Bourlon
Bourlon est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
Pour les articles homonymes, voir Bourlon (homonymie).
Bourlon | |||||
La place des anciens combattants, avec l'église. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Pas-de-Calais | ||||
Arrondissement | Arras | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Osartis Marquion | ||||
Maire Mandat |
Jean-Luc Boyer 2020-2026 |
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Code postal | 62860 | ||||
Code commune | 62164 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Bourlonais | ||||
Population municipale |
1 150 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 93 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 10′ 43″ nord, 3° 07′ 03″ est | ||||
Altitude | Min. 53 m Max. 127 m |
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Superficie | 12,3 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Cambrai (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Bapaume | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | [www.cc-osartis.com/bourlon/] | ||||
Géographie
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Bourlon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cambrai, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 64 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (78,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (74,6 %), forêts (16,5 %), zones urbanisées (6,1 %), prairies (2,8 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Selon les documents anciens disponibles, la commune a anciennement été nommée :
- antiquité : Burgus Longus
- 878 : Burislono[8]
- 1096 : Burlong
- 1101 : Burlun[9]
- 1129 : Bourlons[9]
- 1143 : Borlun[8]
- 1144 : Burlon[9]
- XIIIe siècle : Borlon[9]
- 1303 : Bourelon[9]
- 1360 : Bourloun[9]
- 1361 : Bourlon[9]
- avant 1664[10] : Burloin, Burleng
- XVIIIe siècle : Borlon
- XVIIIe siècle : Bourlon-Eslimont[9]
- 1764 : Eslimont Bourlon
- 1790 : Boulon[9]
- 1790 : Bourlon
- 1831 : Bourlon-Élimont[11].
Histoire
Protohistoire
Cette partie de la région connaît une occupation humaine au moins depuis la fin de la dernière glaciation.
Les archéologues, par exemple lors de fouille faisant suite au diagnostic réalisé du 9 mars au 17 avril 2009 dans le cadre du projet de canal Seine-Nord) ont découvert à Bourlon des preuves d'habitat et d'agriculture pour la période allant du IVe siècle avant notre ère, et plus encore pour la fin de la période gauloise (fin du Ier siècle avant notre ère). Les restes archéologiques ont cependant été fortement dégradé par les labours successifs[12]. Sur les 150 hectares de la future zone portuaire de Marquion, les archéologues de l'INRAP ont trouvé plusieurs habitats conservés dans le limon depuis la fin de la période néolithique (IIIe millénaire avant notre ère). Des tombes de l'âge du bronze ont aussi été trouvées, de même que des restes d'enclos circulaires à tumulus (plus de 40 m de diamètre pour le plus grand), avec de nombreux restes d'habitations de la même époque sur le site.
Plusieurs vestiges plus récents (âge du fer) tels que bâtiments agricoles, monument funéraire aristocratique, nécropoles et chemins ont aussi été trouvés, antérieurs à une villa gallo-romaine (plus de 200 m de long sur 100 m de large) équipée de thermes.
Première Guerre mondiale
Comme beaucoup de communes du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie, Bourlon a été fortement touchée par les combats du front ouest, à l'automne 1918[13].
Le bois de Bourlon, situé sur la ligne de crête à l'ouest de Cambrai, était une position stratégique importante pour la ligne Hindenburg, non loin du canal du Nord, de l'Escaut canalisé et contrôlant la route Cambrai-Bapaume.
Le 27 septembre 1918, le Corps canadien repousse les Allemands du bois de Bourlon. Ils traversent aussi le canal du Nord ; deux objectifs cruciaux pour le contrôle des importants axes routiers et ferroviaires de Cambrai. Exceptionnellement, l’assaut ne fut précédé d’aucun barrage d’artillerie ; la canonnade ne commença qu’une fois l’attaque lancée. Entourés de chars d’assaut et aidés du tir nourri des mitrailleuses, les Canadiens ont déjoué la défense allemande et fait de nombreux prisonniers[14].
C'est à la bataille du bois de Bourlon, lors de la bataille de Cambrai (du 20 novembre au 3 décembre 1917) que les alliés ont pour la première fois utilisé de nombreux chars (environ 300).
Le bois abrite à l'ouest un monument canadien honorant la mémoire des soldats qui y sont morts, et il est jouxté par un cimetière militaire britannique.
- Des soldats allemands observent un char anglais Mark I détruit, probablement dans le « bois de Bourlon », Photo prise en novembre 1917.
