Bullion

Bullion est une commune française située dans le département des Yvelines en région Île-de-France.

Pour les articles homonymes, voir Bullion (homonymie).

Bullion

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Arrondissement Rambouillet
Intercommunalité Communauté d'agglomération Rambouillet Territoires
Maire
Mandat
Xavier Caris
2020-2026
Code postal 78830
Code commune 78120
Démographie
Gentilé Bullionnais
Population
municipale
1 910 hab. (2018 )
Densité 91 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 37′ 19″ nord, 1° 59′ 48″ est
Altitude Min. 93 m
Max. 178 m
Superficie 20,90 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Rambouillet
Législatives Dixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Bullion
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
Bullion
Géolocalisation sur la carte : France
Bullion
Géolocalisation sur la carte : France
Bullion
Liens
Site web bullion.fr

    Ses habitants sont appelés les Bullionnais.

    Géographie

    Position de Bullion dans les Yvelines.

    Situation

    La commune de Bullion se situe à environ 15 km à l'est de Rambouillet, 30 km au sud-sud-ouest de Versailles et 45 km au sud-ouest de Paris.

    Hydrographie

    Le village est arrosé par la petite rivière dite de la Celle prenant sa source au-dessus de la Celle-les-Bordes et descendant par Bandeville, Saint-Cyr-sous-Dourdan, pour aller se jeter dans la Rémarde, et pour le hameau de Moutiers par la petite rivière de Sainte-Anne, prenant ses sources dans les bois de Moutiers et dans la fontaine de Sainte-Anne à Moutiers[1].

    Hameaux de la commune

    • Moutiers,
    • Longchêne,
    • les Carneaux
    • Ronqueux,
    • la Claye,
    • la Boulaye,
    • la Grouaille,
    • le Moulin de Béchereau,
    • Gué d'Aulne : Les aulnes, des arbres repères, ils étaient souvent plantés en limite de propriétés ou servaient de repère lorsqu'ils avaient quelque caractéristique remarquable, la route qui relie Bullion, les Carneaux ou Moutiers passe sur le pont au-dessus l'Aulne.
    • la Galetterie,
    • la Picardie,
    • Aumont.

    Communes voisines

    Les communes sont Choisel au nord-nord-est, Pecqueuse au nord-est, Bonnelles à l'est, Rochefort-en-Yvelines au sud, Saint-Arnoult-en-Yvelines au sud-sud-ouest, Clairefontaine-en-Yvelines au sud-ouest, La Celle-les-Bordes à l'ouest et Cernay-la-Ville au nord-nord-est.

    Réseau routier

    La commune est traversée par la route départementale 149 qui mène à Dampierre-en-Yvelines vers le nord et à Rochefort-en-Yvelines vers le sud ainsi que par la route départementale 132 qui mène à Bonnelles vers l'est et vers Saint-Arnoult-en-Yvelines au sud-ouest.

    Desserte ferroviaire

    Gare la plus proche à 14 km Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

    Gare de Orsay Ville à 18,5 km.

    Bus

    La commune est desservie par les lignes 39.07, 39.07A, 39.07B et 39.30C de la société de transport SAVAC et par les lignes 04 et 29 de l'établissement Transdev de Rambouillet.

    Sentier de randonnée

    Le sentier de grande randonnée GR 1 traverse le territoire de la commune.

    Urbanisme

    Typologie

    Bullion est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[5],[6].

    Occupation des sols

    Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Tissu urbain discontinu 6,6 % 141
    Terres arables hors périmètres d'irrigation 22,1 % 469
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 10,0 % 213
    Forêts de feuillus 61,3 % 1303
    Source : Corine Land Cover[7]

    Toponymie

    La commune s'appelait auparavant Boullon. En 1621, son nouveau seigneur, Claude de Bullion, échangea l'ancien nom pour celui de sa famille. Il était surintendant des finances du roi Louis XIII, qui par décret autorisa ce changement en décembre 1621[8].

