Boulevard Pereire

Le boulevard Pereire est une voie du 17e arrondissement de Paris.

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17e arrt
Boulevard Pereire

Boulevard Pereire, côté impair.
Situation
Arrondissement 17e
Quartier Ternes
Plaine-de-Monceaux
Batignolles
Début 2, rue Jouffroy-d'Abbans (côté impair) et 111, rue de Saussure (côté pair)
Fin 80, avenue de la Grande-Armée (côté impair) et 99, boulevard Gouvion-Saint-Cyr (côté pair)
Morphologie
Longueur Côté impair : 2 540 m
Côté pair : 2 260 m
Largeur Total : 43,70 m
Chaque voie : 16,70 m
Historique
Création 18 mars 1853
Géocodification
Ville de Paris 7208
DGI 7258
Géolocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

Le boulevard est formé par deux voies plantées d'arbres, situées de part et d'autre de la ligne d'Auteuil et dont les limites sont :

Sa longueur est de 2 540 mètres et sa largeur varie entre 16,70 et 43,70 mètres.

Le boulevard traverse la place du Maréchal-Juin et la place de Wagram.

Origine du nom

Émile Pereire.

Le boulevard tient son nom d'Émile Pereire, concessionnaire de la ligne d'Auteuil. Sous l'Occupation, un changement de nom est proposé par le capitaine Paul Sézille, directeur de l'Institut d'étude des questions juives, en raison de l'origine juive des frères Pereire. Il suggère au SS Theodor Dannecker la dénomination « boulevard Édouard-Drumont » du nom du célèbre agitateur antisémite. Ce projet n'aboutit pas[1].

Historique

Le boulevard Pereire nord et sud a été aménagé de 1852 à 1854 en liaison avec la construction de la ligne d’Auteuil, en embranchement de la ligne de Paris à Saint-Germain, par une compagnie fondée par les frères Pereire, sur le territoire des communes de Batignolles-Monceaux et de Neuilly entre le mur des Fermiers généraux et l’enceinte de Thiers, qui ne sera annexé à la Ville de Paris qu’en 1860.

Ces communes offrent quatre hectares de terrains le long des fortifications entre la rue de Saussure et la porte Maillot à la compagnie à la condition de réaliser un boulevard de dix mètres de large de chaque côté de la ligne et une station au droit du pont Cardinet[2]. La ligne est construite en tranchée sans aucun passage à niveau. Le boulevard est la première voie réalisée à l’intérieur de l’espace rural, vide de constructions avant 1854, compris entre l’enceinte fortifiée construite de 1841 à 1843 au nord (emplacement de l'actuel boulevard Berthier), la route d’Asnières, actuelle rue de Tocqueville à l’est, la rue Cardinet au sud et la rue de Courcelles à l’ouest et marque le début de l’urbanisation de la plaine Monceau par Haussmann et les frères Pereire sous le Second Empire.

Sur la partie sud du boulevard, le quartier des Ternes était en début d’urbanisation en 1854 mais comportait encore des espaces non construits, notamment le petit étang de la Grenouillère, où le boulevard et la ligne ont été réalisés sans expropriation importante.

Le tronçon du boulevard Pereire nord de la place de Wagram à la rue de Saussure a été ouvert, plus tard, en 1869.

Dans les années 1860-1880, des villas ou hôtels particuliers se construisent le long du boulevard, puis à partir des années 1870, des immeubles de type haussmannien. L’habitat individuel a été en grande partie remplacé au cours de la première moitié du XXe siècle par des immeubles collectifs de type post-haussmannien ou de style Art déco de qualité. Il reste cependant quelques maisons des origines de l'urbanisation.

Les constructions antérieures à la réalisation du boulevard sont exceptionnelles. On remarque une petite maison à l’angle de la rue de Tocqueville, ancienne route d’Asnières[3].

Les deux voies d’origine furent portées à quatre en 1900, les talus de la tranchée étant remplacés par des murs verticaux[4].

