Cétacés de Méditerranée

Les cétacés ou Cetacea (du grec ancien κῆτος / kêtos, « cétacé ») forment un groupe de mammifères aquatiques (ils respirent donc de l'air et allaitent leurs petits). Ces espèces très charismatiques[1] sont réputées pour avoir une intelligence remarquable, ce qui participe à leur succès populaire et donc à la volonté de les protéger.

Représentation minoenne d'un dauphin commun à Knossos (vers 2 000 av. J-C.)

On connaît, en 2020, environ 86 espèces de cétacés à l'échelle mondiale, dont un certain nombre sont endémiques des eaux douces ou polaires[2].

20 espèces de cétacés sont recensées en Méditerranée, avec une concentration maximale dans le bassin corso-liguro-provençal, où les cétacés sont protégés par le Sanctuaire Pelagos depuis 2002. Seules 8 espèces sont toutefois considérées comme communes en Méditerranée : le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba), le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis), le grand dauphin (Tursiops truncatus), le dauphin de Risso (Grampus griseus), le globicéphale noir (Globicephala melas), la baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris), le cachalot (Physeter macrocephalus) et le rorqual commun (Balaenoptera physalus)[3]. Leur répartition est cependant très hétérogène suivant les régions, avec par exemple des cétacés plutôt rares en Adriatique et abondants en mer d'Alboran[4].

Illustration d'un rorqual commun dans un ouvrage naturaliste de 1780.
Image satellite du bassin méditerranéen.

La Méditerranée est une mer quasi-fermée séparée en quatre bassins principaux : le bassin occidental, la mer Adriatique, la Méditerranée centrale et le bassin oriental ou levantin - chacune étant à son tour subdivisée en mers secondaires. Bordée par 23 pays où réside une population côtière de 150 millions d'habitants, elle est la première destination touristique mondiale et l'une des principales voies de navigation commerciale de la planète, qui voit défiler un quart du trafic commercial et un tiers du trafic pétrolier mondiaux. En conséquence, les pollutions et nuisances sont très importantes, et les collisions entre navires et cétacés sont courantes[3].

Liste des espèces

Rorqual commun (Balaenoptera physalus)

Rorqual commun (Balaenoptera physalus).

Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est la seule espèce de baleines à fanons à posséder une population résidente en Méditerranée, essentiellement située dans la moitié nord du bassin occidental[5]. C'est le deuxième plus gros animal de notre planète après la baleine bleue, pouvant atteindre 22 m de long pour un poids de 70 tonnes[3]. En Méditerranée, elle se nourrit presque exclusivement de Meganyctiphanes norvegica, le krill de Méditerranée[3].

On les trouve seuls ou en petits groupes, essentiellement au large. Une grande partie des individus migre vers la mer Ligurienne en été et repart vers le sud et l'orient en hiver[6]. La population méditerranéenne est estimée à 1500 à 2 000 individus[3], dont 650 dans le sanctuaire Pelagos, et ne semble que faiblement connectée à la population atlantique[3]. Le rorqual commun est classé « Vulnérable » sur la Liste rouge de l'UICN[6].


Petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata)

Rorqual à museau pointu (Balaenoptera acutorostrata).

Cette baleine (Petit rorqual de l'Atlantique, Rorqual à museau pointu ou Baleine de Minke, Balaenoptera acutorostrata) est un petit rorqual (7 à m), au museau pointu et caréné[7]. C'est une espèce curieuse et volontiers côtière[8].

Cette espèce est rare en Méditerranée (uniquement signalée dans la moitié occidentale) et sa présence relève peut-être en bonne partie d'excursions de spécimens de l'Atlantique, où elle est abondante[8]. Elle semble cependant observée au moins une fois par an en moyenne en Méditerranée[4], et notamment en France à l'est du Rhône et en particulier dans le sanctuaire Pelagos[9].

Rorqual boréal (Balaenoptera borealis)

Le Rorqual boréal (Balaenoptera borealis) vit essentiellement dans l'Atlantique nord, mais il arrive que des individus fassent des incursions en Méditerranée, généralement par erreur, souvent fatales faute de nourriture adaptée[4]. Le rorqual boréal est classé « En danger d'extinction » sur la Liste rouge de l'UICN.

Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae)

Cette baleine est très rare en Méditerranée[10] et sa présence relève sans doute d'excursions de spécimens atlantiques dans le bassin occidental. Elle semble cependant observée au moins une fois par an en moyenne[4].

Baleine grise (Eschrichtius robustus)

La Baleine grise (Eschrichtius robustus) est une espèce de baleine qui a été éradiquée de l'Atlantique par la pêche et ne subsiste plus que dans le Pacifique nord. Cependant, il arrive que des individus aventureux ou égarés rejoignent l'océan Atlantique et certains ont été observés jusqu'en Méditerranée, où les conditions ne permettent pas leur survie[11]. Cependant, ce fait demeure exceptionnel[4], et concerne généralement des individus désorientés, malades ou mourants[11].

Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)
Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)

Le dauphin bleu et blanc est l'une des espèces de dauphins les plus communes en Méditerranée : les navires en rencontrent en moyenne un tous les km (ou plutôt un groupe d'une dizaine tous les 39 km)[3]. C'est un petit dauphin, qui mesure environ m pour 80 à 100 kg, et se nourrit de poissons et calmars. Il vit plutôt au large (45 km de la côte en moyenne), en groupes de 10 à 30 individus, parfois plus. Ils apprécient souvent de se faire « pousser » par l'étrave des bateaux, ce qui est un des modes de rencontre les plus fréquents[3]. Ce dauphin est absent de Mer Noire[12].