    La forme la plus ancienne de Bullion est Villa Bualone en 615[9],[10],[8],[11], Bualone au VIIe siècle[12], Bualo[11], Budalo, Buedelone en 1085[8], Boolon, Boolum, Boolun[12], Boolum, Boolun[8], Boelon au XIIe siècle[8], Boolon, Boulon, Boeleium et Bollon au XIIIe siècle[8], Boolin en 1347[12], Boolon et Boulon au XIVe siècle[8], Boulonnio, Boullon au XVe siècle[8], Boulon au XVIe siècle[8] (Certains noms ont une écriture assez proche, cette similitude pourrait être due à des recopies manuscrites approximatives au fil des siècles)[8].

    L'étymologie de villa Bualone est composée du latin villa (domaine) et de l'anthroponyme Bualone, d'où « domaine de Bualo »; le nom de Bualone serait issu de l’anthroponyme gaulois Bullius et enfin pour Marianne Mulon c'est le « domaine de Budalo[10] ».

    Histoire

    Période gallo-romaine

    Au IIe siècle Bullion se trouvait à proximité de l'ancienne voie gauloise reliant Lutèce à Carnotum et passant par Limours, Bonnelles, Rochefort, Saint-Arnoult puis par la voie romaine allant de Dreux à Corbeil par Vieille-Église, La Celle-les-Bordes, Bonnelles, Rochefort, Limours, Briis et Arpajon. Une sépulture renfermant vases de verre, poteries de terre rouge, haches et lances, fers, bague, datant de l'époque gallo-romaine est mise au jour dans une carrière par monsieur Ledeuil d'Enquin en 1903. [réf. nécessaire] Monsieur Toussaint, dans son répertoire archéologique de Seine-et-Oise, estime que par son mobilier funéraire et en particulier par les armes, cette tombe date plutôt de l'époque franque que de l'époque gallo-romaine.[réf. nécessaire]

    Mérovingiens

    En 615, Bertrand, évêque du Mans (586 à 623), renouvelle par son testament la donation qu'il avait faite du domaine de Bualone en faveur de son arrière-petit-neveu Leuthrannus, le jour de ses noces. Par cette phrase : Villam Bualone, sitam in Stampense, secus Æqualinam[9] il nous apprend que village de Bullion faisait partie du Pagus Stampensis ou Pays d'Étampes, près des Yvelines et de l'ancienne cité des Carnutes, situé à la limite du Hurepoix et du pays chartrain. Bullion dépendait du diocèse de Chartres et du doyenné de Rochefort.

    Carolingiens

    Son histoire sera alors liée à celle de la région environnante et du pays d'Étampes qui, au début du Xe siècle, furent ravagés et totalement dévastés par Rollon et ses Normands. En 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte mit fin à leur pillage et les « asiles » (donjons et châteaux) désormais inutiles servirent aux seigneurs contre le roi et le peuple ; c'est le début de la féodalité rendue encore plus puissante par l'hérédité des fiefs. C'est ainsi que se constituèrent les seigneuries de Montfort puis de Rochefort-en-Yvelines.[réf. nécessaire]

    Capétiens

    Dès le début du XIe siècle, l’Yveline était composée de trois domaines: - celui des seigneurs de Montfort, - celui du seigneur ou comte de Rochefort qui avait le sud est de la forêt avec Rochefort, Bullion et Saint Arnoult et beaucoup d'autres territoires situés en dehors des Yvelines à l'est et au nord de Rochefort, - celui de la prévôté de Saint-Léger.

    La paroisse de Boullon, alors Boeleium, existe depuis le XIe siècle[13]. En 1061, une église devait s'élever au milieu du village au XIe siècle, sans doute à la place de l'édifice actuel[14]. La paroisse et l'église de Boullon est sous le vocable de Saint-Vincent. Elle appartient dès sa fondation au diocèse de Chartres, au grand archidiaconé et au doyenné de Rochefort. Le présentateur de la cure en était le grand archidiacre. Dès le début du XIe siècle en effet, ce territoire était partagé entre trois seigneuries : celle des Montfort, celle du comte de Rochefort qui avait le sud-est de la forêt avec Rochefort et Saint-Arnoult et beaucoup d'autres endroits situés en dehors des Yvelines à l'est et au nord de Rochefort, et enfin le domaine royal d'Yveline ou prévôté de Saint-Léger.

