Diplôme national du brevet
Le diplôme national du brevet (DNB) est un diplôme national français qui atteste de l'acquisition de connaissances générales au terme de la scolarité au collège. Les élèves ont alors en général entre 14 et 15 ans. Il n'existe pas de lien entre la décision d'attribution du diplôme, qui est prise par un jury départemental, et la décision d'orientation après le collège, qui est proposée par le chef d'établissement sur avis du conseil de classe, prise par le recteur
« BEPC » redirige ici. Pour les autres significations, voir BEPC (homonymie).
Pour les articles homonymes, voir Brevet (homonymie) et DNB.
Diplôme national du brevet | |
Pays | France |
---|---|
Établissements | Collège |
Direction | Ministère de l'Éducation nationale |
Sélection | |
Accès | Aucun diplôme requis |
Diplôme | |
Durée de la formation | 4 ans[1] |
Diplôme délivré | Diplôme national du brevet (DNB) |
Niveau du diplôme au RNCP |
Bac - 3 (Niveau 3) |
Débouchés | |
Diplômes accessibles | Baccalauréat, CAP, BP, MC |
Historique
Le Brevet d'études du premier cycle du second degré (BEPC) est créé en 1947[2]. Il se substitue alors au brevet élémentaire qui permettait d’accéder aux postes de base dans l’administration. Le décret l'instituant dispose qu’il offre à ses titulaires des « avantages au moins équivalents ». Ce brevet permet notamment l'accès à la classe de seconde de l'enseignement long[3].
En janvier 1959, une réforme en profondeur du système scolaire amène la création des collèges d'enseignement général où est dispensé l'enseignement général court (par opposition à l'enseignement général long dispensé dans les lycées modernes, classiques ou techniques), sanctionné par le Brevet d'enseignement général qui s'ajoute au BEPC[4], le collège comme le lycée incluant les deux années du cycle d'observation (classes de sixième et cinquième) et les années suivantes de la scolarité obligatoire jusque 16 ans.
En 1962, devant l'échec des Groupes d'orientation dispersés (GOD) à assurer l'orientation selon leur mérite des élèves, fut établi le collège d'enseignement secondaire, réunissant sous un même toit des filières type lycée, type CEG et type transition-pratique.
À partir de l’année scolaire 1980-1981, le BEPC est remplacé par le diplôme national du brevet des collèges[N 1] ; celui-ci est attribué par un jury départemental au vu des résultats du contrôle continu lors de la classe de troisième (pour les élèves scolarisés) ou au vu des résultats d’un examen[5].
En 1986 est organisée la première session du diplôme national du brevet des collèges avec épreuves d'examen. Il comporte deux séries : collège et professionnelle. Le diplôme est attribué sur la base de notes obtenues à un examen et des résultats acquis en cours de troisième. Pour la série collège l’examen comporte trois épreuves écrites pour 200 points (français : 80 points ; mathématiques : 80 points ; histoire-géographie : 40 points) et un contrôle continu pour 200 points (langue vivante 1 : 60 ; sciences physiques : 20 ; sciences naturelles : 20 ; éducation physique et sportive : 40 ; éducation artistique : 20 ; technologie ou éducation manuelle et technique : 20 ; une option obligatoire : 20)[6],[7].
En 1987, le Diplôme national du brevet (DNB) comporte trois séries : collège, technologique et professionnelle. L’examen est composé des mêmes épreuves, et au contrôle continu sont pris en compte en plus les résultats de la classe de quatrième sauf pour les sessions de 1987 et 1988 à titre transitoire (Art. 5 de l'arrêté du 23 janvier 1987), les notes de français et de mathématiques, et chaque discipline a le même coefficient[8],[9],[10].
La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école de 2005 prévoit que le diplôme « atteste la maîtrise des connaissances et des compétences, intègre les résultats de l’enseignement d’éducation physique et sportive et prend en compte les autres enseignements suivis par les élèves selon leurs capacités et leurs intérêts. Il comporte une note de vie scolaire. ». Celle-ci prend en compte l’assiduité de l’élève (la moitié des points) et son respect des dispositions du règlement intérieur (l’autre moitié). La participation de l’élève à la vie de l’établissement et aux activités organisées ou reconnues par l'établissement ; l’obtention de l’attestation scolaire de sécurité routière de premier ou de second niveau ; l’obtention de l’attestation de formation aux premiers secours peuvent faire l’objet de points supplémentaires. Les mentions « assez bien », « bien » et « très bien » sont créées et le contrôle continu tient compte uniquement des résultats en classe de troisième[11],[12],[13]. Lors de la session 2010, l’épreuve orale d’histoire de l’art est introduite de façon optionnelle, avant de devenir obligatoire l’année suivante[14]. En 2012, le nombre de séries est réduit de trois (collège, technologique et professionnelle) à deux (générale et professionnelle)[15].
La loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République de 2013 prévoit que le diplôme « atteste la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture », la note de vie scolaire est supprimée[1]. Lors de la session 2017, une nouvelle formule de l’examen est organisée (deux épreuves écrites et une épreuve orale) et le contrôle continu est axé directement sur l’évaluation des compétences du socle[16],[17],[18]. Lors de la session 2018, le nombre d’épreuves passe de trois à cinq[19],[20]. Une nouvelle évolution est à l’étude pour juin 2021[21].
En 2019, le brevet des collèges est reporté en raison d'une canicule et a donc lieu le lundi 1er juillet et le mardi 2 juillet à la place des jeudi 27 et vendredi 28 juin.
En 2020, en raison de la pandémie causée par le coronavirus SARS-CoV-2, les épreuves du brevet sont toutes annulées : seul le contrôle continu est pris en compte.
Objectif
Selon le code de l'éducation, « le diplôme national du brevet sanctionne la formation acquise à l'issue de la scolarité suivie dans les collèges ou dans les classes de niveau équivalent situées dans d'autres établissements ».
« Il atteste la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture »[1].
Un rapport parlementaire de 2010 estime que la maîtrise du socle ne peut pas s’évaluer par les méthodes traditionnelles du brevet[22]. Cependant, le gouvernement ne souhaite pas revenir sur la forme du brevet[23]. Certains syndicats d'enseignants soulignent que le brevet est important car il s’agit d’un rite initiatique[24]. De plus des études statistiques montrent que les personnes ne possédant pas de diplômes sont plus sujets au chômage que les personnes possédant un ou plusieurs diplômes[25].
Organisation actuelle
Le diplôme, de valeur nationale, est attribué par un jury dont le ressort territorial, fixé par le recteur d'académie, peut être académique, départemental ou commun à plusieurs départements. Le jury est présidé par le recteur d'académie ou par le directeur académique des services de l'Éducation nationale agissant sur délégation du recteur d'académie[26]. Les diplômes sont délivrés avec des mentions[27].
Le brevet comporte deux séries : générale et professionnelle[28]. Peuvent se présenter à la série générale les élèves des classes de troisième des collèges. Peuvent se présenter à la série générale ou à la série professionnelle les élèves des classes de troisième qui bénéficient de dispositifs particuliers. Les autres candidats choisissent la série à laquelle ils postulent[29].
Les élèves boursiers de lycée peuvent obtenir une bourse au mérite, attribuée de plein droit à tous les boursiers ayant obtenu une mention bien ou très bien au diplôme national du brevet qui s’engagent, à l’issue de la classe de troisième, dans un cycle d’enseignement conduisant au baccalauréat général, technologique ou professionnel[30].
Élèves scolarisés
Cette section concerne les candidats :
- des classes de troisième de collège des établissements publics ou privés sous contrat ;
- des classes de troisième des établissements d'enseignement en dehors de la France ;
- qui sont scolarisés, soit en classe de troisième au Centre national d'enseignement à distance, soit, au titre de la formation continue, dans un groupe d'établissements ou dans un Centre de formation d'apprentis de l’Éducation nationale ;
- des unités d’enseignement des établissements et services médico-sociaux[31].
Sont pris en compte pour l'attribution du diplôme national du brevet :
- le niveau de maîtrise de chacune des composantes du premier domaine et de chacun des quatre autres domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture atteint par le candidat (de 80 à 400 points[N 2]) ;
- les notes obtenues aux épreuves de l’examen du brevet (400 points).
Le diplôme national du brevet est décerné aux candidats ayant obtenu un nombre total d’au moins 400 points sur 800[32], il peut être accompagné de la mention « Assez bien », « Bien » ou « Très bien » si le candidat obtient un nombre de points respectivement supérieur à 480, 560, 640[33].