Dauphin commun à bec court (Delphinus delphis)
Dauphin commun à bec court (Delphinus delphis).

Le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis) est une petite espèce ne dépassant pas m de long. Il se reconnaît à son motif latéral en sablier avec une zone antérieure presque jaune et une zone postérieure bleuâtre ; le dos est gris sombre et le ventre clair. Le rostre est effilé, avec un melon étroit, et l'aileron dorsal est élevé. Il se rencontre en bandes d’effectif moyen (10 à 50 individus), aussi bien au large qu'à proximité des côtes, où il adopte un régime alimentaire varié et opportuniste, avec une préférence pour les petits poissons gras comme les anchois et les sardines[12]. C'est un dauphin très sociable, qui apprécie la compagnie des bateaux, et notamment des voiliers[12].

C'est un dauphin à la répartition très inégale : il est rare dans le bassin occidental, et plus courant au sud et à l'est de la Méditerranée ; il est particulièrement abondant en Mer Noire, où il remplace le dauphin bleu et blanc (sans doute du fait de l'absence relative de calmars)[12].


Grand dauphin (Tursiops truncatus)
Grand dauphin (Tursiops truncatus).

Le grand dauphin (Tursiops truncatus) est une espèce massive, pouvant atteindre m pour 500 kg, de couleur grise presque uniforme. Il se nourrit principalement sur le fond, ce qui le rend beaucoup plus côtier que les autres espèces, s'aventurant rarement à plus de km du bord : il est ainsi plus facilement observé[3]. Il vit en petites bandes de 5 à 25 individus, et se nourrit de poissons, parfois directement dans les filets. C'est sans doute le cétacé qui a le plus d'appétence pour les interactions avec les humains, et donc le plus utilisé en delphinariums. Bien que le grand dauphin soit l'espèce de cétacé la plus abondante dans la Méditerranée, la taille de la population est en légère décroissance[13].


Dauphin de Risso (Grampus griseus)
Dauphin de Risso (Grampus griseus).

Le dauphin de Risso ou grampus (Grampus griseus) est une grosse espèce, atteignant m pour 400 kg, caractérisé par un bec court, une tête arrondie et anguleuse, une dorsale haute (pouvant ressembler à celle d'un orque) et surtout une peau sombre presque toujours striée de longues cicatrices claires, qui peuvent colorer entièrement en blanc les plus vieux individus. Évoluant en groupes de quelques dizaines, ils plongent à la recherche de calmars. On les trouve cependant plutôt près des côtes, entre 12 et 20 km, parfois moins.
Leur population en Méditerranée nord-occidentale est estimée à environ 3 à 5 000 individus[3].


Globicéphale noir (Globicephala melas)
Globicéphale noir (Globicephala melas).

Le globicéphale noir (Globicephala melas) est un très grand dauphin, mesurant entre 5 et 6 mètres de long pour 1 à 3 tonnes. C'est un dauphin entièrement noir (à part un plastron ventral blanc), avec une tête ronde presque sans bec différencié et une dorsale courte et arquée vers l'arrière. Il vit en groupes de plusieurs dizaines d'individus, généralement très au large, où il plonge à grande profondeur à la recherche de calmars.
Leur population en Méditerranée nord-occidentale est estimée à environ 3 à 5 000 individus[3].


Orque (Orcinus orca)
Orques (Orcinus orca).

L'orque, ou épaulard (Orcinus orca) est le plus grand des Delphinidae, facilement reconnaissable à sa taille (pouvant dépasser m de long[14] pour 9 tonnes) et sa robe noire et blanche.
Cette espèce, de répartition cosmopolite, entreprend de vastes migrations plus ou moins régulières. Cependant elle reste très rare en Méditerranée : la seule population à peu près résidente se trouve vers le détroit de Gibraltar[4], et les incursions jusqu'en France sont rarissime[15].

Fausse-orque (Pseudorca crassidens)

La fausse-orque (Pseudorca crassidens) est rarissime en Méditerranée, représentée seulement par une petite population dans le bassin oriental, très rarement observée et sur laquelle on ne sait pas grand-chose[4].
La fausse-orque est classée « Quasi-menacée » sur la Liste rouge de l'UICN.

Dauphin à bec étroit (Steno bredanensis)

Le dauphin à bec étroit (Steno bredanensis), petite espèce grise caractérisée par son front droit sans melon, est rarissime en Méditerranée. Il est représenté seulement par une petite population dans le bassin oriental, très rarement observée et sur laquelle on ne sait pas grand-chose[4].

Dauphin tacheté (Stenella frontalis)

Le dauphin tacheté de l'Atlantique (Stenella frontalis), petite espèce plutôt tropicale à la robe sombre tachée de gris clair, est signalé en Méditerranée mais de manière exceptionnelle, et aucune population résidente n'a été identifiée avec certitude[4].

Cachalot (Physeter macrocephalus)
Cachalot (Physeter macrocephalus), mère et petit.

Le Cachalot (Physeter macrocephalus) est le plus grand des odontocètes, pouvant mesurer 18 mètres de long pour un poids de 40 tonnes (nettement moins pour les femelles)[16]. Reconnaissable à sa taille, sa silhouette angulaire et son petit aileron dorsal pyramidal, c'est également le plus grand prédateur carnivore de notre temps, qui se nourrit notamment de grands calmars abyssaux qu'il va pêcher jusqu'à des profondeurs de 2 000 m après des sondes verticales très caractéristiques, la queue droite et entièrement sortie de l'eau[16]. On le rencontre en groupes de 1 à 20 individus (souvent moins de 5), généralement au large ou sur le talus[17].

