Bouzincourt
Bouzincourt est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Cet article possède un paronyme, voir Bouzancourt.
Bouzincourt | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC du Pays du Coquelicot | ||||
Maire Mandat |
Michel Letesse 2020-2026 |
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Code postal | 80300 | ||||
Code commune | 80129 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Bouzincourtois | ||||
Population municipale |
546 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 67 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 01′ 38″ nord, 2° 36′ 45″ est | ||||
Altitude | Min. 67 m Max. 134 m |
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Superficie | 8,11 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Amiens (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Albert | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
La commune se trouve au nord-ouest d'Albert (Somme), sur l'ancien tracé de la route nationale 338 (actuelle RD 938) et sur le plateau surplombant la vallée de l'Ancre (rivière).
Localisation
Nature du sol et du sous-sol
Le sol de la commune est argileux et calcaire. Au sud, sur les coteaux, la craie est recouverte de limon composé de sable et d'argile[1].
Relief, paysage, végétation
Bouzincourt est située sur une hauteur dominant à 110 m de haut[1].
Hydrographie
Aucun cours d'eau ne traverse la commune. La nappe phréatique est située entre 25 et 30 m de profondeur[1].
Climat
Le climat de la commune est tempéré océanique avec vents dominants de nord et de nord-ouest.
Urbanisme et aménagement du territoire
La commune dispose d'un habitat groupé en une seule agglomération détruite pendant la Grande Guerre et reconstruite pendant l'entre-deux-guerres.
Activités économiques et de services
L'agriculture, l'industrie, l'artisanat et le commerce sont les activités dominantes de la commune.
Communes limitrophes
Bien que la départementale D 20 relie directement Bouzincourt et Aveluy, les territoires de ces deux communes ne se touchent pas : ils sont séparés par ceux de Mesnil-Martinsart et d'Albert qui se rejoignent de part et d'autre de la D 20.
Habitat
En 2007, il y a 219 habitations à Bouzincourt, dont 204 sont des résidences principales, 2 résidences secondaires, et 14 maisons vides. Parmi les résidences principales, 167 sont habitées par leurs propriétaires et 32 en location[2].
Urbanisme
Typologie
Bouzincourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[6],[7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (93,3 %), zones urbanisées (6,7 %), forêts (0,1 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
Bouzincourt est une formation médiévale en -court (issu du bas latin cortem) et signifiant « domaine rural ». Cet appellatif toponymique est la plupart du temps précédé d'un nom de personne germanique, le propriétaire, ce qui semble se confirmer ici.
Albert Dauzat[10] y voit le nom de personne germanique Boso, fréquemment attesté dans le nord de la France et également contenu dans Bossancourt (Bosonis curtis 854), Bouzancourt et Bézancourt (Bosencort, Buesencort fin XIIe siècle), mais pour Ernest Nègre[11], ce nom de lieu est analogue à Bouzencourt, hameau de la Somme, (Bosincourt 1153) qui contient plutôt l'anthroponyme Businus, hypocoristique du précédent.
Malheureusement, l'un et l'autre ne mentionnent pas d'attestations anciennes et les formes citées par un érudit du XIXe siècle, l'abbé Paul Decagny[12] sont hélas trop récentes et peu caractérisées, et elles vont à la fois dans le sens de l'explication d'A. Dauzat et dans celle d'E. Nègre : Bozencourt en 1300 et Boisincourt en 1347.
L'anthroponyme Boso est ici au cas régime, comme la plupart du temps dans les noms en -court, contrairement à une partie des noms en -ville, plus tardifs. Cet ancien prénom se perpétue sous la forme des patronymes Bozon, Boson et Bouzon.
Histoire
Moyen Âge
La première mention de Bouzincourt date de 1178. Lambert, seigneur de Bouzincourt fut cosignataire de la charte communale d'Encre.
En 1300, selon le Père Daire, Bouzincourt possédait un mayeur du nom de Raoul.
En 1362, Jean, chevalier, sire de Bouzincourt, était châtelain de la forteresse d'Encre.
En 1415, le seigneur de Bouzincourt mourut à la bataille d'Azincourt[13].
Époque moderne
Au XVIe siècle, la seigneurie de Bouzincourt passa à la Maison d'Humières[13].
Époque contemporaine
En 1870, après la bataille de l'Hallue, Bouzincourt fut occupée brièvement par les Prussiens[1].
La fin du XIXe siècle fut, pour la commune, marqué par l'exode des jeunes gens qui partirent à la ville chercher un travail dans l'industrie[1].
La commune fut le lieu de combats durant la bataille de la Somme et en particulier en 1916.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des habitants de la commune participèrent à la Résistance. Une famille du village hébergea deux enfants juifs, les soustrayant aux rafles, à la déportation et à l'extermination. Les noms des membres de cette famille sont inscrits sur le « mur des Justes » du Mémorial de la Shoah, à Paris.
