Bernard Jeu

Enraciné dans le Nord, Bernard Jeu effectue tout son cursus universitaire, en philosophie et en russe, à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'université Charles de Gaulle-Lille III. Il enseigne ensuite comme professeur certifié, puis agrégé de philosophie à Saint-Amand, et, après quelques années à l'ambassade de France à Moscou comme conseiller culturel (1963-1966), retrouve en 1966 la faculté de Lille qu'il ne devait plus quitter. Successivement assistant, maître-assistant et maitre de conférences, il est nommé professeur à Lille III où il fait preuve de ses talents d'administrateur comme directeur de l'IUT de 1972 à 1975 et de 1979 à 1988, période pendant laquelle il assume aussi la présidence de l'U.E.R.E.P.S. de l'Université de Paris V.

Bernard Jeu consacre sa thèse et ses premières recherches à la philosophie soviétique ; il publie en 1965 : La philosophie soviétique en Occident. Son activité se diversifie ensuite sur des voies moins frayées. A ses nombreux articles consacrés à la pensée russe s'ajoutent des recherches sur la philosophie chinoise ainsi que sur des auteurs de l'Antiquité classique tels que Pindare ou Gorgias. Mais le domaine en lequel il se révéle un maître incontesté est celui du sport où il est très engagé dans la vie associative. Son apport original est de ne jamais y séparer l'activité praticienne et la réflexion philosophique, le travail de l'organisateur et l'interrogation permanente du chercheur sur le sens et la finalité de son action.

Fondateur du Centre lillois de recherche en analyse du sport en 1975, qu'il a dirigé jusqu'à son décès, il a produit, outre un grand nombre d'articles, plusieurs ouvrages de recherche fondamentale d'une approche novatrice, qui lui ont valu une notoriété internationale dans le domaine de la philosophie du sport[1].

Bernard Jeu mène de front la pratique du football, puis du tennis de table et ses études universitaires de philosophie et de russe. Après un séjour à l'Ambassade de France à Moscou en qualité de conseiller culturel il revient en 1966 en tant que professeur à l'Université de Lille III et fonde alors un club de tennis de table à Roubaix. Il occupe ensuite successivement la présidence du comité Nord puis celle de la fédération de 1982 à 1991. Il est membre de la Fédération internationale de tennis de table et siège au conseil d'administration et au bureau du Comité national olympique et sportif français de 1982 à 1991 où il fonde et dirige un groupe de recherche qui publiera Pour un humanisme du sport à l’occasion du centenaire du Comité international olympique.

Ses activités dans les plus hautes sphères du pouvoir sportif lui permettent d'y promouvoir l'idée que "le sport est culture". Maître à penser et précurseur en de nombreux domaines, Bernard Jeu est reconnu comme un philosophe et théoricien notoire du sport [2].

• Dès son décès en 1992 la fédération française de tennis de table lui dédie le challenge national Bernard Jeu[3] devenu depuis 2014 la coupe de France des clubs Bernard Jeu[4],
• En 1993 l'université de Lille III lui consacre un ouvrage[5],
• En 1994 le CNOSF lui décerne son Coubertn d'or[6],
• L'université Paris-V a donné son nom à l'un des bâtiments de son UFR STAPS[7]
• Sa ville natale de Roubaix[8] et celle de Mèze[9] ont donné son nom à un complexe sportif,
• Le cercle Bernard Jeu entretient sa mémoire et son message[10]^,[11]

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