    Le pouillé de 1272 fait état de 150 paroissiens à Boullon.

    Du XIVe siècle au XVe siècle

    Le 5 mars 1482, Jean de la Motte, écuyer, se trouve en possession de la terre et seigneurie de Boullon. Il avait pour femme Mathurine Lecomte. Le 6 septembre 1489 il fit l'acquisition du fief, terre et seigneurie de Guédonne, paroisse de Boullon, de Jean Belin, tailleur en robes, demeurant à Paris, puis, le 22 décembre 1494, du fief terre et seigneurie de Longchêne, d'Antoine Davelluys, seigneur de Beauvilliers et de Longchêne, chambellan du Roy. Le 17 janvier 1495, il prend le titre de seigneur des Carnaux et de Boullon et meurt en 1509.[réf. nécessaire]

    Nous connaissons par les registres paroissiaux conservés depuis 1557, les noms des curés de Boullon.

    A la suite d'un acte de baptême consigné le 7 octobre 1562, le curé de Bullion note ce qui suit : « Noter que depuis ces baptesmes précédents, les huguenots (protestants) commencèrent à courir le pays et agasser et détruire les églises, cherchant les prêtres pour les mettre à mort, (c'est) pourquoy les curés, vicaires et prêtres furent fugitifz, ce qui fut cause que les cérémonies de baptesmes nont esté pu enregistrées » [Note 3](la France va connaître 8 guerres de religion jusqu'en 1598).

    Les arrière-arrière-petites-filles de Jean de la Motte — Marguerite et Sydonye de Vendômois — devaient, par contrat passé devant Bideault, notaire à Paris, vendre à Claude de Bullion, conseiller du roy, la seigneurie de Boullon.

    Au XVIIe siècle au XVIIIe siècle, de Boullon à Bullion

    Le cartulaire de Saint-Rémy des Landes, paroisse de Clairefontaine, dit ceci relativement au nom de Bullion : le 26 juin 1611, Claude de Bullion (1559-1640) acquiert le château, les terres et seigneuries de Boullon et des Carneaux avec haute et basse justice et devient Seigneur de Bullion, car c'est ainsi, selon la décision du nouvel acquéreur, que se nommera son nouveau domaine. Monseigneur de Bullion cognu de tout le monde à cause de sa surintendance dans les finances de sa majesté, ne fut pas à peine seigneur de la Paroisse de Boullon[15] qu'il en changea le nom et lui fit porter le sien et présent s'y est-il que personne ne l'appelle plus autrement. Bullion ne doit en effet son nom qu'à Claude de Bullion, originaire de Mâcon, qui, en 1611, se rend acquéreur de la seigneurie de Boullon. Claude de Bullion fut surintendant des finances du Roi Louis XIII. C'est lui qui créa le Louis d'or en le substituant à la Livre tournois. Il meurt le 22 décembre 1640 d'une crise d'apoplexie. Les dons généreux de sa veuve Angélique Faure de Bullion permirent la création par Jeanne Mance de l'Hôtel-Dieu de Montréal en 1645.

    En avril 1636, le surintendant Claude de Bullion fonde, dans sa seigneurie de Bullion, une école, pour treize « pauvres petits enfants » de cette paroisse ou des villages voisins[16].

    Son fils, Noël de Bullion (1615-1670) lui succède, suivi par son fils Charles Denis de Bullion (1651-1745) dont la fille Marguerite de Bullion (1669-1745) épouse en 1706 Jean Charles de Crussol-d'Uzès (1683-1766) et lui apporte la seigneurie de Bullion.

