Billy Beane

William Lamar « Billy » Beane III, né le à Orlando (Floride) est un ancien joueur américain de baseball et un dirigeant des Athletics d'Oakland de la Ligue majeure de baseball. Depuis octobre 2015, il est vice-président des Athletics après en avoir été le directeur général de 1997 à 2015. Il est le sujet de l'ouvrage de Michael Lewis Moneyball, adapté à l'écran en 2011 où il est représenté par Brad Pitt.

Billy Beane
Voltigeur
Frappeur droitier  Lanceur droitier
Premier match
13 septembre 1984
Dernier match
1er octobre 1989
Statistiques de joueur (1984-1989)
Moyenne au bâton ,219
Coups sûrs 66
Coups de circuit 3
Points produits 29
Équipes

Joueur

Administrateur

Beane évolue dans la Ligue majeure de baseball comme joueur de champ extérieur de 1984 à 1989.

Carrière au baseball

Joueur

Billy Beane à 27 ans, lors de sa dernière saison avec les Athletics d'Oakland en 1989.

Beane grandit à San Diego en Californie. Son père, officier de la marine, lui apprend comment lancer au baseball[1]. Il suit des études à la Mt. Carmel High School où il excelle en football américain, baseball et basket-ball[1]. Il abandonne le football américain par crainte d'une blessure qui puisse compromettre sa carrière au baseball. Malgré ce choix, l'université Stanford tente de le recruter dans un cursus football-baseball où il aurait eu le rôle de quaterback à la place de John Elway[1]. Beane rejoint l'université de San Diego et suit des cours d'économie pendant l'après-saison.

Comme beaucoup d'équipes s'attendaient à ce que Beane rejoigne Stanford[1], il chute dans l'ordre du repêchage amateur et n'est recruté qu'en 23e position en 1980 par les Mets de New York[2]. Après une visite médicale chez les Mets, Beane signe un contrat de 125 000 dollars, déclarant alors, en choisissant signer chez les Mets plutôt que d'aller à Stanford, que ce serait la seule décision qu'il prendrait dans sa vie pour une question d'argent[1].

Convaincus que Beane avait un meilleur potentiel que Darryl Strawberry, le choix no 1 de la franchise lors du repêchage, les Mets envoient Beane en A+ chez les Little Falls Mets et Strawberry au niveau recrues[1]. Beane rencontre des difficultés et ne s'adapte pas à ce nouveau niveau de compétition[1].

Il rejoint la Ligue majeure en 1984 comme champ extérieur de réserve. Il évolue pour deux équipes qui remportent la Série mondiale, les Twins en 1987 et les Athletics en 1989, mais ne joue pas en séries éliminatoires. Il conclut sa carrière après 148 matchs en 1989 et une moyenne au bâton de ,219.

Statistiques

Saison Équipe G AB R H 2B 3B HR RBI SB BA
1984 NYM 5100100000,100
1985 NYM 880210010,250
1986 MIN 801832039603152,213
1987 MIN 12151420010,267
1988 DET 661100010,167
1989 OAK 3779819500113,241
Totaux 14830130661403295,219

Directeur général

Ne réussissant pas à intégrer l'alignement des Athletics en 1990, Beane sollicite Sandy Alderson, alors directeur général des A's pour un poste de recruteur[1]. Il garde cette position jusqu'en 1993 et devient assistant directeur général en 1994[1].

En 1995, le propriétaire de la franchise, Walter A. Haas Jr meurt. Il avait dépensé beaucoup d'argent en salaires pour les joueurs, et les nouveaux propriétaires, Stephen Schott et Jen Hofmann demandent à Alderson de réduire la masse salariale[1]. En conséquence, le gérant commence à réfléchir à l'utilisation des sabermetrics pour obtenir des joueurs sous-évalués et à moindre coût.

Beane succède à Alderson en 1998 et continue le travail d'Alderson pour créer l'une des meilleures équipes au ratio masse salariale/résultats. En 2006, l'équipe possède par exemple la 24e masse salariale des 30 équipes MLB mais termine la saison avec le 5e bilan victoires/défaites.

