Bothon de Bessin
Bothon de Bessin ou Bothon de Bayeux, ou encore Bethon[1], est un seigneur Normand[N 1] appartenant à l'entourage de son jarl Rollon, d'abord comme important chef de guerre Viking puis en tant qu'intendant à sa Cour. Il sert également sous le règne de Guillaume Longue-Épée, fils de Rollon.
Il est participe à la destruction de Bayeux puis à sa reconstruction quelques décennies plus tard.
Biographie
De chef viking...
Vers 890, tandis que Rollon assiégeait Paris, Bothon orchestre le siège infructueux de Bayeux, durant lequel il est fait prisonnier par Berenger II de Neustrie, comte de la ville[2]. Il est libéré contre une trêve d'un an[1]. Par la suite, Bayeux et sa population sont anéantis dans années qui suivent, en guise de représailles, par Rollon[3].
Bothon, tente de prendre le bourg de Croisic lors d'une expédition mais en est dissuadé par une apparition de Saint-Aubin, êveque d'Angers, à la tête des assiégés croisicais[3].
... à comte Normand
Après le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, qui reconnait à Rollon le contrôle de la Neustrie, Bothon reçoit dans son apanage le comté de Bessin, Ce territoire s'étend jusqu'à l'Orne, tient Bayeux pour ville principale et comprend, entre autres, Saint Lô et Torigny[2],[1]. Quelques décennies plus tard, Bothon prend en charge la reconstruction de Bayeux en redressant sa cathédral, ses églises et ses habitations[2]. Son image étant parfois associée à la ville de par son titre carolingien de comte, certaines sources le nomme Bothon de Bayeux[4],[5].
Après la mort de Rollon vers 932, Bothon continue d'exercer une influence à la Cour du nouveau Jarl, Guillaume Ier de Normandie fils du défunt et désigné comme son successeur par anticipation[N 2].
Vers 934, Bothon participe à la défense victorieuse de Rouen face à la révolte de barons Normands menée par Riulf — autre Viking —, durant laquelle Bothon a, avec Anslech de Bricquebec et Bernard le Danois, un rôle de conseiller auprès de Guillaume Longue-Épée, l'encourageant à combattre sans l'aide des Francs[7],[N 3]. A l'issue de cette bataille, après qu'on ait apporté à Guillaume Longue-Épée la nouvelle de la naissance de son fils, Bothon est dépêché à Fécamp par son chef au coté de l'évêque de Bayeux, Henri Ier, afin que le nouveau-né reçoive le baptême[8],[9].
Bothon assure enfin l'éducation de Richard Ier de Normandie[10], fils de Guillaume Longue-Épée, ce dernier souhaitant s'assurer que son fils parle danois[11], la langue de ses ancêtres[7],[N 4].
Notes et références
Notes
- À cette époque, Vikings et Normands désignent un même peuple d'origine scandinave; par opposition aux Francs avec qui ils constituent plus tard, sur les terres conquises par Guillaume Longue-Épée puis Guillaume le Conquérant, les normands de Normandie.
- Conformément au souhait de Rollon et à la tradition scandinave, Guillaume Longue-Épée a aurait été désigné comme son successeur vers 927, par une assemblée de barons Normands et Bretons dépendants de l'autorité du Jarl[6].
- La rue du Pré-de-la-Bataille en porte le souvenir.
- Selon Jean-Michel Robert, les écrivains scandinaves du Moyen Âge désignaient la Scandinavie comme le pays d’une seule langue : « Dansk tunga » [12].
- En comparaison, Pépin le Bref se traduit par Pepin The Short en anglais[13].
Références
- Frédéric Pluquet, Essai historique sur la ville de Bayeux et son arrondissement, Caen, T. Chalopin, , Caen p. (notice BnF no FRBNF31124766, lire en ligne).
- E.-F.-A Chigouesnel, Nouvelle histoire de Bayeux, Bayeux, impr. de Saint-Ange Duvant, , 640 p. (notice BnF no FRBNF30238214).
- Gustave Bascle de Lagrèze, Les Normands dans les deux mondes, Paris, Firmin-Didot, , 358 p. (notice BnF no FRBNF30063642), p. 173.
- Henri Fouquet, Histoire civile, politique et commerciale de Rouen, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, vol. 2, Rouen, Métérie ; Augé, , 934 p., 2 vol. ; 25 cm (lire en ligne), partie 2, chap. XXVI (« Topographie. Vieux Rouen »), p. 883-884.
- (en) Arthur Edwin Bye, History of the Bye family and some allied families. Initial letters, coats of arms, and many of the illus. by the author., , 450 p., 28 cm.
- François Neveux, La Normandie des ducs aux rois : Xe-XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, , 611 p., 21cm (ISBN 2-7373-0985-9, notice BnF no FRBNF36705506, lire en ligne), p. 35.
- François Neveux, La Normandie des ducs aux rois : Xe-XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, , 611 p., 21cm (ISBN 2-7373-0985-9, notice BnF no FRBNF36705506, lire en ligne), p. 35.
- Pierre Bouet, « Dudon de Saint-Quentin et Fécamp », Tabularia, CRAHAM - Centre Michel de Boüard, Presses universitaires de Caen « Guillaume de Volpiano : Fécamp et l’histoire normande », , p. 56 (DOI 10.4000/tabularia.1642, lire en ligne).
- (en) Paul Webster (trad. Janet Shirley), History of the Dukes of Normandy and the Kings of England by the Anonymous of Béthune, Taylor & Francis Ltd, Paul Webster, coll. « Crusade Texts in Translation », , 232 p. (ISBN 978-1-138-74349-6), p. 41.
- Louis Passy, Jules Malathiré, René Salles, Germain Lefèvre-Pontalis et Joseph Depoin, La Société historique du Vexin et le millénaire normand : discours de MM. Louis Passy, Malathiré et René Salles, vol. 1, Pontoise, bureaux de la Société historique, , 62 p., 26 cm (notice BnF no FRBNF34103076, lire en ligne)
- Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des villes de France avec une introduction générale pour chaque province, Paris, Furne, Perrotin, Fournier, , 828 p. (notice BnF no FRBNF43506630, lire en ligne).
- Jean-Michel Robert, « Les langues voisines en Scandinavie », Revue de didactologie des langues-cultures et de lexiculturologie, Klincksieck, no 136 « Éla. Études de linguistique appliquée », , p. 465-476 (ISSN 0071-190X, e-ISSN 1965-0477, DOI https://doi.org/10.3917/ela.136.0465, lire en ligne). via Cairn.info.
- (en) British Museum, « Pepin the Short, King of the Franks », sur www.britishmuseum.org (consulté le ).
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