Boussemghoun

Boussemghoun (en berbère : Bussemɣun, ⴱⵓⵙⵎⵖⵓⵏ), est une commune de la wilaya d'El Bayadh en Algérie.

Boussemghoun

Oasis de Boussemghoun
Noms
Nom arabe بوسمغون
Nom berbère ⴱⵓⵙⵎⵖⵓⵏ
Administration
Pays Algérie
Wilaya El Bayadh
Daïra Boussemghoun
Code postal 32320
Code ONS 3213
Démographie
Gentilé Semghounien(ne)
Population 3 795 hab. (2008[1])
Densité 6,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 32° 51′ 51″ nord, 0° 01′ 12″ est
Altitude 1 005 m
Superficie 586,10 km2
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya d'El Bayadh.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Boussemghoun
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Boussemghoun

    Située dans les monts des Ksour, la commune abrite un vieux ksar berbérophone, qui se distingue par la présence d'une annexe de la zaouïa Tijaniyya, lieu de pèlerinage des adaptes de cette confrérie.

    Toponymie

    Le ksar porte le nom du saint patron, Sidi Boussemghoun. Il est plus connu sous le nom de « Ksar El Asâad » et a porté plusieurs noms : « Oued El Asnam » ou « Oued Essafaih », en référence aux pierres avec lesquelles le site a été édifié[2].

    Le nom premier de Boussemghoun est Agharm, mot berbère attesté dans plusieurs dialectes berbères. Le sens général du mot est « agglomération »[3].

    Géographie

    Situation

    Le territoire de la commune de Boussemghoun se situe à l'ouest de la wilaya d'El Bayadh, à 20 km au Sud de Chellala, à 190 km au Sud-Ouest d'El-Bayadh, à 500 km au Sud-Ouest d'Alger[4] dans les monts des Ksour (Atlas saharien)[5], dans la partie occidentale des Hauts Plateaux. Le ksar est bâti sur une colline entre le djebel Tanout et le djebel Tameda[4].

    Localités de la commune

    La commune de Boussemghoun est composée de six localités[6] :

    • Boussemghoun
    • Ouled Abdelkrim
    • Ouled Ben Djelloul
    • Ouled Hadj Bahous
    • Ouled Sidi Ahmed Medjdoub (en partie)
    • Semaghna

    Climat

    Le climat à Boussemghoun, est désertique. La classification de Köppen est de type BWk. La température moyenne est de 17.5 °C et la moyenne des précipitations annuelles ne dépasse pas 200 mm[7]. La région est caractérisée par des hivers froids et des étés chauds et secs[5].

     Données climatiques à Boussemghoun.
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2,4 3 5,6 9 13 18,7 22 21 16 11,8 6 3
    Température moyenne (°C) 7,3 9,2 11 16,2 20 26,1 29 29 23,3 17 12 7 17,5
    Température maximale moyenne (°C) 12,3 15 18 23,5 26 33 37,5 36 30 22,8 18 12
    Précipitations (mm) 15 9 21 17 12 7 3 6 18 20 16 16 160
    Source : climate-data.org[7]
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
     
     
     
    12,3
    2,4
    15
     
     
     
    15
    3
    9
     
     
     
    18
    5,6
    21
     
     
     
    23,5
    9
    17
     
     
     
    26
    13
    12
     
     
     
    33
    18,7
    7
     
     
     
    37,5
    22
    3
     
     
     
    36
    21
    6
     
     
     
    30
    16
    18
     
     
     
    22,8
    11,8
    20
     
     
     
    18
    6
    16
     
     
     
    12
    3
    16
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Histoire

    Ksar de Boussemghoun.

    Certaines sources historiques indiquent que le ksar de Boussemghoun fut édifié au troisième siècle de notre ère[2]. Boussemghoun était composé de sept ksars, édifiés le long d'un oued : At Moussa, At Ali, At Sidi Ahmed, At Slimane, At N'kiat, At Aïssa, du nom des fractions de tribu qui les habitaient, et Ighram, le seul qui ait subsisté[5].

    Dans l'époque médiévale, plusieurs auteurs arabes, en ont fait la description : Ibn Hawqal (Xe siècle), El Bekri (XIe siècle), El Idrissi (XIIIe siècle) et Ibn Khaldoun (XIVe siècle)[4]. Selon Hamza Boubakeur, à l'époque zianide, lorsque le cheikh Sid Ahmad Majdūb s'établit dans les environs d'Arbawet, Boussemghoun et tous les ksours berbères de la région professaient encore le kharidjisme. Le saint homme et les Arabes nomades alliés à sa cause imposeront la doctrine malékite[8].

    En 1956, durant l'époque coloniale française, Boussemghoun est promue commune[9]. Depuis 1959, la commune dépendait de l'arrondissement d'Aïn Sefra[10]. Elle a été rattachée à la wilaya d'El Bayadh à l'issue du découpage administratif de 1984. Auparavant, elle dépendait de la wilaya de Saïda[11].

