Aziz Meliani

Abd-el-Aziz Meliani (ou Méliani selon les sources), né le à Guellal, en Algérie[1], est un militaire de l’armée française (il a fini sa carrière avec le grade de colonel) et homme politique français.

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Aziz Meliani

Aziz Meliani en 2012

Naissance
Guellal, Algérie
Allégeance France
Arme Infanterie
Grade Colonel
Années de service 1956 – 1985
Conflits Guerre d'Algérie
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Grand-croix de l’ordre national du Mérite
Croix de la Valeur militaire
Autres fonctions Conseiller municipal de Strasbourg
Vice-président de la
Communauté urbaine de Strasbourg

Adjoint au maire de Strasbourg de 1995 à 2000, il est, depuis 2008, conseiller municipal de Strasbourg.

Biographie

Origines familiales

Aziz Meliani est l’arrière-petit-fils d’un militaire venu volontairement d’Algérie, avec soixante-dix-sept membres de sa tribu combattre à Wœrth pour défendre la France et l’Alsace pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et qui n’a ramené que sept hommes dans son douar[2].

Carrière militaire

Aziz Meliani intègre l’École des enfants de troupes de Miliana et Koléa puis l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Laperrine, 1956-1958). À Pâques 1959, il est à Paris où il apprend que son père, le bachagha Méliani a été assassiné, victime d’un attentat. Il demande alors son affectation en Algérie.

Il est envoyé au sud de Sétif. Nommé lieutenant, il commande un commando de chasse du 3e régiment de tirailleurs algériens, il commande, entre 1959 et 1962, deux cents hommes, tirailleurs et harkis, qui se battent contre le FLN. Il est blessé à trois reprises[2].

Au cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, il est nommé dans une unité de la force locale de l'ordre algérienne sur Orléansville. Ces unités composés de 10 % de militaires européens et de 90 % de militaires algériens, qui devaient être au service de l'Exécutif provisoire algérien, pendant la période transitoire jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.

En 1985, il est promu colonel et dirige l’état-major d’une division blindée à Nancy[2].

Vie civile

Retraité de l’armée, il s’installe à Strasbourg où il avait effectué sa préparation à Saint-Cyr à l’École militaire de Strasbourg (EMS)[2]. Il fonde le Conseil national des Français musulmans, et devient gérant de société.

Parcours politique

De gauche à droite : François Loos, vice-président du conseil régional d’Alsace, Fabienne Keller, sénatrice de Strasbourg, Stéphane Bouillon, préfet de la région Alsace et du Bas-Rhin, Aziz Méliani, conseiller municipal de Strasbourg, le général Éric Hautecloque-Raysz, gouverneur militaire de Strasbourg lors de la commémoration journée du souvenir de la déportation à Strasbourg le 28 avril 2013.
Le doyen du conseil municipal, Aziz Meliani, remet l’écharpe de maire de Strasbourg à Roland Ries le 5 avril 2014.

Aziz Meliani exerce à partir de 1987 diverses fonctions exécutives, représentatives ou de réflexion dans le domaine de la Défense nationale, des anciens combattants et des rapatriés :

À partir des années 1990, il prend part à la vie politique de Strasbourg et de sa région. Il est élu en 1995 au conseil municipal sur la liste de gauche de Catherine Trautmann et devient adjoint au maire chargé de l'intégration. En 2001, il n'est pas repris sur la liste de Catherine Trautmann et Roland Ries, il se présente alors sur la liste divers gauche (socialistes dissidents et radicaux de gauche) de Jean-Claude Petitdemange mais n'est pas élu[10].

En 2008, il est élu conseiller municipal de Strasbourg (groupe des élus socialistes et républicains[11]), il est désigné correspondant Défense[12] et élu vice-président de la communauté urbaine de Strasbourg, chargé des relations avec les armées poste qu’il occupe jusqu’en avril 2014[13]. En avril 2014, il est réélu au conseil municipal de Strasbourg.

Prises de position politiques

Après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Aziz Meliani promeut la représentation de la diversité de la population française en général et de la population strasbourgeoise en particulier[14] ; il milite notamment pour une « réconciliation » de Strasbourg avec ses quartiers et propose un Grenelle des banlieues[15].