La tranchée fut recouverte à la fin des années 1980 en liaison avec la construction de la branche nord-est du RER C en remplacement de l’ancienne ligne d’Auteuil sauf sur partie la nord, de la place Loulou-Gasté à la rue de Saussure, où la voie ferrée n’est plus utilisée. Sur la couverture de la tranchée, la promenade Pereire été aménagée en 1989 de la place du Maréchal-Juin à l’avenue des Ternes, des terrains de tennis de la place du Maréchal-Juin à la place Loulou-Gasté et un parking au sud de la porte Maillot[5].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 2  : en 1871, le photographe Léon Crémière (1831-1913) y installe son studio et laboratoire photographique[6].
  • No 19 : domicile de Maurice Ravel (1875-1937) de 1901 à 1904[7].
  • No 54 : domicile du poète Miguel Zamacoïs[réf. nécessaire].
  • No 56 : la tragédienne Sarah Bernhardt mourut à cette adresse le . C'est à partir de 1887, qu'elle s'était installée dans cet hôtel construit pour le directeur de théâtre Louis Cantin, moyennant un loyer annuel de 11 000 francs.[8] (Hôtel démoli).
  • No 98 : plaque en l'honneur de l'académicien Henri-Robert (1863-1936).
  • No 149 : l'artiste lyrique Numa Auguez (1847-1903) y habita[réf. nécessaire]. Ici vécut et mourut le peintre Jean Veber (1864-1928), une plaque en rappelle le souvenir.
  • No 173 : le peintre Pierre-Gaston Rigaud y habita, de 1913 à 1939, puis son fils, Jean Rigaud, des années 1950 à 1999[réf. nécessaire].
  • No 177 : le comédien et metteur en scène Charles Dullin et son épouse, Marcelle Jeanniot-Dullin, y vécurent à partir de 1919 et y créèrent un an plus tard L'Atelier, troupe-école visant au renouveau de l'art dramatique. Marcelle Jeanniot-Dullin y mourra en 1964[réf. nécessaire].
  • No 180 : accès au square Bayen.
  • No 241 : ancien siège de La Cinq, devenu celui de la société 20th Century Fox France.
  • Le compositeur Robert Planquette y habita[réf. nécessaire].
  • L'architecte Émile Bénard y habita[réf. nécessaire].


Dans la littérature

  • Le boulevard est le lieu principal de l'action du roman Cri des profondeurs (1951), de Georges Duhamel, décrivant la vie d'une société pharmaceutique sous l'Occupation. L'auteur y situe l'entreprise Dardaille, Winterberg and Co. qui subit un changement de nom en raison de la judéité de son associé[9], tout comme l'appellation même du boulevard durant la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

  1. Lettre de Paul Sézille à Theodor Dannecker, Archives de la préfecture de police, série BA 1817 (dossier B51), cité par Maurice Rajsfus, Opération Étoile jaune, Le Cherche midi, 2002, 272 p. (ISBN 978-2862749563).
  2. André Jacquot, 130 ans de trains sur la ligne d'Auteuil : ou de la ligne d'Auteuil à la VMI [Vallée de Montmorency-Invalides], Valignat, Éditions de l'Ormet, , 112 p. (ISBN 2-906575-01-1), p. 61.
  3. Bernard Rouleau, Villages et faubourgs de l'ancien Paris : histoire d'un espace urbain, Paris, Éditions du Seuil, , 383 p. (ISBN 2-02-008896-7), p. 260 et suiv.
  4. Bruno Carrère, La Saga de la Petite Ceinture, Paris, La Vie du Rail, , 176 p. (ISBN 978-2-37062-048-4), p. 89.
  5. Bruno Carrère, La Saga de la Petite Ceinture, Paris, La Vie du Rail, , 176 p. (ISBN 978-2-37062-048-4), p. 133.
  6. Dossier de Léon Crémière dans les collections de la Société française de photographie, sur sfp.asso.fr.
  7. Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, (ISBN 978-2-36890-577-7, notice BnF no FRBNF45607052), p. 31, 33, 76, 91
  8. Danièle Prévost, Sarah Bernhardt chez elle à Paris, Soc. hist. des 8e et 17e arrondissements, n° 151, mai 2021
  9. Georges Duhamel, Cri des profondeurs, Mercure de France, 1951, p. 145-146.
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