L’espèce est signalée dans toute la Méditerranée, à l'exclusion de la mer Noire[17]. La population est estimée à environ 1 000 individus dans le bassin occidental[17], et autour de 800 en Méditerranée orientale[18]. Le cachalot est classé « Vulnérable » sur la Liste rouge de l'UICN.


Cachalot nain (Kogia sima)

Le Cachalot nain (Kogia sima), comme son proche parent le Cachalot pygmée (Kogia breviceps) est une assez petite espèce (2,7 m maximum) d'allure potelée, discrète et de mœurs essentiellement tropicales[19]. Il est signalé en Méditerranée, mais considéré comme extrêmement rare[4].

Baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris)
Souffle de baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris).

La Baleine à bec de Cuvier ou Ziphius (Ziphius cavirostris) est une grande espèce de baleine à bec, pouvant mesurer 7 mètres de long pour 7 tonnes, et pourvue d'un bec pointu et assez court (surtout comparé aux Mesoplodon), d'où dépassent deux dents proéminentes chez les mâles[20]. Cette espèce se rencontre en petits groupes (1 à 4 individus), sur le talus continental ou encore plus au large. C'est le mammifère pouvant plonger le plus profondément et le plus longtemps avec un record observé à 2 992 m de profondeur[21] et 3 h 42 d'apnée[22].
Cette espèce, appréciant les eaux profondes, est plus rare en Adriatique et absente de Mer Noire[20].


Mésoplodon de Blainville (Mesoplodon densirostris)

Le Mésoplodon de Blainville (Mesoplodon densirostris) est une baleine à bec plus petite (4-m[23]) que la Baleine à bec de Cuvier et au bec plus long[24], signalée en Méditerranée mais à la présence très rare voire incertaine[4].

Mésoplodon de Sowerby (Mesoplodon bidens)

Le Mésoplodon de Sowerby (Mesoplodon bidens) est une baleine à bec plus petite (4-m[23]) que la Baleine à bec de Cuvier et au bec plus long[25]. Contrairement à la précédente, cette espèce ne semble pas tachetée[26], et les dents du mâle sont bien visibles mais ne forment pas de proéminences[27]. Cette espèce est signalée en Méditerranée mais avec une présence très rare voire incertaine[4].

Marsouin commun : Phocoena phocoena

Le marsouin commun, autrefois abondant en Méditerranée, en a presque totalement disparu aux XIXe et XXe siècle. Une population subsiste cependant toujours en mer Noire, et des individus peuvent être rencontrés en mer Égée (Turquie et Grèce), dans le nord du bassin oriental[4].

Autres grands vertébrés d'intérêt n'appartenant pas aux cétacés

Le phoque moine de Méditerranée est bien un mammifère marin, mais pas un cétacé : c'est un pinnipède.

La Méditerranée compte une autre espèce de mammifère marin, mais qui n'appartient pas au groupe des cétacés : le phoque moine de Méditerranée, espèce autrefois abondante dans tout le bassin mais aujourd'hui en danger d'extinction, dont il ne reste plus que quelques centaines d'individus essentiellement répartis entre Grèce et Turquie. Les diverses « cités phocéennes » lui doivent notamment leur nom.

Deux espèces de tortues marines (qui sont des reptiles) nichent également en Méditerranée et font l'objet de mesures de conservation souvent conjointes avec les cétacés : la tortue caouanne (répartie dans tout le bassin) et la tortue verte (essentiellement au sud et à l'est).

Enfin quelques grands poissons font également l'objet de mesures de protection similaires à celles ciblant les cétacés, comme le requin pèlerin, la raie manta de Méditerranée, ou plus près des côtes le mérou brun.

Menaces

Pêche

Depuis 1982, la Commission baleinière internationale interdit la chasse à la baleine, sauf dans quelques cas particuliers et justifiés par la science ou la tradition, pour lesquels elle accorde des permis de chasse : aucun permis de ce type n'existe en Méditerranée, aucun autre cétacé n'est autorisé à la pêche et il ne semble pas y avoir de braconnage intentionnel de cétacés dans cette mer[28].

Toutefois, les cétacés demeurent souvent victimes indirectes de la pêche, par au moins deux voies :

  • La première est le phénomène de prise accessoire (en anglais « bycatch »), de petits cétacés (notamment des dauphins[29]) pouvant se retrouver piégés dans les filets, où ils ont été attirés par la grande concentration de poissons, et où ils meurent rapidement faute d'air)[30]. Cette mortalité est encore peu documentée pour la Méditerranée mais bien connue dans le Golfe de Gascogne, où elle tue des milliers de dauphins communs chaque année[28]. Selon le WWF, 300 000 cétacés meurent chaque année dans le monde victimes des filets, et encore plus de tortues et d'autres animaux marins menacés : environ un tiers des 94 millions de tonnes d'animaux tués par la pêche seraient des prises accessoires[31]. Les chercheurs estiment qu'entre 80 et 250 Dauphins bleu et blanc sont capturés accidentellement dans les filets de pêche chaque été entre 2000 et 2005[29].
  • La seconde est la problématique des « filets fantômes » (en anglais « ghost nets »), c'est-à-dire des nombreux filets de pêche abandonnés et dérivant au gré des courants, et qui conservent leurs propriétés létales plusieurs années voire décennies, et piègent notamment les cétacés et les tortues marines, qui y meurent aussi plus rapidement du fait de leur besoin de respirer de l'air[32].

