Badji Mokhtar

Mokhtar Badji, plus couramment appelé Badji Mokhtar, né à Annaba (à l'époque Bône), en Algérie, le et mort au combat à Medjez Sfa (près de Guelma) le , est un militant politique et indépendantiste algérien. Il fait partie des 22 chefs historiques responsables du déclenchement de la Guerre d'Algérie. Il meurt le sous les balles de l'armée française, encerclé dans la forêt de Beni Salah, à Medjez Sfa dans la région de Guelma[1].

Badji Mokhtar
باجي مختار

Naissance
Annaba, Algérie
Décès  35 ans)
Medjaz Sfa, Algérie
Mort au combat
Origine Algérie
Allégeance FLN
Arme Armée de libération nationale
Grade Chef
Années de service 19541954
Commandement Wilaya II
Conflits Guerre d'Algérie

Biographie

Naissance, enfance et études

Badji Mokhtar est né à Bône dans l'algérie française, le , il a vécu après à Souk Ahras. Son père ayant été fonctionnaire au tribunal de Souk Ahras, Badji Mokhtar étudia dans les écoles primaires et secondaires de cette ville. Souffrant de la discrimination raciale, infligée aux écoliers algériens par le système colonial, il quitta les bancs de l'école en 1935 à l’âge de 16 ans.

Jeunesse militante

En 1936, il s'engage dans les rangs des Scouts musulmans algériens. Influencé par les idées de l’Association des oulémas musulmans algériens de Abdelhamid Ben Badis, il prend conscience de son identité amazigh-musulmane et rejette définitivement toute idée d’assimilation. Ces idées (assimilationnistes) avaient cours dans les milieux militants qui défendaient les intérêts du peuple algérien mais rejetées par les nationalistes les plus déterminés. En 1940, Badji Mokhtar avec un groupe de jeunes militants, créent à Souk Ahras, la première cellule de la jeunesse du Parti du peuple algérien (PPA). En 1944, Grâce à une ruse, Badji Mokhtar échappe au service militaire obligatoire dans l'armée coloniale. En jeûnant plusieurs semaines de suite, il réduit drastiquement son poids au point de convaincre les autorités militaires coloniales de le dispenser de cette corvée, considérée comme tel car le jeune Mokhtar ne se considérait pas comme français et en l’occurrence la France ne lui doit aucun service.

Badji Mokhtar milite au Mouvement des amis du manifeste et de la liberté avant d’adhérer au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques après sa création en 1946. Le , il est arrêté par l'appareil de répression coloniale à la suite d'un coup de filet mené contre les responsables de l'Organisation Spéciale, dont Badji Mokhtar est le représentant et chef à Souk Ahras depuis 1947. Il est torturé puis condamné par le tribunal de Guelma à trois années de prison. Cette condamnation est un heureux événement pour la révolution algérienne. En effet, au cours de son incarcération aux prisons de Alasnam (Chlef maintenant et Orleanvilles pour les colons) et de Blida, il rencontre les principaux dirigeants de l'Organisation Spéciale emprisonnés avec lui. On peut citer entre autres l’emblématique Ahmed Ben Bella (futur président de la République Algérienne) et Ahmed Mahsas. Ces contacts et les échanges qu'il a avec ces éminents personnages, le convainque que définitivement de la nécessité de la lutte armée à côté de l'action politique, pour l’émancipation du peuple algérien de l’oppression coloniale.

Son rôle dans la Révolution algérienne

Au début de l'année 1954, Badji Mokhtar participe à la création du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action), fer de lance de la révolution algérienne du . En juin de la même année, il prend part à la réunion des 22 chefs historiques dans une modeste villa du Clos Salambier à Alger appartenant à Lyès Deriche. Cette réunion scelle le déclenchement de la guerre d’Algérie. L'indépendance de l'Algérie est en marche.

Au cours des préparatifs pour les premiers combats, Badji Mokhtar assisté par Mohamed Boukhenouna (dit Si Hama), son lieutenant, supervise au secteur de Souk Ahras l'entraînement des militants et l’approvisionnement en armes et en munitions des premiers maquis. Badji Mokhtar dirige les premières opérations militaires contre les intérêts coloniaux au cours de la nuit du et après. Commandant le secteur de Souk Ahras, il assène les premiers coups durs aux intérêts coloniaux. L'attaque contre la mine de Nadhor est l’un des plus spectaculaires.

Sa mort

Badji Mokhtar est parmi les premiers chefs combattants algériens à mourir au combat. En , après avoir été encerclé par l'armée française dans la forêt de Beni Salah, il tomba au champ d'honneur dans la région de Medjaz Sfa à Guelma en .

Badji Mokhtar dans la postériorité

Près du lieu de sa mort s’est crée et s'est développé un grand village (quelques milliers d’habitants à 30 km au nord de Souk Ahras). Il porte aujourd’hui son nom. D’innombrables rues et édifices publics (écoles, hôpitaux, complexes sportifs…) à travers l’Algérie portent le nom de Badji Mokhtar. En outre, une grande université de sa ville natale Annaba et Bordj Badji Mokhtar (anciennement Bordj Le Prieur, située près de la frontière algéro-malienne) sont rebaptisées en son nom pour lui rendre hommage.

Notes et références

  1. www.1novembre54.com/#Badji Mokhtar

Voir aussi

Articles connexes

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