Politique et administration
Population et société
Démographie
Les habitants s’appellent des Bouzincourtois(es)[17]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2018, la commune comptait 546 habitants[Note 3], en diminution de 0,73 % par rapport à 2013 (Somme : −0,18 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Enseignement
Le regroupement pédagogique intercommunal des Cinq-Tilleuls scolarise les enfants du village. Cinq communes sont regroupées au sein de cette entité de six classes qui dispose d'une cantine scolaire et où on attend 120 élèves à la rentrée 2018[22].
Associations locales
L'association de sauvegarde du patrimoine de Bouzincourt organise la visite des muches pour environ 500 personnes annuellement[23].
Économie
Sur 536 habitants en 2009, 324 sont en âge de travailler, 247 sont actifs et 77 sont retraités, 37 étudiants ou inactifs (20).
Dix-neuf entreprises sont installées sur la commune[24], et 16 fermes occupant un total de 962 hectares[25]. Les entreprises sont :
- 4 fabriques d'équipement électrique ;
- 7 fabriques d'autres équipements industriels (en particulier des vérins pneumatiques et associés) ;
- un coiffeur ;
- un restaurant ;
- un hébergement ;
- un charpentier ;
- un réparateur automobile ou agricole ;
- une société de financements ;
- une entreprise de construction ;
- une entreprise dont l'activité n'est pas précisée.
Culture locale et patrimoine
Église Saint-Honoré[26]
Détruite totalement pendant la Première Guerre mondiale, l'église Saint-Honoré de Bouzincourt fut reconstruite en 1920 en forme d'obus[27]. Son sommet culmine à 36 m.
Muches
Les muches, du picard se mucher, se cacher, sont des tunnels souterrains dans lesquels les populations se réfugiaient en cas de guerre. Celles du village, creusées vers 1550, comptent plus de 1000 inscriptions de soldats canadiens, gravées lors de la Première Guerre mondiale (2 100 au total) ; la plus vieille date du XVIIIe siècle (1711)[28]. En août 2018, trois ingénieurs de l'Institut national des sciences appliquées (INSA) modélisent en trois dimensions les inscriptions laissées sur les parois par les soldats de la Première Guerre mondiale. Il devrait ensuite être possible de visiter devant un écran cet aspect des galeries creusées à partir du XVIe siècle[29].
L'entrée se fait dans l'église, des visites sont organisées pendant les journées du patrimoine[23].
Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix
Construite en 1938, avec deux fenêtres ornées de vitraux[30].
- Les muches de Bouzincourt, allée principale.
- Approvisionnement des canons de 75, entre Hédauville et Bouzincourt, 1er juillet 1916.
Bouzincourt dans les arts
Citons le sketch d'Anne Roumanoff : « Une année à Bouzincourt ».
Pour approfondir
Bibliographie
- Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne ou recherche sur les villes, bourgs et hameaux qui le composent, 1844, réédition Paris, Rassorts Lorisse, 1999, (ISBN 2 - 87 760 - 937 - 5)
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune de Bouzincourt, rédigée par A. Demarcy, instituteur, 189?, Archives départementales de la Somme, Amiens.
- insee Logement, 1968-2007.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Larousse 1968.
- Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Dalloz 1990.
- L'arrondissement de Péronne, 1833.
- Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne ou recherche sur les villes, bourgs et hameaux qui le composent, 1844, réédition Paris, Rassorts Lorisse, 1999, (ISBN 2 - 87 760 - 937 - 5).
- « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
- Vincent Hery, « Le divorce est consommé entre le maire de Bouzincourt et son premier adjoint », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ) « Les mauvaises relations entre les deux élus s’inscrivent dans le contexte de préparation des élections municipales de 2020. Jean-Baptiste Rouvillain, 30 ans, fils du désormais ex-premier adjoint, a présenté sa candidature au fauteuil de maire dans nos colonnes fin septembre. Il indiquait alors que son papa l’a assuré de son soutien « plein et entier » ».
- « Michel Letesse réélu maire de Bouzincourt », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
- habitants.fr, « Somme > Bouzincourt (80300) » (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Courrier picard, « Bouzincourt, contre la suppression d'un poste à l'école », édition Picardie maritime, , p. 17.
- Adeline Collet (Inscriptions des villageois, gravures, dessins de soldats, mais aussi fusils ou objets du quotidien... les muches renferment la mémoire de Bouzincourt depuis 1711), « Dans les entrailles des muches », Courrier picard, , p. 15.
- Créations et stock d'établissements par commune en 2009.
- Exploitations agricoles.
- clochers.org, « Église Saint-Honoré » (consulté le ).
- « Page sur Bouzincourt sur le site de la communauté de communes », sur paysducoquelicot.com.
- E. B., le Courrier picard, « Bouzincourt, deux associations pour valoriser le patrimoine », , p. 15.
- Courrier picard, « Les muches en trois dimensions », édition Picardie maritime, , p. 2.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 228 (ASIN B000WR15W8).
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