- Chargement sur des wagons de chars anglais pris par l'armée allemande, à titre de butin, en 1917.
- Des officiers allemands viennent observer le champ de bataille et quelques épaves de chars d'assaut anglais, près du village de Bourlon, en novembre 1917.
Séquelles de guerre
Malgré des opérations de désobusage lors de la période de la reconstruction (après la Première Guerre mondiale) puis de déminage après la Seconde Guerre mondiale, des armes et munitions datant de cette époque, dangereuses et sources de pollution sont encore fréquemment trouvées par les agriculteurs, les habitants ou lors de travaux de génie civil (par exemple, fin août 2012, avant le début des travaux du canal Seine-Nord, les services de déminage de la Sécurité civile ont trouvé (sur 850 hectares) plus de 6 tonnes de munitions non explosées (385 obus, 1 mine, 3 fusées, 47 grenades et 1 caisse de balles) non explosées ayant nécessité 45 interventions de démineurs.
Politique et administration
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2018, la commune comptait 1 150 habitants[Note 3], en diminution de 5,74 % par rapport à 2013 (Pas-de-Calais : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (17,2 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,4 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 49,6 % d'hommes (0 à 14 ans = 19,6 %, 15 à 29 ans = 21,1 %, 30 à 44 ans = 24 %, 45 à 59 ans = 21,3 %, plus de 60 ans = 14 %) ;
- 50,4 % de femmes (0 à 14 ans = 18 %, 15 à 29 ans = 17,4 %, 30 à 44 ans = 20,8 %, 45 à 59 ans = 23,4 %, plus de 60 ans = 20,4 %).
Culture locale et patrimoine
Vestiges antérieurs à la première guerre
- Porte du château rouge (rue des Mouches).
- Mur d'enceinte du château de Francqueville (chemin Vert - face à la salle polyvalente).
Première Guerre mondiale
- Mémorial Canadien (commémore la bataille du canal du Nord et la prise de Bourlon - 1918).
- Stèle du Lieutenant Windeler (Bois de Bourlon - soldat britannique tombé en novembre 1917 lors de la bataille de Cambrai).
- Stèle du Private Oliver Bowen (Bois de Bourlon - soldat britannique tombé en novembre 1917 lors de la bataille de Cambrai).
- Cimetière du Commonwealth.
- Stèle Lieutenant Graham Lyall (a côté du monument aux morts, soldat canadien ayant participé à la libération du village en septembre 1918).
Seconde guerre mondiale
- Stèle du Maquis (combat du 11 juin 1944).
Divers
- Monument aux morts par Charles-Albert Walhain.
- Stèle AFN, Indochine, Opex (inaugurée en mars 2009).
- Chapelles (rue de Sains et rue de Mœuvres).
- Église Saint-Martin.
Héraldique
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Les armes de Bourlon blasonnent ainsi : d'azur à l'étoile d'argent, au chef du même chargé d'une aigle de sable. |
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Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- Ressource relative à la géographie :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cambrai », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne), p. 833.
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1101013/f153.image.r=burlong.langFR
- Jean le Carpentier, Histoire Genealogique Des Païs-Bas, Ou Histoire De Cambray, Et Du Cambresis, , 1729 p. (lire en ligne), p. 295.
- P.-M. Barbichon, Dictionnaire complet de tous les lieux de la France et de ses colonies : Ouvrage enti'erement neuf, , 1054 p. (lire en ligne), p. 367.
- Archéologie préventive, ferme gauloise de Sains-lès-Marquion ; Une exploitation agricole nervienne très arasée, 2011-07-15, mis à jour 2011-08-10
- Histoire de Bourlon sur le site de la Mairie
- Film d'archives (de 8 min 48 s) du Canadian War Records Office, Ministry of Information montrant des colonnes de prisonniers allemands et soldats canadiens et écossais montant au front
- « Le bilan des maires - Bourlon - Jean-Luc Boyer veut une meilleure circulation dans le centre du bourg et une « vraie » salle des fêtes : Jean-Luc Boyer a été élu maire au premier tour en 2001 et réélu en 2008.Candidat à sa succession au mois de mars 2014, il dresse le bilan de son deuxième mandat. », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
- « Liste des communes et des maires » [xls], Préfecture du Pas-de-Calais, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Bourlon en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population du Pas-de-Calais en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
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