Collisions

Ce globicéphale a manifestement été estropié par une hélice de navire.

La Méditerranée voit passer un quart du trafic maritime mondial, le long de routes extrêmement denses où les navires - comme les espèces marines - sont régulièrement concentrés par des détroits exigus (Dardanelles, canal d'Otrante, détroit de Messine, canal de Corse, canal de Sicile, bouches de Bonifacio, Canal de Corinthe et bien sûr le détroit de Gibraltar). Ainsi, le risque de collision est énorme le long de ces autoroutes maritimes entre les cétacés et ces monstres de métal peu manœuvrables que sont porte-conteneurs, ferries, paquebots et super-yachts[33]. Le trafic est ainsi estimé à 9 000 bateaux par jour, chiffre qui pourrait doubler dans les 30 prochaines années[3]. Une étude basée sur le trafic réel des navires et la distribution moyenne des cétacés a estimé qu’un cétacé se trouvait sur la route d’un navire 3 520 fois par an : la plupart du temps les animaux sont capables d'esquiver la menace, mais trop souvent la collision a lieu[34].

Le risque est multiple, caractérisé notamment par la collision directe avec l'étrave (entraînant généralement la mort de l'animal à partir de 13 nœuds) ou le contact avec l'hélice qui déchiquète l'animal (qui peut mourir sur le coup, être affaibli et livré aux prédateurs ou simplement agoniser de longues semaines)[35]. Le dérangement incessant et le bruit sous-marin sont d'autres menaces plus diffuses.

Les espèces les plus facilement victimes des collisions sont les grandes espèces moins agiles, comme le rorqual commun ou le cachalot, qui sont par ailleurs aussi celles dont les populations se renouvellent le plus lentement. Sur ces deux espèces, les études scientifiques ont mis en évidence que 6% des individus photo-identifiés en mer et près de 20% des individus échoués montraient des traces de collision[36]. Les collisions sont la première cause de mortalité non naturelle pour ces deux espèces au sein du sanctuaire Pelagos[37],[3], ce qui augmente de 20% leur taux de mortalité[34].

On estime que plus de 10 rorquals communs meurent chaque année en Méditerranée (8 à 40 selon le WWF[38]) des suites d’une collision avec un navire, et un grand nombre d'autres sont blessés ou estropiés[6].

Pour limiter le danger, l'association Souffleurs d'écume a développé le logiciel Repcet, qui équipe une quarantaine de grands navires et leur permet de signaler les cétacés croisés en surface[3] ; il est devenu obligatoire dans le sanctuaire Pelagos depuis 2016[37].

Pollution

On estime qu'un total de 600 000 tonnes de déchets sont déversés dans la Méditerranée chaque année[39]. Les pollutions marines sont de deux sortes : des macro-éléments (« ordures »), que les animaux peuvent ingérer au risque de s'étouffer, et des micro-éléments dissous (métaux lourds, pesticides, médicaments, produits industriels...), qui se retrouvent dans le milieu d'alimentation et peuvent être bioaccumulés par les cétacés, qui sont presque tous des super-prédateurs en sommet de chaîne alimentaire et à vie longue[40],[41]. Le fait que la Méditerranée soit une mer fermée, étroitement bordée par des pays très industrialisés, à population très dense et sous-équipés en matière de gestion des déchets aggrave encore la situation.

Macro-déchets

Cachalot échoué en Espagne.

Les macro-déchets sont de taille extrêmement variable, allant du filet de pêche abandonné de plusieurs centaines voire milliers de mètres[30], qui représente un piège mortel même pour les plus grandes baleines, aux microplastiques microscopiques en suspension dans l'eau. Par ailleurs, quand un macroplastique se dégrade en microplastiques, il relâche aussi dans l'eau des composés solubles toxiques comme les phtalates[38].

Concernant les microplastiques, la Méditerranée est probablement la mer où leur concentration est la plus élevée au monde, et le WWF France estime que « Près de 269 000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5 000 milliards de particules flottent sur les océans »[42].

Selon une étude de l’Institut de Recherche sur les Cétacés Pélagiques d’Athènes, l'ingestion de plastique est la principale cause de mortalité des cachalots en Méditerranée[18]. Par exemple, un grand cachalot mâle retrouvé près de Mykonos en Grèce avait ingéré plus d’une centaine d’objets en plastique (y compris des sacs en plastique de supermarché), qui avaient obstrué son tube digestif et donc condamné à une mort lente et douloureuse. Les scientifiques estiment qu'un autre, retrouvé en Espagne, avait ingéré au cours de sa vie 64 tonnes de déchets plastiques[18].

Pollutions dissoutes

Toutes les études menées en Méditerranée ont montré une bioaccumulation préoccupante de nombreux polluants solubles chez les cétacés, 5 à 10 fois supérieure à celle de leurs congénères de l'Atlantique[43],[3].

