par Yves Alion et Jean Ollé-Laprune pour le livre Claude Lelouch, mode d'emploi
  10. « Auto Plus reconstitue un film mythique, de et avec Claude Lelouch. », Auto Plus, (lire en ligne)
  11. BFMTV, « 40 ans après, Ford rejoue C'était un rendez-vous de Claude Lelouch », sur auto.bfmtv.com (consulté le )
  12. Ford Ireland, « ReRendezvous: A Ford Mustang VR Experience », (consulté le )
  13. « Le réal de Mission : impossible 6 nous a expliqué les cascades à Paris », sur Konbini.com, .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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