Bible d'Alcuin

La dite Bible d'Alcuin, également désignée sous les termes de Bible de Bamberg, est un manuscrit enluminé de la Bible réalisé à l'abbaye de Marmoutier entre 834 et 843. Le manuscrit d'époque carolingienne est conservé dans la bibliothèque d'État de Bamberg, en Allemagne[2],[3],[4].

Ne doit pas être confondu avec Bible de Bamberg.

Historique

La conception du manuscrit biblique est estimée entre 834 et 843[2]. Elle est, de manière générale, attribuée à l'abbatiat d'Aladard[5],[6]. Il est possible que la bible carolingienne de Bamberg ait été exécutée sous l'abbatiat d'Alcuin et produite devant Charlemagne[2].

Au début du XIe siècle, le manuscrit fait probablement l'objet d'une donation par l'empereur Henri II à la bibliothèque de la cathédrale de Bamberg[7]. Toujours en possession de la bibliothèque ecclésiastique au cours du XVe siècle, la bible carolingienne est adjointe d'une première de couverture estampilée d'un sceau incolore en 1611[3]. Le manuscrit est ensuite mentionné en 1749[3].

Caractéristiques et description

Enluminure représentant des scènes de la Genèse.

Généralités

La Bible d'Alcuin[Note 1], l'autre nom désignant le manuscrit carolingien de Bamberg trouve son origine dans l'un de ses médaillons sur lequel est inscrit « ALCUINUS ABBA »[2]. Le manuscrit comprend également un portrait de l'abbé tourangeau[10].

Le manuscrit est rédigé en minuscule caroline. Il se compose de 423 feuillets de parchemin au format in-folio et mesurant 47 × 35,5 cm[3]. Le contenu des feuillets est mis en page au format (de) 36,5 × 26,5 cm[3].

Textes notables

Les pages 2 et 6 rectos sont des épîtres de Saint Jérôme : Frater Ambrosius et Desiderii Mei[11]. La lettre majuscule de Frater (« F ») mesure 31 cm de haut et présente des motifs entrelacés de palmettes ; le reste du terme est doré à la feuille[11]. La lettre majuscule « D » du terme Desiredii est formée de motifs entrelacés verts et mesure 7,5 cm. Deux oiseaux sont représentés à l'intérieur de cette lettre[11].

Page de la Genèse

La page de miniatures représentant des scènes de la Genèse est, pour l'époque carolingienne, « inhabituelle »[12]. Elle comporte un registre de la création d'Adam et, à contrario des trois autres bibles carolingiennes  la Bible de Moutier-Grandval, la Première Bible de Charles le Chauve et la Bible de Saint-Paul , la création des animaux et de leur désignation, cette seconde partie se faisant en compagnie d'Adam[4]. Dans le deuxième registre figure la création d'Ève, se réalisant grâce à une côte d'Adam, suivie de la scène du péché originel[13].

Notes et références

Notes

  1. Henry Speyr-Passavant, en 1829, puis André Rais, en 1931, désignent la Bible de Moutier-Grandval comme étant la Bible « dite d'Alcuin »[8],[9].

Références

  1. (de) Alcuinus, Flaccus : Alkuin-Bibel : Staatsbibliothek Bamberg Msc.Bibl.1, Marmoutier bei Tours, ca. 834 - 843, Bibliothèque d'État de Bamberg, , 853 p. (lire en ligne), p. 339v.
  2. Bradley 2008, p. 64.
  3. (de) « Alkuin-Bibel », dans Die Handschriften des 8. bis 11. Jahrhunderts der Staatsbibliothek Bamberg, vol. 1 : Katalog der illuminierten Handschriften der Staatsbibliothek Bamberg., Wiesbaden, Harrassowitz, (lire en ligne), p. 26.
  4. Poilpré 2009, p. 1.
  5. Texte et image : Actes du Colloque international de Chantilly (13 au 15 octobre 1982)., Les Belles Lettres, , 219 p. (lire en ligne).
  6. Bradley 2008, p. 65.
  7. (de) « "Alkuin-Bibel" (fol. 5v) », sur le site du Germanisches Nationalmuseum (consulté le ).
  8. André Rais, « Une mise au point : la Bible de Grandval, dite d'Alcuin », Revue d'histoire ecclésiastique suisse, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  9. Henry Speyr-Passavant, Description de la Bible écrite par Alchuin de l'an 778 à 800, et offerte par lui à Charlemagne le jour de son couronnement à Rome, l'an 801, (lire en ligne).
  10. (en) G. W. H. Lampe, « Medieval History of the Latin Vulgate », dans The Cambridge History of the Bible, vol. 2 : The West from the Fathers to the Reformation, Cambridge University Press, , 628 p. (lire en ligne).
  11. (de) « Alkuin-Bibel », dans Die Handschriften des 8. bis 11. Jahrhunderts der Staatsbibliothek Bamberg, vol. 1 : Katalog der illuminierten Handschriften der Staatsbibliothek Bamberg., Wiesbaden, Harrassowitz, (lire en ligne), p. 27.
  12. (en) R. Cook, « The Genesis page of the Alcuin Bible: its layout and visual repertoire », Journal of the Australian Early Medieval Association, vol. 3, (lire en ligne, consulté le ).
  13. Poilpré 2009, p. 2.

Pour approfondir

Bibliographie

  • (en) Jill Bradley, chap. 2.1 « The Bamberg Bible », dans 'You Shall Surely not Die': The Concepts of Sin and Death as Expressed in the Manuscript Art of Northwestern Europe, c.800-1200, Brill, , 746 p. (lire en ligne).
  • (de) Bonifatius Fischer (de), Die Alkuin Bibel, .
  • (en) R. Cook, « The Genesis page of the Alcuin Bible: its layout and visual repertoire », Journal of the Australian Early Medieval Association, vol. 3, (lire en ligne, consulté le ).
  • Anne-Orange Poilpré, « La visibilité de Dieu dans les Bibles Carolingiennes », dans M.-P. Lafitte et J.-P. Caillet (éd.), Les manuscrits carolingiens. Actes du colloque de Paris. Bibliothèque nationale de France, le 7 mai 2007, Turnhout, (lire en ligne).
  • (de) « Alkuin-Bibel », dans Die Handschriften des 8. bis 11. Jahrhunderts der Staatsbibliothek Bamberg, vol. 1 : Katalog der illuminierten Handschriften der Staatsbibliothek Bamberg., Wiesbaden, Harrassowitz, (lire en ligne), p. 26 à 30.
  • (de) Friedrich Leitschuh (de), Führer durch die Köngliche Bibliothek zu Bamberg, (lire en ligne).
  • (de) Alcuinus, Flaccus : Alkuin-Bibel : Staatsbibliothek Bamberg Msc.Bibl.1, Marmoutier bei Tours, ca. 834 - 843, Bibliothèque d'État de Bamberg, , 853 p. (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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