Une étude de 2019 réalisées sur un échantillon de 240 cétacé, a montré que le rorqual commun, le cachalot et le globicéphale noir sont tous contaminés par les phtalates, plastifiants toxiques présents dans un grand nombre de déchets plastiques[42],[44]. Le DEHP, un des phtalates les plus toxiques, présente une concentration moyenne de 580 µg/kg (voire jusqu'à 1 060 µg/kg selon les études[43]) chez le rorqual commun, soit plus du double de la limite autorisée pour du poisson vendu dans le commerce[42]. Les phtalates n'étant pas bioaccumulés, ce résultat montre que l'exposition est chronique et permanente[43].

les PCBs (déchets industriels extrêmement toxiques, peu biodégradables et bioaccumulants) et les dérivés du DDT (pesticide toxique peu biodégradable et bioaccumulant), produits interdits depuis plus de 40 ans, sont encore détectés dans la graisse des cétacés, affectant leur capacité de résistance aux maladies ou leur fertilité[38],[41].

Une autre contamination commune est celle aux PBDE (retardateurs de flamme bromés), qui peut entrainer entre autres une perturbation hormonale chez les cétacés, nuisant à leur fécondité[40].

Les métaux lourds (notamment le mercure, le plomb et l'arsenic[45]) se retrouvent aussi en grande quantité dans l'eau de mer du fait des activités et négligences humaines, et sont eux aussi irrémédiablement bioaccumulés par les cétacés, qu'ils affaiblissent et conduisent à une mort prématurée[41].

Les hydrocarbures (pétrole) sont aussi fréquents en Méditerranée, qui voit passer un tiers du trafic mondial de fioul et où de nombreux navires se livrent au « dégazage » (vidange) illégal en pleine mer. On estime que 400 000 tonnes d'hydrocarbures sont déversées en Méditerranée chaque année[3]. Ces hydrocarbures causent irritations, asphyxie et intoxication des cétacés suivant leur nature et leur concentration[41].

L'essentiel des contaminants métaboliques bioaccumulables sont retrouvés en moins grande quantité chez les femelles que chez les mâles : cela s'explique par le fait qu'ils se stockent dans les graisses, y compris dans la graisse mammaire, ce qui fait que les femelles se « déchargent » en partie dans le lait dont elles nourrissent leurs petits, transmettant les toxines d'une génération à l'autre[3].

Détérioration de l’environnement acoustique

Le sens dominant chez les cétacés n'est pas la vue mais l'ouïe (par écholocation), qui leur permet de communiquer ou de repérer une proie ou un relief à plusieurs kilomètres, là où la vue s'arrête à quelques dizaines de mètres au mieux sous l'eau[46]. Par conséquent, l'essor de la pollution sonore affecte gravement ces animaux et peut même les conduire à la mort[47],[48],[49],[50].

Les principales sources de pollution sonores en Méditerranée sont avant tout le trafic maritime (très intense et particulièrement dense dans certains couloirs comme les mers d'Alboran, Egée ou Tyrrhénienne), mais aussi les sonars[51] et certains autres dispositifs de télémétrie, la prospection sismique, le forage sous-marin, certaines expériences océanographiques, les activités militaires, ou encore d'autres nuisances acoustiques provenant de la côte et se propageant dans l'eau[47].

La France, à la suite du Grenelle de la mer et via la loi Grenelle II, reconnaît officiellement depuis 2010 la pollution sonore comme l'une des formes de pollutions marines, qu'il s'agisse de « l'introduction directe ou indirecte dans le milieu marin »[52] ; elle s'est posé deux objectifs environnementaux en ce sens, DCSMM D11-OE01 (bruit impulsif) et D11-OE02 (bruit continu d’origine anthropique)[53]

Sursollicitation touristique

Touristes observant un rorqual commun à Gibraltar.

Les cétacés sont des animaux particulièrement charismatiques et appréciés du grand public[1]. En conséquence, leur observation (« whale watching ») est un secteur économique en pleine expansion, et l'observation des cétacés se double parfois chez certains opérateurs de « whale jumping », c'est-à-dire de mise à l'eau des touristes à proximité des animaux, souvent de manière brutale voire dangereuse[54]. Ainsi, l'observation paisible peut parfois dériver vers une véritable industrie du harcèlement, avec des animaux traqués par observation aérienne et poursuivis par des dizaines de navires[54].

Pour parer à tout effet néfaste sur ces animaux, des règles strictes encadrent cette activité, encore renforcées dans les aires marines protégées comme le Sanctuaire Pelagos[55]. Dans de nombreuses régions, des chartes et des codes de bonne conduite[56] sont en place, ainsi que des labels pour une observation des baleines durable.

La loi française interdit entre autres « toute perturbation intentionnelle de cétacés (notamment harcèlement ou poursuite) ainsi que toute dégradation de leurs aires de repos ou de reproduction »[54].

Protection

Au niveau mondial

La Commission baleinière internationale, créée en 1946, condamne la chasse à la baleine depuis 1982, et aucun pays méditerranéen n'y est opposé ni en infraction manifeste.

Au niveau mondial, les cétacés de Méditerranée sont également protégés par la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS ou Convention de Bonn) depuis 1979, la Convention sur la diversité biologique (CBD) depuis 2010, et depuis 2015 les Objectifs de développement durable de l'Organisation des Nations unies (UN SDG).

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES, ratifiée par 183 pays) interdit également tout commerce international de produits dérivés de cétacés, sauf autorisations exceptionnelles (généralement à titre scientifique)[57].

A l'échelle du bassin méditerranéen

La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) a été créée en 1949 par un accord international conclu en vertu de l'article XIV de la constitution de la FAO. Sa zone de compétence est la Méditerranée, la mer Noire et les eaux adjacentes.