    Ce découpage administratif a été contesté par les habitants, car la commune qui appartenait à l'espace ksourien, principalement intégré dans la wilaya de Naâma, a été séparé de son milieu naturel et social [11].

    Démographie

    Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Boussemghoun est évaluée à 3 795 habitants contre 2 480 en 1998[12].

    Patrimoine

    Boussemghoun est connue pour ses palmeraies, son ksar et la culture des grenades[2]. Le ksar a été classé au patrimoine culturel algérien[13].

    Le ksar de Boussemghoun possède une architecture saharienne, avec une organisation judicieuse des ruelles, des entrées au ksar et aux habitations ainsi qu'à la cour centrale, Djemââ ou Tadjmaât. Sa vieille mosquée, située au centre, remonte au début de la conquête musulmane, il abrite également la zaouïa Tidjaniya qui attire les disciples de cette confrérie, du pays de l'étranger de cette confrérie[2]. Il renferme trois portes : Bâb el Guebli, Bâb Nouaçi, Bâb Temadla[4].

    La région de Boussemghoun est riche en stations d'art rupestre, la station de Nkhilat (littéralement « Les petits palmiers ») est la plus importante, elle dispose notamment des représentations animales[5].

    Culture

    Annexe de la Zaouia Tijania.

    Le Tijanisme trouve son origine dans le village de Boussemghoun, en effet selon les adeptes de la confrérie soufie, Ahmed Tijani voit une apparition de Mahomet lors d'une retraite spirituelle dans ce village[14].

    La population de Boussemghoun est à majorité berbérophone[9], leur dialecte appartient à l'ensemble des oasis berbérophones du Sud oranais[15].

    La société locale maintient un grand nombre de traditions et de coutumes telles que les célébrations de mariages et la circoncision ainsi que tous les aspects des relations sociales et de la solidarité[4].

    La ville a décroché, la 3e place dans la deuxième édition du concours « Prix national de la ville verte »[16].

    Économie

    L'élevage, l'agriculture et le tourisme, sont les principales activités de la région[5],[4].

    Notes et références

    1. (en) Chiffres du recensement 2008 de la population algérienne, wilaya d'El Bayadh, sur le site de geohive.
    2. Rédaction L'Echo d'Algérie, « Patrimoine culturel : Le Ksar Boussemghoune dans la wilaya d’El Bayadh, un site qui résiste aux aléas du temps | L'Echo d'Algérie » (consulté le )
    3. « Mon beau pays », sur Djazairess (consulté le )
    4. Boualem Remini, Farhi Abdallah et Ait Saadi Mohamed Hocine, « Le ksar de Boussemghoun: identification de son patrimoine et perspectives de promotion du tourisme saharien », Courrier du Savoir, , p. 56-62 (lire en ligne)
    5. « Mon beau pays », sur Djazairess (consulté le )
    6. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya d'El Bayadh, p. 1554.
    7. « Climat Boussemghoun : Pluviométrie et Température moyenne Boussemghoun , diagramme ombrothermique pour Boussemghoun - Climate-Data.org » (consulté le )
    8. Yazid Ben Hounet, « Analyse anthropologique d’un saint maghrébin : Sîd Ahmâd Mâjdûb ou “ l’individu hors du monde ” », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, no 21, , p. 61–85 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.7422, lire en ligne, consulté le )
    9. « Boussemghoun fière de ses origines », sur Djazairess (consulté le )
    10. Yazid Ben Hounet, « Gérer la tribu ?. Le traitement du fait tribal dans l’Algérie indépendante (1962-1989) », Cahiers d’études africaines, vol. 48, no 191, , p. 487–512 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.11982, lire en ligne, consulté le )
    11. Mohamed Hadeid, Abed Bendjelid, Jacques Fontaine et Serge Ormaux, « Dynamique spatiale d’un espace à caractère steppique : le cas des Hautes Plaines sud-oranaises (Algérie) », Cahiers de géographie du Québec, vol. 59, no 168, , p. 469–496 (ISSN 0007-9766 et 1708-8968, DOI 10.7202/1037259ar, lire en ligne, consulté le )
    12. « Boussemghoun (Commune, El Bayadh, Algeria) - Population Statistics, Charts, Map and Location », sur www.citypopulation.de (consulté le )
    13. Liste Générale des Biens Culturels Protégés en Algérie.
    14. Vie et œuvre de Ahmed Tijani, sur le site officiel de la Voie Tidjaniya.
    15. S. Chaker, « Amaziɣ (le/un Berbère) », Encyclopédie berbère, no 4, , p. 562–568 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2465, lire en ligne, consulté le )
    16. « Deux villes des monts des ksour distinguées », sur Djazairess (consulté le )

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Bibliographie

    • Mohamed Benali, Boussemghoun: espace confrérique et pratiques linguistique: etude socio anthropologique et linguistique d'une communauté berbérophone au sud ouest algérien, Editions Dar el Gharb, (lire en ligne)
    • Portail de l’Algérie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.