Billy Beane (à gauche) et Michael De Luca en septembre 2011 au Festival du film de Toronto.

Fort de ce succès, il fait l'objet d'un ouvrage de Michael Lewis : Moneyball en 2003. Le livre décrit les méthodes de travail de Beane et la façon avec laquelle il a réussi à construire une équipe performante à faible coût. Ces méthodes ont influencé un changement de mentalité dans le monde du baseball[3].

Malgré ces changements, la franchise ne parvient qu'une seule fois en séries éliminatoires, en 2006 et échoue au second tour face aux Tigers de Détroit après avoir battu les Minnesota Twins au premier tour.

En , Beane est reconduit comme directeur général et devient actionnaire minoritaire de la franchise[4]. Il fête en 2008 sa dixième année comme directeur gérant chez les A's ainsi que les vingt ans de son arrivée avec la franchise en 1988[5].

Les A's ne participent plus aux séries éliminatoires de 2006 à 2011, ce qui a nourri les critiques à l'encontre de Beane et de son approche de direction. Une explication possible de ce manque de réussite résulte peut-être dans le fait que de nombreuses franchises ont pris exemple sur les Athletics dans leur façon de recruter les joueurs. Beane décrit sa philosophie de la manière suivante[6] :

« Tout est affaire de qualités d'évaluation et de calcul de coût associés. Il y a 30 ans, les courtiers achetaient leurs produits en faisant confiance à leur feeling. Laissez-moi vous dire ceci: chaque personne qui possède un plan de retraite a le choix. Elle peut choisir un gestionnaire de fond pour gérer sa retraite à l'instinct, ou quelqu'un qui le fera par recherche et analyse. Je sais quel serait mon choix. »

Illustrant cet exemple, Beane commence à se concentrer sur le recrutement de joueurs de l'école secondaire (high school), un groupe largement ignoré par la MLB lors du repêchage amateur, les considérant comme grossièrement sous-évalués[6]. Lui et d'autres managers ont changé leur stratégie de recrutement en mettant l'accent sur les performances défensives des joueurs, des critères qui avaient été dévalués immédiatement après la "révolution Moneyball". À titre d'exemple, les A's terminent leur saison 2010 avec un ratio victoires-défaites de ,500 et ratent les séries éliminatoires, mais mènent la Ligue majeure en moyenne défensive, accordant le plus petit nombre de points en Ligue américaine[7].

La saison 2012 des A's fut une année charnière. Depuis 2007, l'équipe ne fit pas mieux qu'une fiche de ,500 en 2010 et ne passèrent jamais près de faire les séries. Beane entama un ménage en début de saison, dans lequel la plupart des experts s'accordèrent pour dire que les A's étaient en reconstruction et voués à une saison de plus de 100 défaites. Gio Gonzalez était le lanceur vedette de l'équipe, mais ce dernier se rapprochait du jour où il allait gagner le gros lot, ce que l'organisation ne pouvait être en mesure de lui consentir. Ils l'échangèrent donc à Washington en compagnie du jeune Robert Gilliam contre 4 jeunes joueurs : Tommy Milone, Derek Norris, Brad Peacock et A. J. Cole. Tommy Milone obtint une fiche de 13 victoires et 10 défaites à sa première saison complète dans les majeures et débuta même la 2e partie de la série de division contre les Tigers à Detroit. Derek Norris obtint le rôle de receveur substitut lors du départ du très coûteux et peu productif Kurt Suzuki. Beane échangea également son releveur numéro 1, Andrew Bailey, contre le voltigeur Josh Reddick des Red Sox de Boston. Andrew Bailey a dû se contenter d'un faible 17 manches lancées dû à une blessure au pouce, tandis que Josh Reddick frappa 32 circuits et obtint le Gant doré comme voltigeur de droite.

