Bataille de la Berre

La bataille de la Berre ou bataille de Birra se déroule en 737 et oppose le Royaume franc au Califat omeyyade. Elle s'inscrit dans la campagne menée par Charles Martel en Provence et en Septimanie et voit la victoire des Francs face aux Omeyyades[1].

Bataille de la Berre

Informations générales
Date 737
Lieu Berre
Issue Victoire franque
Belligérants
Royaume franc Califat omeyyade
Commandants
Charles MartelʿUmar ibn Ḫālid †
Forces en présence
InconnuesInconnues
Pertes
InconnuesInconnues

Invasion omeyyade en France

Batailles



Liste des guerres et des batailles de France
Coordonnées 43° 03′ 02″ nord, 2° 55′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : France

Contexte

Après la prise de Narbonne en 719 par le gouverneur omeyyade d'Al-ʾAndalus As-Samḥ ibn Mālik Al-Ḫawlāniyy[2], la ville est utilisée comme base militaire pour les opérations futures[3]. En 737, après le succès obtenu à la bataille d'Avignon, Charles Martel, maire du palais du Royaume franc, entreprend le siège de Narbonne. Comprenant que le sort de la Septimanie dépend de celui de la ville, le nouveau gouverneur d'Al-ʾAndalus ʿUqba ibn Al-Ḥaǧǧāǧ As-Salūliyy envoie une armée commandée par ʿUmar ibn Ḫālid pour secourir Narbonne[4]. Afin d'arriver avant qu'il ne soit trop tard, les Omeyyades décident de se rendre à Narbonne par mer. Arrivés au port, ils remontent l'Aude mais sont surpris par les fortifications de l'assiégeant, ils décident alors de rejoindre Narbonne par voie terrestre. Lorsque Charles Martel apprend la nouvelle, il laisse une partie de son armée assiéger la ville, et se dirige avec l'autre partie à la rencontre des Omeyyades qu'il intercepte près de l'embouchure de la Berre (étang de Bages-Sigean).

Déroulement

Localisation de la bataille de la Berre (carte actuelle). À l'époque, l'embouchure de la Berre se situait vraisemblablement près de Pech Maho (non loin du lieu de la bataille) ; la rivière se jetait dans l'étang qui recouvrait l'actuelle plaine du Lac avec peut-être aussi un bras vers Sigean).

Les Francs, guidés par des villageois à travers les Corbières, attaquent par surprise les Omeyyades, qui n'ont pas le temps d'effectuer une reconnaissance du terrain. Après avoir résisté au premier assaut, les Omeyyades cèdent puis battent en retraite après la mort de leur commandant ʿUmar. Les Francs les poursuivent, leur infligent de lourdes pertes, se constituent un important butin et font de nombreux prisonniers[5].

Conséquences

Après avoir battu l'armée venue secourir Narbonne, Charles Martel a les mains libres pour concentrer ses efforts sur le siège, mais la ville est bien défendue et résiste aux Francs. Le manque de matériel de siège, l'arrivée de l'hiver et l'apparition de menaces plus urgentes pour les Francs (l'hostilité du duc d'Aquitaine et la rébellion menée par Mauronte, duc de Provence) font que le siège est finalement levé la même année[6]. Dans la foulée, les Francs ravagent plusieurs villes en Septimanie, notamment Nîmes, Agde, Béziers et Maguelone[4]. Devenue une garnison sans véritable importance, Narbonne restera sous occupation musulmane jusqu'en 759, date à laquelle elle est conquise par Pépin le Bref. En fait de conquête, il semble qu'à l'instar de nombreuses villes de Provence et de Septimanie en 736 et 737, la ville est pillée et ses habitants en grande partie tués[7].

De plus, il est communément admis que c'est la bataille de la Berre qui a mis un coup d'arrêt à la conquête musulmane de l'Europe, et non la Bataille de Poitiers[réf. nécessaire]. En effet, l'enjeu de la bataille de la Berre était la libération de Narbonne, ville de garnison musulmane d'où partaient des razzia et où un pouvoir politique commençait à prendre forme.

Références

  1. Lire aussi sur Wikipedia Narbonne#P.C3.A9riode arabe
  2. (en) Ann Christys, Christians in Al-Andalus 711-1000, Londres, Curzon, , 231 p. (ISBN 0-7007-1564-9, présentation en ligne), p. 28.
  3. (en) Peter Malcolm Holt, Ann Katharine Swynford Lambton et Bernard Lewis, The Cambridge History of Islam, vol. 1A, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-29135-6), p. 95.
  4. Philippe Sénac, Les Carolingiens et al-Andalus : (VIIIe – IXe siècles), Paris, Maisonneuve & Larose, , 154 p. (ISBN 2-7068-1659-7), p. 31.
  5. (en) Paul Fouracre, The Age of Charles Martel, Londres, Longman, , 207 p. (ISBN 0-582-06476-7), p. 97.
  6. Archibald Ross Lewis, « The Development of Southern French and Catalan Society, 718-1050 », sur The Library of Iberian Resources Online, University of Texas Press, (ISBN 0318775298, consulté le ).
  7. Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Privat, (ISBN 2-7089-1649-1), p. 102.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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