    Pierre Enfert, curé de Bullion depuis 1711, se fit une bien mauvaise réputation après s'être fait remarquer vers 1740 dans l'histoire des faux sorciers de Dourdan : « Quant au sire d'Enfer, c'était un vieux fou qui recevait chez lui une foule de bergers et de vauriens, et était le scandale de sa paroisse et la désolation de ses supérieurs… ». [réf. nécessaire] Le pouillé de 1738 mentionne 300 communiants à Bullion. La cure, supprimée à la révolution, fut rétablie en l'an XII (1804).

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Jean-Claude Van Hauwe UMP  
    mars 2008 mars 2014 Blandine le Texier-Jault    
    mars 2014 mars 2020 Daniel Picard    
    mars 2020 En cours Xavier Caris LR  

    Population et société

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].

    En 2018, la commune comptait 1 910 habitants[Note 4], en diminution de 1,65 % par rapport à 2013 (Yvelines : +1,62 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    6887858007968148501 836825852
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    822840830795757712748704658
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    627592555471468449421586768
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    6437381 3031 2931 7031 7991 9441 9511 950
    2017 2018 - - - - - - -
    1 9141 910-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Pyramide des âges (2007)

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 50,3 % d’hommes (0 à 14 ans = 27,5 %, 15 à 29 ans = 14,5 %, 30 à 44 ans = 18,5 %, 45 à 59 ans = 24,7 %, plus de 60 ans = 14,9 %) ;
    • 49,7 % de femmes (0 à 14 ans = 22,9 %, 15 à 29 ans = 16,3 %, 30 à 44 ans = 21,9 %, 45 à 59 ans = 24,3 %, plus de 60 ans = 14,6 %).
    Pyramide des âges à Bullion en 2007 en pourcentage[21]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90  ans ou +
    0,3 
    3,1 
    75 à 89 ans
    4,0 
    11,6 
    60 à 74 ans
    10,3 
    24,7 
    45 à 59 ans
    24,3 
    18,5 
    30 à 44 ans
    21,9 
    14,5 
    15 à 29 ans
    16,3 
    27,5 
    0 à 14 ans
    22,9 
    Pyramide des âges du département des Yvelines en 2007 en pourcentage[22]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,3 
    90  ans ou +
    0,9 
    4,3 
    75 à 89 ans
    6,6 
    11,2 
    60 à 74 ans
    11,6 
    20,3 
    45 à 59 ans
    20,7 
    22,1 
    30 à 44 ans
    21,5 
    19,9 
    15 à 29 ans
    18,9 
    21,9 
    0 à 14 ans
    19,8 

    La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (14,8 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (50,3 % contre 48,4 % au niveau national et 48,8 % au niveau départemental).

    Sports

    VTT : Bullion compte un spot de dirt au sein même de la commune ainsi qu'une piste de descente réputée dans la foret avoisinante.

    Activités festives

    La fête du village (créée en 1966) ne dure ni un jour (ou deux) comme dans la majeure partie des communes de France, mais quatre : ce sont les localement célèbres 4 jours de Bullion, du jeudi de l'Ascension au dimanche qui suit. Les joyeux « fêtards » du cru ont laissé leur nom à la place des Patagons en raison de leur capacité à festoyer durant des jours et de la vie de « Patachons » qu'on leur supposait.

    Économie

    L'hôpital de pédiatrie et de rééducation.

    L'hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion se trouve à proximité du hameau de Longchêne et est, comme son nom l'indique, un établissement spécialisé qui accueille des enfants de la naissance à 17 ans pour des soins de suite, de rééducation diététique ou fonctionnelle et de réadaptation. Les bâtiments, assez distants les uns des autres, sont situés dans un parc immense, arboré et fleuri à profusion. L’établissement fut créé en 1933.

    Culture locale et patrimoine

    L'église Saint-Vincent-et-Saint-Sébastien.

