Auxiliary Territorial Service

L'Auxiliary Territorial Service (ATS ; prononcé comme un acronyme) était la branche féminine de la British Army au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été formée le , originellement comme un service de femmes volontaires, et a existé jusqu'au , quand elle a été fusionnée dans le Women's Royal Army Corps.

Pour les articles homonymes, voir ATS.

Un mémorial de l'ATS au National Memorial Arboretum.

L'ATS a pour origine le Women's Auxiliary Army Corps (WAAC), qui s'était formé en 1917 comme un service volontaire. Pendant la Première Guerre mondiale ses membres ont exercé différents métiers comme commis, cuisinières, standardistes et serveuses. Le WAAC a été dissous en 1921, quatre ans seulement après sa création.

Avant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement a décidé de créer un nouveau service pour les femmes, et un conseil consultatif, qui incluait les membres de la Territorial Army (TA), le Women's Transport Service et la Women's Legion, a été mis en place. Le conseil a décidé que l'ATS serait rattaché à la Territorial Army et que les femmes du service toucheraient le tiers du salaire d'un homme.

Toutes les femmes de l'armée ont rejoint l'ATS sauf les infirmières, qui ont rejoint le Queen Alexandra's Imperial Military Nursing Service (QAIMS - Service Impérial infirmier militaire de la reine Alexandra), et les médecins et dentistes, qui ont été envoyées directement dans l'Armée et sur le front.

L'ATS en action

Membres de l'ATS étudiant des rapports.
Une femme de l'Auxiliary Territorial Service dans lutte antiaérienne. .

Les premières recrues de l'ATS étaient employées comme cuisinières, commis et commerçantes. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, 300 membres de l'ATS ont été envoyées en France. En même temps que l'armée allemande progressait en France, le British Expeditionary Force été repoussé dans la Manche. Ceci a conduit au retrait des troupes de la bataille de Dunkerque en , et plusieurs standardistes de l'ATS comptaient parmi les derniers britanniques à quitter le pays.

Comme de plus en plus d'hommes rejoignaient le front, il a été décidé d'augmenter la taille de l'ATS, qui atteint même les 65 000 membres en . Seules les femmes qui avaient entre 17 et 43 ans étaient autorisées à entrer dans l'ATS, mais les règles ont été assouplies pour autoriser les vétérans du WAAC à rejoindre le service jusqu'à l'âge de 50 ans. Les devoirs des membres ont aussi été élargis vers les professions de conductrices, postières et inspectrices des munitions.

Loi sur le Service national : National Service Act

Une affiche de recrutement.
Deux membres de l'unité de projecteur.

En , le Parlement a voté la Loi sur le Service national (National Service Act), qui incitait les femmes célibataires âgées de vingt à trente ans à rejoindre l'un des services auxiliaires. Ceux-ci regroupaient l'ATS, le Women's Royal Naval Service (WRNS), le Women's Auxiliary Air Force (WAAF) et le Women's Transport Service (WTS). Les femmes mariées ont aussi été appelées plus tard, seules les femmes enceintes ou avec des jeunes enfants étaient exemptées.

D'autres dispositions de la loi incluaient de rejoindre le Women's Voluntary Service (WVS), qui complétait les services d'urgence à domicile, ou la Women's Land Army, qui aidait dans les fermes.

Il y avait également des dispositions prises dans la loi pour les objections contre les services pour des raisons morales, car environ un tiers des objecteurs de conscience étaient des femmes. De nombreuses femmes ont été poursuivies à la suite de la loi, certaines ont même été emprisonnées. En dépit de cela, en 1943 environ 9 femmes sur 10 ont été actives dans l'effort de guerre.

Les femmes se sont vues interdites de batailles, mais en raison du manque d'hommes, des membres de l'ATS, ainsi que d'autres femmes des services bénévoles, ont repris de nombreuses tâches de soutien, tels que les opérateurs de radar, faisant partie des équipages de lutte antiaérienne et de police militaire. Cependant, ces rôles n'étaient pas sans risques, et il y a eu, d'après l'Imperial War Museum, 717 victimes durant la Guerre. L'une des victimes enregistrées était Ivy Berwick, qui est morte en devoir le , seulement âgée de 25 ans. Elle a été enterrée au Hamilton Road Cemetery à Deal, et sa tombe est encore maintenue par la Commonwealth War Graves Commission.

Le jour de la victoire et avant la démobilisation, il y avait plus de 190 000 membres dans le Women's Auxiliary Territorial Service.

Les membres célèbres de l'ATS incluaient Mary Churchill, la plus jeune fille de Winston Churchill alors Premier ministre, et la princesse Elizabeth (future Élisabeth II), fille aînée du roi George VI, qui s'est formée comme conductrice d'ambulances[1].

L'après-guerre

Après l'arrêt des hostilités les femmes ont continué de servir dans l'ATS, ainsi que dans le WRNS et la WAAF. Il a été remplacé par le Women's Royal Army Corps (en) (WRAC), qui a été formé le sous l'ordre de l'armée 6.