Le ménage s'est continué lorsque Beane échangea Trevor Cahill, alors son lanceur numéro 2, ainsi que le releveur Craig Breslow en Arizona, contre le lanceur partant Jarrod Parker, le releveur Ryan Cook et le joueur d'utilité Collin Cowgill. Cahill eut une saison respectable chez les Diamondbacks, mais Jarrod Parker fut encore meilleur avec une fiche de 13 victoires et 8 défaites en 29 départs et une moyenne de points mérités de 3,47, débutant même la première rencontre des Séries de divisions contre les Tigers à Detroit. Ryan Cook a fort impressionné, lui aussi à sa première saison complète en carrière, lançant la 7e ou 8e manche afin de préserver l'avance et préparer la table pour le stoppeur Grant Balfour. Il cumula même 14 victoires sauvegardées avec une fiche de 6 victoires et 2 défaites, une moyenne de points mérités de 2,09, tout en réussissant 80 retraits au bâton en 73 manches et un tiers lancées.

Beane décida de ne pas accorder de contrat au voltigeur Josh Willingham, mais surprit tout le monde en accordant un contrat de 4 ans pour un total de 9 millions à un joueur cubain, Yoenis Céspedes. Avec tous ces changements, Beane avait économisé plus de 12 millions de dollars. Les A's cumulèrent un maigre 23 victoires en 54 rencontres, mais le vent tourna peu à peu. À la pause du match des étoiles, Oakland avait une fiche de .500 (43-43) et ils terminèrent la saison en remportant 51 victoires à leurs 76 derniers matchs, raflant le titre de division Ouest de la Ligue américaine au tout dernier match grâce à un balayage contre les Rangers du Texas qui avaient mené la division d'un bout à l'autre de la saison. Il aura fallu 5 matchs en Série de divisions pour éliminer les A's contre les Tigers et deux victoires de l'as lanceur Justin Verlander.

Après trois participations consécutives aux éliminatoires de 2012 à 2014, les Athletics vivent en 2015 une année de transition où leurs 94 défaites sont le total le plus élevé de la Ligue américaine[8].

Le 5 octobre 2015, Billy Beane est élevé au poste de vice-président des Athletics. Il renonce au poste de directeur général qui était le sien depuis la fin 1997 et est remplacé dans ces fonctions par David Forst, son assistant depuis 12 ans[9].

Autres activités

En , l'entreprise NetSuite nomme Beane directeur dans son comité exécutif. Le cofondateur de l'entreprise, Evan Goldberg, cite les qualités de Beane mêlant instinct et faits comme un facteur primordial dans le recrutement de ce dernier[10].

Lors du rachat des Earthquakes de San José, formation de Major League Soccer, par le groupe qui gère les Athletics, Beane, fervent supporter d'Arsenal F.C, commence à développer un système d'analyse objective de valeur des joueurs de football. Il accepte d'aider la direction du club de football à construire une équipe compétitive à faible coût. Les restrictions financières, comme le plafond salarial, sont plus dures encore en MLS qu'en MLB[11].

Beane participe en tant que consultant à l'élaboration du jeu MLB Front Office Manager.

Deux fois marié, il a une fille de son premier mariage et des jumeaux du second[6].

Honneurs

En , Sports Illustrated nomme Beane no 10 dans son Top 10 des directeurs généraux de la décennie, tous sports confondus[12].

Notes et références

  1. (en) Michael Lewis, Moneyball : The Art of Winning an Unfair Game, W.W. Norton & Company Inc., , 288 p. (ISBN 0-393-05765-8)
  2. (en) MLB, « 1980 MLB Draft History » (consulté le )
  3. (en) MLB, « Rethinking Moneyball » (consulté le )
  4. (en) ESPN, « Beane also gets extension trough 2012 » (consulté le )
  5. (en) Diablo Magazine, « Heavy Hitter », (consulté le )
  6. (en) ESPN, « The Revolutionary », (consulté le )
  7. (en) Rany Jazayerli, « Underevalued Sluggers », (consulté le )
  8. (en) 2015 American League Team Statistics and Standings, baseball-reference.com.
  9. (en) A's promote Billy Beane, David Forst to maintain front-office continuityAssociated Press, 5 octobre 2015.
  10. (en) San Francisco, « Billy Beane takes seat on NetSuite board », (consulté le )
  11. (en) The Star, « Mr. Beane's love affair with soccer » (consulté le )
  12. (en) Sports Illustrated, « 2000's: Top 10 GMs/Executives » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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