Bravados

Bravados (The Bravados) est un film américain réalisé par Henry King et sorti en 1958.

Bravados
Titre original The Bravados
Réalisation Henry King
Scénario Philip Yordan d’après le roman de Frank O'Rourke, The Bravados (1957)
Acteurs principaux
Sociétés de production 20th Century Fox
Pays d’origine États-Unis
Genre anti-western
Durée 98 min
Sortie 1958


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Jim Douglass, patron d'un ranch, traque quatre bandits en fuite qui ont été vus près de son ranch en son absence lorsque sa femme (mère d'une petite fille) fut violée et assassinée et ses économies volées. Il retrouve six mois plus tard les quatre hommes, deux Blancs (Bill Zacchary, Ed Taylor), un métis (Alfonso Parral) et un Indien (Carlos Lujan), dans la prison d'une petite ville où l'on dresse la potence pour les pendre le lendemain. Jim va les voir dans leur cellule et tente, sans succès, de deviner lequel a assassiné sa femme. Entre-temps, le bourreau est arrivé en ville et propose à Jim, également sans succès, de boire un verre avec lui. Jim rencontre une ancienne amie, Josefa Velarde (Joan Collins), qui est toujours amoureuse de lui. Elle l'invite à venir à l'église pour la messe mais Jim, troublé, hésite à l'accompagner.

Tous les habitants se retrouvent à l'église pour la messe du soir. Jim entre en dernier tandis que le bourreau fume un cigare devant la porte. Le curé évoque le supplice du Christ et demande de prier pour les condamnés. Pendant ce temps, le bourreau (un imposteur), complice des bandits, entre dans la prison, poignarde le shérif et fait évader les malfaiteurs, mais il est tué dans la bagarre. Les bandits s'enfuient au galop en emmenant une jeune fille en otage. Les habitants, y compris Josefa et Jim, se lancent à leur poursuite.

Les bandits passent non loin du ranch de Jim et s'arrêtent chez un vieux fermier, John Butler, pour se ravitailler. Butler tente de s'enfuir avec un sac : ils le tuent et prennent le sac. Ils doivent abandonner leur otage et Josefa reste au ranch de Jim pour prendre soin d'elle. Jim rattrape les bandits et les abat l'un après l'autre après avoir tenté de leur faire avouer le meurtre de sa femme. Il franchit, seul, la frontière mexicaine et retrouve le quatrième, l'Indien Lujan. À sa grande surprise, celui-ci se trouve être un bon larron, marié et père d'un bébé : il nie avoir commis un meurtre et s'il reconnaît le vol d'un sac d'or, il dit l'avoir pris, non au ranch de Jim, mais dans la main de Butler. Jim se rend alors compte qu'ils n'étaient pas les assassins et qu'il s'était en réalité laissé manipuler par le vrai coupable : Butler. C'est sur son faux témoignage qu'il s'est fait le chasseur de quatre hommes puis le « juge, le jury et le bourreau » (selon ses propres mots en forme de repentance) de trois d'entre eux.

De retour en ville, Jim est accueilli en héros. Il avoue la vérité au curé qui l'invite à garder le silence : ces hommes auraient été pendus de toute façon. Josefa est prête à être une nouvelle mère pour la fille de Jim.

Fiche technique

Distribution

Tournage

Tournage extérieur dans l’État de Michoacán

Chanson

En 1962, le chanteur français John William a interprété la chanson éponyme Les Bravados[2] résumant le thème du film : « quatre hommes, les bravados et desperados, en fuite sous le soleil, ne verront jamais le ciel... poursuivis depuis longtemps par un étranger... Certains d'entre eux vont mourir par erreur, atteints par un fusil vengeur... Un seul survivra demain... Ils n'ont pas tué, pourtant ils vont payer... C'est le prix du sang. Pour cet étranger, les bons sont les méchants ».

Distinction

Récompense

Thème et contexte

L'acteur principal Gregory Peck, aux idées libérales, déclara avoir tourné ce film en réaction au maccarthysme et à la justice sommaire qu'il engendrait : à chaque fois qu'il retrouvait un homme, Jim Douglas faisait les questions et les réponses en leur montrant la photographie de sa femme, et en ignorant leurs dénégations.

Plus profondément le film s'inscrivait dans une nouvelle lignée du genre, le « sur western »[3] amorcé en 1943 et 1944 par William Wellman dans L'Étrange Incident (dénonciation de la justice expéditive) et dans Buffalo Bill (réhabilitation de l'Indien), poursuivi par Delmer Daves, Anthony Mann, Nicholas Ray, Budd Boetticher, Henry King lui-même dans La Cible humaine qui entendait rompre avec le classicisme du film d'action opposant sans nuance et en toute bonne conscience les cow-boys et shérifs au grand cœur, aux hors-la-loi et aux Indiens. Ici ce sont la justice expéditive et le manichéisme entre bons cow-boys et méchants hors-la-loi qui sont contestés. Jim Douglass est un héros complexe, à mi-chemin entre le bien et le mal. Les codes du genre sont renversés. Jim applique sans le vouloir une loi urbaine à laquelle il n'a pourtant jamais cru, et qui lui vaut les acclamations finales de la ville. À l'inverse un des quatre hors-la-loi, Zacharry, tout aussi involontairement exécute l'acte de vengeance contre l'authentique assassin, John Butler. Immédiatement après le même Zacchary va ensuite violer (mais sans la tuer) une femme, la prisonnière otage des fugitifs. Un peu plus tard au moment du troisième face à face mortel avec Douglass, dans un restaurant mexicain on voit Zacchary au contraire offrir une consommation à une femme. Il s'en faut ensuite de peu pour que Jim imite à l'identique l'assassin de sa femme en semant la mort dans une famille innocente. Lujan, indien très pauvre est marié (c'est sa femme, Angela, qui neutralise Jim en l'assommant) et père d'un bébé. Ce sont la mansuétude, la curiosité de Lujan et son vol d'une bourse sur le cadavre de Butler qui permettent au héros de découvrir la tragique vérité. Butler, était sans doute frustré par la misère, la solitude et l'absence de femmes. Mais il a pendant six mois tiré les ficelles de la vengeance fautive de Jim Douglass. Du moins ce dernier, comme le remarque le prêtre à la fois ami et confesseur, ne se cherche-t-il pas une fois revenu dans la ville une excuse dans la légalité de son action contre des repris de justice tout récemment condamnés à mort après avoir été jugés régulièrement. Pour se racheter et retrouver son équilibre Jim doit désormais vivre dans la prière ; ce qu'il conseille également à la population qui l'acclame, à sa sortie de l'église. On relève aussi qu'il ne porte plus de ceinture de revolver alors que Carlo et Angela Lujan pour discuter sereinement mais fermement avec lui l'avaient seulement privé de son arme à feu.

Notes et références

  1. Source : The TCM Movie Database (États-Unis)
  2. Le 45 tours sur Encyclopédisque.fr
  3. Christian Gonzalez, Le Western, Paris, PUF, Que sais-je, 1979 p. 74-93 (89-90).

Lien externe

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