En 1976, les 21 pays qui bordent cette mer ont ratifié la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée[58] (aussi appelée « Convention de Barcelone ») visant à prévenir et réduire la pollution marine en mer Méditerranée et assurer le développement durable des socio-écosystèmes qui en dépendent. Elle constitue le cadre juridique du Plan d'action pour la Méditerranée (approuvé en 1975), élaboré dans le cadre du Programme pour les mers régionales du Programme des Nations unies pour l'environnement[59], et a notamment défini de nouvelles « Aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne » (ASPIM)[60].

Aire d'application de l'ACCOBAMS.

Concernant plus spécifiquement les cétacés, il existe depuis 1996 un Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS), entré en vigueur le en vue d'y protéger les importantes populations de cétacés qui y résident ou y migrent[60].

D'autres accords lient certains pays, comme l'accord RAMOGE signé en 1976 entre la France, Monaco et l'Italie pour constituer une zone pilote de prévention et de lutte contre la pollution du milieu marin, et qui servit de préliminaire au sanctuaire Pelagos[61].

A l'échelle de l'Europe

Au niveau européen, l'un des premiers efforts coordonnés notables en matière de protection de la vie marine fut la première Politique commune de la pêche (PCP) de 1970.

Mais en matière de conservation de la nature, il faut attendre la Convention de Berne (« Convention du Conseil de l’Europe relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe ») signée en 1979, premier traité international visant à protéger aussi bien les espèces (dont nommément les cétacés) que les habitats, et qui a été signée par 50 pays dont tous ceux de l'Union Européenne et plusieurs pays proches et africains[62]. Elle a été suivie par la Directive « Habitats » (adoptée en 1995), instaurant des zones de protection devenues le réseau des sites Natura 2000, intégrant depuis 2008 des sites « Natura 2000 en mer ».

Toujours en 2008, l'Europe adopte une Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin définissant un « bon état écologique » comme objectif à atteindre pour les eaux communautaires (selon, donc, une approche écosystémique). La Directive-cadre sur l'eau, adoptée en 2000, possède également un volet maritime[60].

Plusieurs autres directives ponctuelles portent sur les cétacés, comme le Règlement du 20 janvier 1981, qui stipule que l'importation de produits issus de cétacés destinés à des fins commerciales est interdite dans la Communauté Européenne[63].

Réglementations nationales

En France, toutes les espèces de cétacés sont strictement protégées par la loi. Ainsi selon l'Arrêté du 20 octobre 1970, « Il est interdit de détruire, de poursuivre ou de capturer par quelque procédé que ce soit, même sans intention de les tuer, les mammifères marins de la famille des delphinidés », et selon l'Arrêté du 27 juillet 1995 « Sont interdits sur le territoire national, y compris la zone économique définie à l'article 1er de la loi du 16 juillet 1976 modifiée susvisée, et en tout temps, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement intentionnels, la naturalisation des mammifères marins d'espèces suivantes ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat »[63]. L'Arrêté du 1er juillet 2011 « fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection » interdit « La destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement intentionnels incluant les prélèvements biologiques, la perturbation intentionnelle incluant l'approche des animaux à une distance de moins de 100 mètres dans les aires marines protégées [...], et la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel » pour tous les mammifères marins (cétacés, pinnipèdes et siréniens)[64].

la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages promulguée le impose notamment dans l’article L334-2-2 du Code de l’environnement l’installation de dispositifs anti-collision sur les navires de plus de 24 m battant pavillon français et navigant régulièrement dans les sanctuaires marins[53].

La France disponse également d'un « Plan d'action pour la protection des cétacés », dont le comité de pilotage est co-présidé par la Direction de l’Eau et de la Biodiversité du Ministère de la Transition écologique et solidaire et la Direction des Pêches maritimes et de l’Aquaculture du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation[53].

La plupart des autres pays de Méditerranée ont adopté des règlementations similaires.

Parcs, réserves, zones et sites protégés

La Méditerranée comporte aujourd'hui environ 1 215 Aires Marines Protégées (AMP), représentant 17 362 km2, ce qui correspond à 6,81 % de la Méditerranée - mais dont seulement 0,04 % sont strictement interdits à la pêche[65]. Celles-ci ont une grande diversité de désignations : parcs nationaux ou régionaux, parcs marins, réserves marines, sites Natura 2000 en mer, etc[60].

Le réseau méditerranéen des AMP est animé par MedPAN (Mediterranean Protected Areas Network), organisation non-gouvernementale basée à Marseille[66], chargée de fédérer les AMP de toute la région et de favoriser le partage d'expérience et la mobilisation commune sur des enjeux communs à l'échelle du bassin méditerranéen. Selon l’objectif 11 d’Aichi (adopté à la Convention sur la diversité biologique en 2010), le but est d'arriver à au moins 10 % de la Méditerranée avec un statut de protection significatif et un plan de gestion[60].

Au-delà des AMP stricto sensu, il existe également d’« autres mesures de conservation efficace par zone » (AMCE), introduites en 2010 par la Convention pour la Diversité Biologique, et comprenant notamment les Zones de restriction de pêche (FRA) et les Zones maritimes particulièrement vulnérables (PSSA). Toutes ces aires sont répertoriées par la base de données MAPAMED[67].

Sanctuaires

Territoire d'application de l'accord PELAGOS.