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Vincent-et-Saint-Sébastien,  Inscrite MH (1962, inscription par arrêté du 13 juillet 1962)[23].
    Construite initialement au XIe siècle,elle a subi des transformations successives jusqu'au XVIe siècle.
    Située au centre du village, sur une sorte de promontoire, et bien orientée, l'église, précédée d'un porche en bois surélevé de quelques marches, affecte la forme générale d'un rectangle de 31,50 m sur 16 m, terminé à l'est par un chevet demi-circulaire de trois mètres de rayon. Un pignon couronne la façade occidentale percée de trois portes et clocher carré, couvert d'une flèche d'ardoise, s'élève au-dessus du collatéral nord.
    Les trois portes de la façade donnent accès aux trois nefs d'inégale largeur; la nef centrale et les deux collatéraux, voûtés de façon différente et menant au chœur puis à l'abside et aux deux chapelles flanquant le chœur au nord et au sud. La nef centrale est voûtée d'un berceau brisé lambrissé à entraits apparents; le bas-côté gauche d'un berceau plein cintre (ajout moderne) et le collatéral sud de croisées d'ogives. Relié à la nef par cinq arcades (dont une seule en tiers-point) le collatéral nord diffère totalement du bas-côté sud qui, lui, s'ouvre sur la nef centrale par quatre arcades brisée reposant sur des piliers octogonaux.
    Le chœur rectangulaire couvert d'une voûte d'ogives à liernes et tiercerons s'ouvre à l'est sur l'abside, et au nord et au sud, par de larges arcs en anse de panier, sur deux chapelles à croisées d'ogives. Ces parties orientales de l'église paraissent d'un même style et d'une époque beaucoup plus tardive que le reste de l'édifice.
    Quant aux matériaux employés, ils varient du moellon baignant dans un épais mortier et recouvert d'enduit dans les parties nord et ouest, à la pierre appareillée du collatéral sud, du chœur, de l'abside et des chapelles latérales. Le bois est présent dans les charpentes, la voûte de la nef et le porche d'entrée abritant la façade ; la tuile plate fut employée pour la couverture (l'ardoise du clocher est due à une restauration moderne).
    Une nef accostée de deux collatéraux plus étroits, deux chapelles, le chœur qui précède l'abside demi-circulaire, le tout constitue un plan très simple rappelant le type basilical des premières églises chrétiennes que les architectes carolingiens reprirent pour leurs propres édifices et léguèrent à l'art roman. L'église de Bullion est un exemple de cette survivance du vieux plan latin dans les édifices chrétiens. Simplicité du plan, sobriété de l'architecture, mais grande variété dans les divers éléments constitutifs du monument due aux constructions et reconstructions d'époques successives. L'église montre en effet de nos jours une certaine hétérogénéité qui ne manque pas de frapper. Si reconstructions et restaurations de ces temps derniers ont fait disparaître l'harmonie d'ensemble du premier édifice, il est cependant possible d'imaginer quel plan et quel aspect il présentait au XIe siècle. De toutes les parties de l'église, celle du nord paraît la plus ancienne. L'élévation latérale de la nef avec ses lourds massifs barlongs et ses fenêtres hautes irrégulières, les petites baies du bas-côté, l'absence de voûte sur le collatéral, le décor inexistant, le matériau lui-même (moellons liés entre eux par un mortier de chaux et de sable auquel on a ajouté de la brique pilée qui lui donne cette couleur rose, et