Grades

Initialement les grades étaient complètement différents de ceux de l'armée, mais utilisaient les mêmes insignes excepté la couronne qui a été remplacée par une couronne de lauriers[2]. Les membres étaient censées saluer leurs officiers supérieurs, mais pas les officiers d'autres organisations, cependant il était d'usage de le faire[2].

Le , la structure des grades de l'ATS a été réorganisée, et à compter de l'ATS a reçu un statut militaire à part entière et les membres n'étaient plus bénévoles. Les autres grades sont maintenant quasiment identiques à ceux de l'armée, mais les officiers continuaient à avoir un système de grade séparé, qui a été quelque peu modifié. Tous les uniformes et les insignes de grade sont restés les mêmes. Les membres doivent maintenant saluer tous les officiers supérieurs.

Les seules détentrices du grade de Contrôleur en chef ont été les trois premières directrices, promues à ce grade lors de leurs nominations, et la princesse Mary, sœur du roi, qui a porté ce titre depuis 1939 et a été nominée comme Contrôleur-Commandante honoraire de l'ATS en .

Quand les autres grades étaient assignés au unités mixtes de commande anti-aérienne débutées en 1941, ils étaient accordés avec les versions de la Royal Artillery : artilleur, bombardier-lanceur et bombardier.

Deux membres de l'ATS déchargeant des fusils.
Grades de l'ATS avant Grades de l'ATS après Grades de la British Army après 1938
VolunteerPrivate / Gunner *Private / Gunner **
Chief VolunteerLance-Corporal / Lance-Bombardier *Lance-Corporal (en) / Lance-Bombardier
Sub-LeaderCorporal / Bombardier *Corporal / Bombardier (en)
Section LeaderSergeantSergeant
n/an/aStaff Sergeant (en) / Colour Sergeant (en)
n/an/aWarrant Officer Class III ***
Senior LeaderWarrant Officer Class IIWarrant Officer Class II
n/aWarrant Officer Class IWarrant Officer Class I
Company AssistantSecond SubalternSecond Lieutenant
Deputy Company CommanderSubalternLieutenant
Company CommanderJunior CommanderCaptain
Senior CommandantSenior CommanderMajor
Chief CommandantChief CommanderLieutenant-colonel
ControllerControllerColonel
Senior ControllerSenior ControllerBrigadier (en)
Chief ControllerChief ControllerMajor-General (en)
n/an/aLieutenant-General
n/an/aGeneral (en)
n/an/aField Marshal

n/a = grade non autorisé
* utilisé quand assigné à la batterie AAC
** noms divers utilisés selon l'unité
*** pas de nouvelles nominations après 1940

Liste des directrices de l'ATS

Leslie Whateley (en), l'une des directrices d'ATS. Peinture d'Henry Lamb.
  • Contrôleur en chef Dame Helen Gwynne-Vaughan, de à  ;
  • Contrôleur en chef Jean Knox, de à  ;
  • Contrôleur en chef Dame Leslie Whateley, d' à  ;
  • Contrôleur supérieure Dame Mary Tyrwhitt, d' à .

Membres notables de l'ATS

  • La princesse Élisabeth, plus tard Élisabeth II, qui atteint le grade de commandant inférieur.
  • Susan Hibbert, sergent qui a tapé la version anglaise de la reddition allemande.
  • Mary Churchill, dernière fille de Winston Churchill.

Notes et références

  1. (en) « Her Majesty the Queen : Early Public Life », Site officiel de la monarchie britannique (voir archive)
  2. (en) « Badges of Rank in the ATS », The Times, 30 septembre 1939

Annexes

Bibliographie

  • (en) Shelford Bidwell, The Women's Royal Army Corps, Londres, Cooper, coll. « Famous regiments », , 141 p. (ISBN 978-0-85052-099-6, lire en ligne)
  • (en) Eileen Bigland, Britain's other army : the story of the A.T.S., Nicholson & Watson, (OCLC 898781587)
  • (en) J. M Cowper, Great Britain et War Office, The Auxiliary Territorial Service, War Office, (OCLC 39083341)
  • (en) Jeremy A. Crang, « The revival of the British women's auxiliary services in the late nineteen-thirties », Historical Research, , vol. 83, no 220, p. 343–357
  • (en) Jeremy A. Crang, « Come into the Army, Maud': Women, Military Conscription, and the Markham Inquiry », Defence Studies, , vol. 8, no 3, p. 381-395
  • (en) Margaret Dady, Women's War: Life in the Auxiliary Territorial Service, 1986
  • (en) Gerard J. De Groot, « 'I love the scent of cordite in your hair': Gender dynamics in mixed anti-craft batteries », History, , vol. 82, no 265, p. 73-92
  • (en) Dorothy Brewer Kerr, The girls behind the guns : with the ATS in World War II, Oxford, Isis, , 231 p. (ISBN 978-1-85089-575-6)
  • (en) Lucy Noakes, Women in the British Army : war and the gentle sex, 1907-1948, Londres, New York, Routledge, coll. « Women's and gender history », , 209 p. (ISBN 978-0-415-39057-6 et 978-0-415-39056-9), p. 61-81

Liens externes

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