Désireux d’apaiser les relations entre les collectivités territoriales et la pratique de l’islam[16], il obtient en 2009 le vote unanime du conseil municipal pour la poursuite du financement de la construction de la grande mosquée de Strasbourg[17].

Partisan de la laïcité, il affirme que les idéaux de la France peuvent être incarnés par des communautés religieuses, composantes de la Nation unies par une même histoire et une même volonté[18]. Selon lui, il est nécessaire « qu’à côté de la représentation cultuelle (de l'islam), soit soutenue (…) une représentation laïque dont l’action s’exerce dans le champ sociétal »[19].

En 2011, il soutient la décision de transfert aux Invalides des cendres du général Marcel Bigeard[20].

Distinctions

Publications

Ouvrages

  • La France honteuse. Le drame des Harkis, Perrin, 1993 (réédition 2001), (ISBN 978-2-262-01035-5).
    Aziz Meliani y décrit l’histoire des « bâtards de l’histoire », les 225 000 musulmans enrôlés sous le drapeau français dont seule une partie fut rapatriée en France et dont 150 000 disparurent selon lui[24].

Articles

Plusieurs articles dans Islam de France, Les Volontaires, La Cohorte

Collaborations

  • Dans : Thomas Schreiber, J'ai choisi la France : l'odyssée d'un journaliste qui a traversé trois quarts de siècle, Chaintreaux, Éditions France-Empire Monde, , 332 p. (ISBN 978-2-7048-1091-8)
    Entretien avec le colonel Aziz Meliani par Daniel Bermond (p. 291–294).

Documentaire

  • Éric Beauducel, Algérie, mémoires meurtries. ECPAD, 2010.
    Témoignage du colonel Aziz Meliani.

Articles connexes

Références

  1. Bernard Godard et Sylvie Taussig, Les musulmans en France : Courants, institutions, communautés : un état des lieux, Paris, Robert Laffont, , 454 p. (ISBN 978-2-221-10473-6, lire en ligne), p. 305.
  2. .Hervé de Chalendar, « Ces Nord-Africains qui ont choisi la France et rencontré l’Alsace », sur L’Alsace, (consulté le )
  3. « Arrêté du 4 décembre 1990, JORF du 16 décembre 1990. »
  4. « Arrêté du 20 juin 1997, JORF du 24 juin 1997 »
  5. « Arrêté du 20 février 2003, JORF du 23 février 2003 ».
  6. « La lettre de la Mission interministérielle aux rapatriés, n°8, avril 2006 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  7. « Arrêté du 28 février 2008, JORF du 27 février 2008. »
  8. « Décret du 30 décembre 2004, JORF du 1er janvier 2005 »
  9. « Site du Comité de liaison des associations nationales de rapatriés. »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  10. Nicole GAUTHIER, « A Strasbourg, les dissidents aboient, Trautmann passera. », Libération, (consulté le )
  11. « Le blog des élus socialistes et républicains de la ville de Strasbourg. »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  12. « Délibération du conseil municipal de Strasbourg du 26 avril 2010. »
  13. « Le conseil communautaire »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur communauté urbaine de Strasbourg
  14. Abd El Aziz Meliani. La place de l’islam et des musulmans à Strasbourg. Islam de France 1999 : 43-49.
  15. Dernières nouvelles d’Alsace, 4 novembre 2007.
  16. Abd El Aziz Meliani. La France de l’islam tranquille. Islam de France 1999 : 37-52.
  17. « Agence internationale de presse coranique, 11 avril 2009. »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  18. Entretiens avec Pierre Lévy, 19 mai 2004, sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France.
  19. « Aziz Meliani. Pour un islam aux couleurs de la République. Les Volontaires, septembre 2006 : 10-11. »
  20. « Appel national de soutien : Bigeard aux Invalides »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  21. « Décret du 15 mai 2006, JORF du 16 mai 2006 »
  22. « Décret du 5 mai 2011, JORF du 6 mai 2011 »
  23. « « Aziz Meliani, une réussite de la laïcité », » Dernières Nouvelles d’Alsace, 20 novembre 2011.
  24. Claude Liauzu, Histoire des migrations en Méditerranée occidentale, Bruxelles, Éd. Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 83), , 274 p. (ISBN 978-2-87027-608-2, présentation en ligne)

Bibliographie

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