moyen appareil pour les archivoltes et les piedroits des arcades et pour certaines parties du mur), tout cela amènerait à dater l'édifice d'une époque assez ancienne. Rhuis XIe siècle, Saint-Léger-aux-Bois (1050), Vignory (1049), ont aussi leurs piles barlongues dénuées de chapiteaux, et cette disposition, signe réel d'antiquité, est également observée dans l'église de Château-Landon entièrement du XIe siècle. Comme à Juziers, ces piles rectangulaires prennent naissance au sol sans l'intermédiaire d'aucune base : nu et rectangulaire, lourd et trapu, c'est le simple pilier des basiliques carolingiennes rencontré à Montiérender au Xe siècle. Ce type de support en usage général dans les églises rurales pendant toute la période du XIe siècle, est encore employé par beaucoup d'architectes au XIIe siècle, selon un parti hérité du pilier carré de la Basse-Œuvre de Beauvais. Dans la plupart des nefs antérieures à la mi-XIIe siècle, et non voûtées, ces piles sont reliées entre elles par des arcs en plein cintre. Au rouleau simple et nu dont malheureusement un enduit cache les claveaux, ceux de Bullion reposent sans l'intermédiaire de chapiteaux ni d'impostes sur ces piles barlongues qui ne sont en fait, comme à Saint-Vaast-de-Longmont, que des portions de muraille réservées dans le mur gouttereau. Leur grande section due à l'épaisseur des murs dans lesquels ils sont percés, leur profil rectangulaire à un seul rang de claveaux, leurs arêtes dépourvues de mouluration, sont une présomption d'archaïsme.
    La chapelle Sainte-Anne de Moutiers
    La chapelle Sainte-Anne.
    Anciennement appelée prieuré Sainte-Anne Sainte-Scariberge, où se trouve le lavoir de Moutiers mérite une attention particulière. À proximité immédiate de celle-ci se trouvent une fontaine, un lavoir et un abreuvoir. La Fontaine était dédiée primitivement à sainte Scariberge. Cette dernière était l'épouse du futur saint Arnoult et nièce de Clovis. Elle se retire dans la forêt d'Yvelines et y fonde le monastère de Saint-Rémy des Landes. Ce lieu est dès le Moyen Âge très honoré et de nombreux pèlerins qui viennent pour son eau miraculeuse. Cette fontaine avait la réputation de ne pas se tarir malgré les plus grandes chaleurs. On sait que l'année 1719 a connu une très grande sécheresse. Le registre paroissial de Bullion à la date du 6 juillet 1719 garde la trace de tels pèlerinages venant de toute la région pour demander la pluie[24]. Ceci recouvre peut être les traces d'un culte plus ancien pour faire tomber la pluie et protéger les récoltes de la sécheresse. Il y a encore quelques années on y jetait des pièces de monnaie.
    Les lavoirs
    Le lavoir du hameau de Moutiers.
    La commune de Bullion posséde quatre lavoirs sur son territoire, dont les trois premiers sont alimentés par une source d'eau :
    • Le lavoir des Valentins, proche du ruisseau du Cousin, bâti en 1877 avec les matériaux provenant de la destruction de l'ancienne école. Rénové en 1994.
    • Le lavoir de la rue Saint-Vincent dans le bourg
    • Le lavoir du hameau de Moutiers alimenté par une source qui alimente, avec un débit constant, la fontaine, le lavoir puis l'abreuvoir avant de déverser dans la rivière Sainte Anne.
    • Le lavoir du hameau de Longchêne, situé en bordure d'une mare
    • Mis à part celui de Longchêne quelque peu à l'abandon et, à tout le moins, moins bien entretenu, les autres ont bénéficié d'une restauration récente.
    Les moulins