Deux espaces maritimes protégeant spécifiquement les cétacés leur sont consacrés en Méditerranée ; ils bénéficient du statut d'Aire Spécialement Protégée d'Importance Méditerranéenne et couvrent 133 890 km2 à eux deux :

  • le Sanctuaire Pelagos, créé en 2002 par la France, l'Italie et Monaco pour la protection des mammifères marins qui le fréquentent, embrassant presque tout le bassin corso-liguro-provençal (87 589 km2)[67] ;
  • le Corridor Migratoire des Cétacés en Méditerranée (Cetaceans Migration Corridor in the Mediterranean, ou « Corridor espagnol »), créé en 2018 entre la Costa Brava et les Baléares (46 613 km2)[67] ;
  • il existe également un projet de Sanctuaire Océanide à l'ouest de Chypre (8 326 km2)[67].

Le sanctuaire Pelagos résulte d'un accord signé le 25 novembre 1999 par la France, l'Italie et Monaco, qui est entré en vigueur le 21 février 2002 (mais il a reçu le statut d'ASPIM dès 2001). Il couvre une surface totale de 87 500 km2 pour 2 000 km de linéaire côtier, ce qui en fait la plus grande aire marine protégée de Méditerranée. On y trouve 12 espèces de cétacés (soit 15% des espèces de cétacés connues et 60% des espèces de Méditerranée, dont les 8 espèces communes), dont environ 450 grands dauphins, 750 rorquals communs et 35 200 dauphins bleus et blancs[3].

Le Corridor Migratoire des Cétacés en Méditerranée a été établi par l'Espagne en 2018 sous l'égide du Plan d’action pour la Méditerranée de l’ONU Environnement. Il constitue une route majeure dans la migration saisonnière des cétacés et notamment du rorqual commun, entre les côtes africaines (site d'hivernage) et le nord de la Méditerranée (site estival de nourrissage et de reproduction). La zone est aussi fréquentée par une dizaine d'autres espèces de mammifères marins comme les dauphins bleus et blancs, les dauphins de Risso, la baleine de Cuvier ou encore la baleine à bosse[68]. Couvrant une surface de 87 589 km2, c'est la deuxième plus grande AMP de Méditerranée[67].

Sur ces deux sites, la navigation est soumise à certaines réglementations, en termes de routes maritimes, de vitesse et d'équipement (pingers, programme RepCet...[29]), et les populations de cétacés font l'objet d'un suivi particulier[3].

Autres mesures

Un certain nombre d'autres mesures de régulations existent et dépendent de la bonne volonté des acteurs, notamment des chartes, codes de bonne conduite, certifications, et l'adoption de procédures ou de matériel particulier.

Parmi les chartes, on pourra citer la charte SAILS de bonnes pratiques du transport maritime pour la protection du milieu marin et du littoral, qui « appelle à des mesures volontaires de réduction de l’impact sonore sous-marin des navires auprès des armateurs et des croisiéristes »[53].

Le programme REPCET (REal-time Plotting of CETaceans), développé par l'association Souffleurs d’Écume, permet aux navires de géolocaliser les grands cétacés afin de prévenir leur collègues de leur présence sur une route maritime. Ce dispositif est obligatoire dans le Sanctuaire Pelagos, et recommandé partout ailleurs[69].

D'autres dispositifs de réduction des collisions grands cétacés par les bateaux existent, notamment des outils de détection acoustique de leur présence (soit équipés sur les navires soit présents sur des bouées disposées le long des routes maritimes)[69].

De nombreux dispositifs techniques aident les professionnels de la mer à écarter les cétacés des dangers (notamment des filets), grâce en particulier à des outils acoustiques, comme les pingers et d'autres dispositifs de dissuasion acoustique[29],[53].

Les chaluts peuvent aussi être équipés de trappes de sortie activables par les grands animaux (particulièrement les tortues et cétacés), leur permettant d'échapper au piège tout en retenant les espèces ciblées[31] ; il existe également des filets plus facilement repérables pour les cétacés (à l'aide notamment de réflecteurs acoustiques), ou cassables[53].

Enfin, plusieurs associations oeuvrent à la conservation des cétacés de Méditerranée, comme l'ONG internationale WWF ou l'IUCN, ainsi que des associations locales : ainsi, en 2020, le Groupement d’Intérêt Scientifique pour les Mammifères Marins de Méditerranée (GIS3M), le Groupe d’Etude des Cétacés de Méditerranée (GECEM) et l'association Souffleurs d’Ecume fusionnent en une nouvelle structure aux compétences élargies, MIRACETI[70].

Voir aussi

Bibliographie

  • Denis Ody, Frédéric Bassemayousse et Yvan Frédric, Cétacés en Méditerranée : 12 ans d'étude pour leur protection, Mèze, Biotope, , 156 p. (ISBN 978-2-36662-055-9)
  • Jean-Michel Bompar, Les cétacés de Méditerranée, Edisud, (ISBN 2744901520).
  • Alexandre Gannier, Connaître les cétacés de Méditerranée, Grec, , 96 p. (ISBN 978-2-9532208-0-3).
  • Steven Weinberg, Découvrir la vie sous marine : Méditerranée, Challes-les-eaux, GAP, , 2e éd., 528 p. (ISBN 978-2-7417-0533-8).
  • Matthias Bergbauer, Bernd Humberg, La vie sous-marine de Méditerranée, Delachaux et Niestlé, , 2e éd., 368 p. (ISBN 978-2603025802).
  • Direction générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature, « Plan d'action pour la protection des cétacés », sur ecologie.gouv.fr, .
  • (en) C. Franzosini, T. Genov, M. Tempesta, Cetacean manual for MPA managers, Tunis, MedPAN, ACCOBAMS & SPA-RAC, , 2e éd., 77 p..

