Beatrice Webb

Martha Beatrice Potter Webb (née à Gloucester le , et morte à Liphook (en) dans le Hampshire, le ) est une économiste et militante socialiste britannique

Pour les articles homonymes, voir Webb.

Ne doit pas être confondue avec l'écrivaine britannique Beatrix Potter.

Biographie

Beatrice Potter nait à Gloucester, dans le comté de Gloucestershire. Elle est la petite fille d'un parlementaire radical, Richard Potter. En 1882, elle a une relation avec l'homme politique radical Joseph Chamberlain, alors ministre. En 1890, elle rencontre Sidney Webb, qui l'aide dans ses recherches. Ils se marient en 1892. Elle prend très souvent part aux activités politiques et professionnelles de son mari, y compris au sein de la Fabian Society. Elle participe ainsi à la création de la London School of Economics (LSE). Elle est coauteur de History of Trade Unionism (1894), et cocréatrice du magazine New Statesman en 1913[1].

Théoricienne de la coopérative

Elle contribue de manière importante aux théories politiques et économiques du mouvement de la Coopération. Elle est la première à employer les termes de « fédéralisme coopératif » et d'« individualisme coopératif » dans son livre publié en 1891 Le Mouvement Coopératif en Grande-Bretagne[1],[2].

Afin de comprendre les enjeux de la pauvreté, elle passa quelque temps dans une situation de pauvreté dans les quartiers de East End, démarrant une tradition suivie par la suite par des réformateurs sociaux tel que George Orwell ou Jack London[3].

Beatrice Webb pense que les sociétés fondées sur la consommation coopérative doivent former des sociétés fondées sur un mode de coopération de vente de gros et que les Coopératives Fédéralistes doivent acheter des fermes ou des usines. Elle est très critique vis-à-vis des coopératives ouvrières censées conduire au socialisme, pointant du doigt que de telles tentatives se sont largement soldées par des échecs[4].

Dans le livre de H. G. Wells, The New Machiavelli (1911), les époux Webb, sous le nom des Baileys, sont critiqués comme des bourgeois manipulateurs.

Eugénisme

Beatrice Webb admire Francis Galton. Elle pousse son époux Sidney Webb à adhérer à la Société eugénique à partir de 1890. Cependant, tous deux rejettent l'idée d'eugénisme positif de Francis Galton. Ils préconisent une action sur l'environnement plutôt que sur la biologie[5].

Archives

Les écrits de Beatrice Webb, et notamment son journal intime, sont regroupés dans les archives Passfield de la London School of Economics[6].

Œuvres

  • Cooperative Movement in Great Britain (1891)
  • Wages of Men and Women: Should they be equal? (1919)
  • My Apprenticeship (1926)
  • Our Partnership (1948)

Coécrites avec Sidney Webb :

  • History of Trade Unionism (1894)
  • Industrial Democracy (1897)
  • English Local Government Vol. I-X (de 1906 à 1929)
  • The Manor and the Borough (1908)
  • The Break-Up of the Poor Law (1909)
  • English Poor-Law Policy (1910)
  • Examen de la Doctrine syndicaliste, Paris, Librairie du parti socialiste, 1912, 63 pages (traduction d'un article paru en août 1912 dans The Crusade)
  • The Cooperative Movement (1914)
  • Works Manager Today (1917)
  • The Consumer's Cooperative Movement (1921)
  • Decay of Capitalist Civilization (1923)
  • Methods of Social Study (1932)
  • Soviet Communism: A New Civilization? (1935)
  • The Truth About Soviet Russia (1942)

Références

  1. (en) « Sidney and Beatrice Webb | British economists », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en) « Beatrice Webb - National Portrait Gallery », sur www.npg.org.uk (consulté le )
  3. (en) WomensMedia, « 4 Ways To Tap Into The Transformational Power Of Empathy To Find Common Humanity », sur Forbes (consulté le )
  4. Beatrice Potter, The Co-operative Movement in Great Britain, London: Swan Sonnenschein & Co., 1891
  5. Daniel Becquemont, « Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne. 1890-1900 », Mil neuf cent, no 18 « Eugénisme et socialisme », , p. 53-79 (lire en ligne)
  6. (en) « 'A poor thing but our own': the Webbs and the Labour Party. », sur The London School of Economics and Political Science
  7. Lebecq et al. 2013, p. 761

Voir aussi

Bibliographie

  • Stéphane Lebecq (dir.), Fabrice Bensimon, Frédérique Lachaud et Joseph Ruggiu, Histoire des îles britanniques, Paris, PUF, coll. « Quadrige Manuels », , 2e éd. (1re éd. 2007), 976 p. (ISBN 978-2-13-061745-7 et 2-13-061745-X)

Liens externes

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