    Ces moulins étaient situés sur les cours des rivières de l'Aulne (dénommée « la Celle » à cette époque) et de la Rabette.

    Ces moulins produisaient principalement de la farine pour l'alimentation des animaux de ferme. Les moulins de Béchereau et de la Galetterie furent les deux seuls encore en service après 1900.

    • Le nombre de moulins à eau ayant existé sur le territoire de Bullion serait de cinq et non de six comme communément admis : le moulin de Chambernoult était situé sur le territoire de la commune de La Celle-les-Bordes [25].
      • le moulin de la Poterie, il appartenait au Duc d'Uzès lorsque son activité fut interrompue à la fin du 19e siècle.
      • le moulin de Béchereau, il était situé sur l'Aulne, portait le même nom que le premier moulin situé sur le cours de la Rémarde à Sonchamp.
      • le moulin de Bullion aux Carneaux, Le moulin des Carneaux appartenait en 1840 à Pierre Eugène Gobert. En 1869, il appartenait à la famille Leroy Mery.
      • le moulin de la Galetterie, il restera en activité jusqu'à 1910, son propriétaire était alors Paul Beaurienne.
      • le moulin du Guédone, Guédosne, Guédonne, Gué d'Aulne (aujourd'hui)
    L’ancienne ligne de chemin de fer

    L’ancienne ligne de chemin de fer Paris-Chartres par Gallardon serpentait le territoire de la commune. Il en reste encore quelques ouvrages d'art, notamment des ponts remarquables par la hauteur de leurs voûtes et l’utilisation de matériaux tels que la pierre meulière et le grès. En fait, seule la section entre Massy (Essonne) (ex-Seine-et-Oise à l'époque) et Chartres (Eure-et-Loir) fut opérationnelle de mai 1930 à septembre 1939. L'exploitation fut abandonnée en raison du faible trafic et de la guerre.

    Le château de Ronqueux

    Personnalités liées à la commune

    • Claude de Bullion (1549-1640), seigneur du lieu en 1611, ministre de Louis XIII.
    • Alexandre Elisabeth Michel Digeon (1771-1826), général des armées de la République et de l'Empire (nom gravé sous l'arc de triomphe).
    • Robert Paragot, alpiniste chevronné (1927-2019), est né à Bullion. La municipalité a donné son nom à la salle polyvalente communale ainsi que le nom de Makalu, un sommet himalayen qu'il a vaincu en 1971, à une des rues du village.
    • Jean Hamon, promoteur immobilier, propriétaire du château.

    Héraldique

    Les armes de Bullion se blasonnent ainsi :
    D'azur aux trois fasces ondées abaissées d'argent, au lion d'or issant de la première fasce.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Archives départementales des Yvelines, registre de baptême de Bullion, 1562.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Abbé Vitry, curé de Bullion, note à la Société Archéologique de Rambouillet (1869).
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Paris », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
    8. PICARD (Daniel ) Historique de Bullion, ch. 7
    9. BREQUIGNY (L. G. de) PORTE du THEIL (F.) Diplomata chartae, epistolae, leges aliaque instrumenta ad res Gallo...(1843), t.1, Testamentum Bertranni, episcopi cenomensis (ann. 615), p. 202.
    10. Marianne Mulon - Noms de lieu d'Île-de-France – (1997), p. 80.
    11. Dans le testament de Bertrand, évêque du Mans.
    12. COCHERIS (Hippolyte) Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, (1874), ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
    13. GAUTIER (abbé) « Poullié du diocèse de Versailles » (1876)
    14. Les registres de baptêmes de la paroisse de la fin de l'année 1734 nous dressent un « inventaire de tous les titres, papiers et contrats qui sont actuellement dans le coffre-fort de l'église de Bullion », dont la septième liasse concernant les biens de l'église et de la paroisse renferme plusieurs dossiers : le dossier numéro 1, qui nous intéresse plus particulièrement, fait mention (d'une dotation faite le 1er janvier 1061 par Claude Vallet).
    15. cartulaire de Saint Rémy des Landes, paroisse de Clairefontaine
    16. GAZETTE DE FRANCE Table ou abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de (1766), t. 1, p. 279
    17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    21. « Évolution et structure de la population à Bullion en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    22. « Résultats du recensement de la population des Yvelines en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    23. « Eglise Saint-Vincent et Saint-Sébastien », notice no PA00087388, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    24. Gaudriault Pierre. Comment faire tomber la pluie ? Bull. du Gr. IdF de Mythologie Française la Lettre d'idf no 75(2010)10.
    25. Carte des chasses du Roi - 1764, cadastre napoléonien - 1825, le plan cadastral de Bullion réalisé en 1825, sur la base Mérimée (Référence IA00070002), le moulin de Chambernoux est bien affecté à la commune de La Celle-les-Bordes.
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