Sites spécialisés sur les cétacés de Méditerranée

Sites généralistes de référence en identification d'espèces marines

Bases de données taxinomiques

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Frédéric Ducarme, Gloria M. Luque et Franck Courchamp, « What are “charismatic species” for conservation biologists ? », BioSciences Master Reviews, vol. 1, (lire en ligne).
  2. (en) « The World Cetacea Database », sur marinespecies.org (consulté le ).
  3. Denis Ody, Frédéric Bassemayousse et Yvan Frédric, Cétacés en Méditerranée : 12 ans d'étude pour leur protection, Mèze, Biotope, , 156 p. (ISBN 978-2-36662-055-9)
  4. « Cétacés de Méditerranée », sur cetaces.org
  5. « Rorqual commun », sur cetaces.org.
  6. (en) Cooke, J.G., « Balaenoptera physalus. The IUCN Red List of Threatened Species », sur iucnredlist.org, .
  7. « Rorqual à museau pointu », sur cetaces.org.
  8. Fey Laurent, Verasdonck, Patrick, « Balaenoptera acutorostrata Lacépède, 1804 », sur DORIS, .
  9. « Balaenoptera acutorostrata Lacépède, 1804 », sur INPN.
  10. « Baleine à bosse », sur cetaces.org.
  11. Tanguy Bocconi, « Triste fin de périple pour le baleineau Wally », sur France Bleu, .
  12. « Delphinus delphis », sur cetaces.org.
  13. (en) Notarbartolo di Sciara, G. et al., « Cetaceans in the central Mediterranean Sea: distribution and sighting frequencies », Italian Journal of Zoology, vol. 60, , p. 131-138 (lire en ligne [PDF])
  14. « Orque », sur cetaces.org.
  15. FEY Laurent, PERRIER Philippe, « Orcinus orca (Linnaeus, 1758) », sur DORIS, .
  16. DIDIERLAURENT Sylvie, BÉDEL Sophie, LAMARE Véronique, « Physeter macrocephalus Linnaeus, 1758 », sur DORIS, .
  17. « Cachalot », sur cetaces.org.
  18. Alexandre Lesueur, « Le plastique fait des ravages sur les grands cétacés de Méditerranée », sur ohmymag.com, .
  19. « Cachalot nain », sur cetaces.org.
  20. « Baleine à bec de Cuvier », sur cetaces.org.
  21. (en) Gregory S. Schorr, Erin A. Falcone, David J. Moretti et Russel D. Andrews, « First Long-Term Behavioral Records from Cuvier’s Beaked Whales (Ziphius cavirostris) Reveal Record-Breaking Dives », PLOS ONE, vol. 9, no 3, , e92633 (ISSN 1932-6203, PMID 24670984, PMCID PMC3966784, DOI 10.1371/journal.pone.0092633, lire en ligne, consulté le ).
  22. Brice Louvet, « Baleine de Cuvier : des biologistes enregistrent une plongée record », sur sciencepost.fr, (consulté le ).
  23. « Mystérieux mésoplodons », sur cetaces.org.
  24. « Mésoplodon de Blainville », sur cetaces.org.
  25. « Mésoplodon de Sowerby », sur cetaces.org.
  26. (en) « Mesoplodon bidens », sur sealifebase.ca.
  27. « Les dents des ziphiidés, clefs d’identification », sur cetaces.org.
  28. « Les captures par engins de pêche », sur cetaces.org.
  29. « Captures accidentelles », sur sanctuaire-pelagos.org.
  30. Silvani, L, Gazo, JM, and A Aguilar (1999). Spanish driftnet fishing and incidental catches in the western Mediterranean.'' Biological Conservation. 90: 79-85.
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  32. « Débris marins », sur accobams.org.
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  48. Pavan, Gianni (2002) Effects of Underwater Noise on Marine Mammals  ; Bulletin Accobams ; février 2002 (résumé), PDF, 4pp.
  49. Lurton, X., & Antoine, L. (2007). Analyse des risques pour les mammifères marins liés à l'emploi des méthodes acoustiques en océanographie.
  50. « Les pollutions sonores », sur cetaces.org.
  51. Reboul, S., Choquel, J. B., & Noyer, J. C. (2014) Système positionnement sous-marin précis par mesures de code et de phase ; Post doctorat ULCO/LISIC.
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  53. Direction générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature, « Plan d'action pour la protection des cétacés », sur ecologie.gouv.fr, .
  54. « L’Eldorado de la nage avec les cétacés … jusqu’à épuisement du filon ? », sur cetaces.org.
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  60. MedPAN, « Le statut des Aires Marines Protégées de Méditerranée - Édition 2016 », sur MedPAN.org, .
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  62. (en) Carolina Lasén Díaz, « The Bern Convention: 30 Years of Nature Conservation in Europe », Review of European Community & International Environmental law RECIEL, , p. 185-196
  63. PERRIER Philippe, FEY Mélody, FEY Laurent, PEAN Michel, « Delphinus delphis Linnaeus, 1758 », sur DORIS, .
  64. Arrêté du 1er juillet 2011 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection
  65. « Les AMP de Méditerranée », sur medpan.org.
  66. « L'association », sur medpan.org.
  67. « MAPAMED », sur mapamed.org, MedPAN/SPA-RAC, .
  68. Jennifer Matas, « En Méditerranée, le couloir migratoire des cétacés est désormais une aire marine protégée », sur especes-menacees.fr, .
  69. (en) « dispositifs anti collisions », sur http://www.souffleursdecume.com/index.html, (consulté le )
  70. « Le GECEM devient MIRACETI », sur gecem.org, .
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