Épreuves
En 2021, le DNB comporte cinq épreuves[34],[20],[35] :
Nature | Matière | Épreuve | Points par épreuve | Durée | Jour | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Écrite | Français | Compréhension et compétences d'interprétation, grammaire et compétences linguistiques | 50 points | 100 points | 1 heure 10 | 3 heures | 1 |
Dictée | 10 points | 20 minutes | |||||
Rédaction (deux sujets au choix : imagination ou réflexion) | 40 points | 1 heure 30 | |||||
Mathématiques | 100 points | 2 heures | |||||
Histoire-Géographie-EMC | 50 points | 2 heures | 2 | ||||
Sciences | Deux matières parmi les SVT, la Physique-Chimie et la Technologie, traitées sur la même heure d'épreuve | 25 points | 50 points | Environ 30 minutes par matière | 1 heure | ||
25 points | |||||||
Orale | Présentation, au choix :
|
50 points sur la maîtrise du sujet | 100 points | Seul : 15 minutes, dont 5 minutes de présentation et 10 minutes d'échange avec le jury | À plusieurs : 25 minutes, dont 10 minutes de présentation et 15 minutes d'échange avec le jury | ||
50 points sur la qualité de l'oral |
Contrôle continu
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture prévu est composé de cinq domaines de formation qui définissent les grands enjeux de formation durant la scolarité obligatoire. Il se calcule sur un total de 400 points.
Dans le domaine de formation intitulé « les langages pour penser et communiquer », cette évaluation distingue quatre composantes.
- Les langages pour penser et communiquer
- langue française
- langues étrangères et, le cas échéant, langues régionales
- langages mathématiques, scientifiques et informatiques
- langages des arts et du corps
- Les méthodes et outils pour apprendre
- La formation de la personne et du citoyen
- Les systèmes naturels et les systèmes techniques
- Les représentations du monde et l'activité humaine[36].
Pour chacune des quatre composantes du domaine « les langages pour penser et communiquer » et pour chacun des quatre autres domaines de formation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, le décompte des points s’effectue ainsi
- 10 points si le candidat obtient le niveau « Maîtrise insuffisante » ;
- 25 points s’il obtient le niveau « Maîtrise fragile » ;
- 40 points s’il obtient le niveau « Maîtrise satisfaisante » ;
- 50 points s’il obtient le niveau « Très bonne maîtrise ».
Des points supplémentaires sont accordés aux candidats ayant suivi un enseignement de complément selon le niveau qu'ils ont acquis à la fin du cycle 4 au regard des objectifs d'apprentissage de cet enseignement :
- 10 points si les objectifs d’apprentissage du cycle sont atteints ;
- 20 points si les objectifs d’apprentissage du cycle sont dépassés.
Le niveau atteint est apprécié par l’enseignant ayant eu en charge l’enseignement de complément suivi par l’élève[37].
Autres cas
Cette section s’applique aux candidats :
- scolarisés en classe de troisième dans des établissements non cités dans la section « élèves scolarisés » ;
- sous statut scolaire qui ont accompli une classe de troisième ou une classe équivalente ;
- âgés de seize ans ou plus et qui ont suivi une formation équivalente à une formation en classe de troisième ;
- suivant une instruction dans leur famille[38].
Pour ces candidats, le diplôme national du brevet est attribué à ceux qui ont obtenu au moins 200 points à l’ensemble des épreuves d’un examen comportant les quatre épreuves obligatoires suivantes[39] :
Épreuve | Nature | Points | Durée |
---|---|---|---|
Français | Écrite | 100 | 3 h |
Mathématiques | Écrite | 100 | 2 h |
Histoire-géographie, enseignement moral et civique | Écrite | 50 | 2 h |
Physique-chimie et/ou sciences de la vie et de la Terre et/ou technologie | Écrite | 50 | 1 h |
Langue vivante étrangère | Orale | 100 | 15 min |
Statistiques
Présents | Taux de réussite | |
---|---|---|
Série générale | 708 058 | 85,6 % |
Série professionnelle | 70 146 | 74,2 % |
Ensemble | 778 204 | 84,5 % |
Année | 1992[N 3] | 1995 | 2000 | 2005 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|
Série collège | 76,5 | 75,3 | 78,4 | 79,7 | 84,5 |
Série technologique | 66,8 | 65,2 | 73,4 | 77,5 | 79,6 |
Série professionnelle | 53,9 | 59,8 | 73,6 | 71,7 | 67,9 |
Ensemble | 74,7 | 73,5 | 77,9 | 79,1 | 83,5 |
Notes et références
Notes
- Sur le diplôme, seule la mention Brevet des collèges apparaît.
- Il est techniquement possible d'atteindre 420 points en ayant à la fois atteint un niveau de maîtrise « très bon » sur l'ensemble des huit domaines du socle commun et des objectifs « dépassés » lors du suivi d'enseignements optionnels comme le latin.
