Brahmacharya

Brahmacharya (sanskrit IAST : brahmacarya ; devanāgarī: ब्रह्मचर्य ; pali : brahmacariya) signifie « étude du Veda, apprentissage de la science sacrée » ou « vie pure (chaste) »[1]. C'est le premier stade de la vie brahmanique (āśrama) qui implique la pratique des cinq vertus morales (yama)[2].

Traditionnellement, cette vie implique de suivre un enseignant spirituel sous l'autorité duquel le brahmacārin (étudiant brahmanique) pratique un strict célibat, une vie de restrictions morales et de dévotion à la méditation. Bien que faisant partie du mode de vie hindou il est aussi un pivot des traditions shramanique du bouddhisme et du jaïnisme.

Origine

Le mot brahmacarya est constitué de deux composants :

  1. Brahman désigne le Verbe, le sacré, le sacerdoce mais aussi l'Absolu, l'Être ou Principe suprême indifférencié ou encore le Dieu comme l'Essence ou le substrat du Tout[2].
  2. carya provenant de 'car' - "aller", "se livrer à", "faire". Le mot 'carya' peut être traduit par une activité, comportement, une vie 'vertueuse'.

Donc le mot brahmacarya indique une vie en conformité avec les principes de réalisation les plus profonds de Brahma.

Dans l'hindouisme

Pour Jean Herbert, « l’injonction de continence (brahmacharya), sur laquelle insistent tous les moralistes hindous, n’a pas seulement, comme on pourrait s’y attendre, un caractère moral. Elle procède aussi, et peut-être surtout, de conceptions physiologiques nettement déterminées. Pour les hindous, en effet, la force (ojas) que l’être humain dépense dans l’activité sexuelle, en pensées et en actes, est précisément la même qui, autrement dirigée, permet le progrès spirituel. »[3]

Néanmoins, Jean Varenne précise que, en ce qui concerne le brahmachaya, comme le prouvent les Upanishads, « dans le Yoga il s'agit surtout de se libérer de l'esclavage de l'instinct car certaines pratiques sexuelles peuvent être utilisées[4]. »

Dans le bouddhisme

Le terme s'applique à la vie du moine ou au laïc qui se consacre au Dharma et qui suit les huit préceptes de morale (sikkhā-pada)[1].

Dans le Jaïnisme

Dans cette religion, le sens est quelque peu différent; brahmacharya est synonyme de célibat et fait partie des cinq vœux principaux suivis par les moines jaïns. Ces vœux sont regroupés sous le terme de Mahavratas[5]. Brahmacharya se traduit par : marchant à travers l'âme. Les plaisirs telles des pâtisseries sont aussi déconseillés par le jaïnisme de la caste des Agarwal (adeptes murti pajak shvetambara) [6].

Selon Mahavira :

« L'âme est le Brahman. Brahmacarya n'est donc rien d'autre que la conduite spirituelle de l'ascète concernant l'âme, qui a rompu sa relation avec un corps étranger. »

 Mahavira, Bhagavati Aradhana, 877[7]

Notes et références

  1. Nyanatiloka, Vocabulaire pali-français des termes bouddhiques, Adyar,
  2. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  3. Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, , p. 214
  4. Upanishads du yoga, traduites et annotées par Jean Varenne, éditions Gallimard, page 37, (ISBN 2-07-071953-7)
  5. The A to Z of Jainism de Kristi L. Wiley édité par Vision Books, page 135, (ISBN 8170946816)
  6. Jainism The World of Conquerors, par Natubhai Shah, volume I, page 97, (ISBN 8120819381)
  7. https://jainworld.com/scripture/jina-sutra-quotations/

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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