- 1992 : le champ est restreint aux candidats en classe de troisième, en France métropolitaine.
Références
- Article L332-6 du code de l’éducation modifié par l’article 54 de la loi no 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République « Loi Peillon »
- « Décret no 47-2052 du 20 octobre 1947 instituant un brevet d'études du premier cycle du second degré », sur www.legifrance.gouv.fr
- « Décret no 59-1314 du 16 novembre 1959 modifiant le brevet d'études du premier cycle du second degré », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Décret no 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l'enseignement public ; art. 28 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Décret no 80-715 du 11 septembre 1980 relatif au diplôme national du brevet des collèges », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Décret no 85-945 du 6 septembre 1985 relatif au diplôme national du brevet des collèges », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Arrêté du 6 septembre 1985 relatif au diplôme national du brevet des collèges », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- Décret no 87-32 du 23 janvier 1987 relatif au diplôme national du brevet
- « Arrêté du 23 janvier 1987 relatif au diplôme nationale du brevet », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- Arrêté du 18 août 1999 relatif aux modalités d'attribution du diplôme national du brevet
- Article L332-6 du code de l’éducation créé par l’article 32 de la loi no 2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l’école « Loi Fillon »
- Article 4-1 de l’arrêté du 18 août 1999 créé par l’arrêté du 4 décembre 2012
- Arrêté du 10 mai 2006 relatif aux conditions d'attribution d'une note de vie scolaire, abrogé en 2014
- Arrêté du 9 juillet 2009 modifiant l'arrêté du 18 août 1999 relatif aux modalités d'attribution du diplôme national du brevet, abrogé en 2015
- Décret no 2012-1351 du 4 décembre 2012 relatif au diplôme national du brevet
- Décret no 2015-1929 du 31 décembre 2015 relatif à l'évaluation des acquis scolaires des élèves et au livret scolaire, à l'école et au collège
- Arrêté du 31 décembre 2015 relatif aux modalités d'attribution du diplôme national du brevet
- MENESR - DGESCO, « Diplôme national du brevet, modalités d'attribution à compter de la session 2017 »,
- Arrêté du 27 novembre 2017 modifiant l'arrêté du 31 décembre 2015 relatif aux modalités d'attribution du diplôme national du brevet
- MENESR - DGESCO, « Diplôme national du brevet, modalités d'attribution à compter de la session 2018 »,
- « JM Blanquer : Un nouveau brevet en 2021 », sur www.cafepedagogique.net,
- Jacques Grosperrin, Mise en œuvre du socle commun de connaissances et de compétences au collège, , 132 p. (lire en ligne), p. 38 (I.B.3. Un diplôme national du brevet bancal voire baroque)
- Marie Piquemal, « Chatel s'accroche au brevet des collèges », sur www.liberation.fr,
- « Luc Chatel prône l'adaptation du brevet des collèges plutôt que sa suppression », sur www.lepoint.fr,
- « Enquête sur l'emploi 2003 », sur www.insee.fr,
- Article D332-19 du code de l’éducation
- Article D332-20 du code de l’éducation
- Article D332-16 du code de l’éducation
- Article 2 de l’arrêté du 31 décembre 2015
- Articles D531-37 et suivants du code de l’éducation
- Article 3 de l’arrêté du 31 décembre 2015
- Article 6 de l’arrêté du 31 décembre 2015 modifié
- Article 10 de l’arrêté du 31 décembre 2015 modifié
- Article 7 de l’arrêté du 31 décembre 2015
- « Oral du brevet : tout savoir sur l'épreuve (durée, points, sujets) », sur superBrevet, (consulté le )
- Article D1221-1 et suivants du code de l’éducation
- Article 8 de l’arrêté du 31 décembre 2015
- Article 4 de l’arrêté du 31 décembre 2015
- Article 9 de l’arrêté du 31 décembre 2015 modifié
- Catherine Moisan (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2013, , 431 p. (ISBN 978-2-11-099382-3, lire en ligne), p. 238 (8.7 Le diplôme national du brevet)
- Daniel Vitry (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2009, , 426 p. (ISSN 1635-9089, lire en ligne), p. 227 (8.5 La réussite au diplôme national du brevet par sexe, âge, catégorie sociale) et Catherine Moisan (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2013, , 431 p. (ISBN 978-2-11-099382-3, lire en ligne), p. 238 (8.8 La réussite au diplôme national du brevet par sexe, âge, catégorie sociale)
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