Augustin-Belkacem Ibazizen

Augustin-Belkacem Ibazizen (en Kabyle: Agustin-Belqasem Ibaεzizen), né le à Ait Laarba, dans la commune d'Aït Yenni (Algérie), mort à Paris le , est un avocat, homme politique et écrivain français.

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Biographie

Jeunesse

Il nait le au village d'Ait Laarba dans l'actuelle commune de Beni Yenni, dans une famille d’instituteurs de la tribu kabyle des Aït-Yenni. Très jeune, il ressent, sous l’influence de son père et de ses premiers maîtres, une profonde attirance vers la culture et la religion chrétienne. Lors de la Première Guerre mondiale, il s'engage en 1917 et sert comme aspirant dans un régiment de tirailleurs algériens. Il est cité et décoré de la Croix de Guerre.

Le barreau

Après sa démobilisation en 1920, il s’installe à Paris et suit des études du droit et de lettres à la Sorbonne. Il obtient la citoyenneté française à titre militaire et se fait baptiser sous le prénom d’Augustin. De 1924 à 1928, il est avocat stagiaire au barreau de Paris puis, de 1929 à 1939, il exerce à la cour de Tizi Ouzou dont il devient en 1937, le premier bâtonnier kabyle. En 1939, il est à nouveau mobilisé comme capitaine au 9e régiment de tirailleurs algériens, puis est affecté aux affaires militaires musulmanes. Après l’armistice de 1940, il reprend sa profession d’avocat à Blida et épouse une universitaire d'origine métropolitaine qui enseigne à Alger.

L'engagement politique

De 1932 à 1936, il milite aux Croix-de-feu où il prend des responsabilités importantes et est chargé par le colonel de la Rocque de préparer, en réponse au projet Blum-Viollette, un contre-projet dont l'objectif est de franciser d’office les Anciens combattants, les décorer et les lettrer. Pendant l’été de 1942, il rend visite au maréchal Pétain à Vichy au nom des anciens combattants de la Kabylie. À la fin de la guerre qui lui semblait avoir confirmé la fidélité de la masse indigène à la France, il est très affligé par la répression de mai 1945. Commençant à douter de l’avenir de l’Algérie française, il tente de rapprocher les deux communautés en participant aux Solidarités algériennes. En 1949, il est élu au conseil général d’Alger Maison Carrée, puis en 1953 à l’Assemblée de l’Union française où il siège dans le groupe MRP. Déchiré par l’insurrection et la guerre d’Algérie, mais resté fidèle à son idéal, il prend nettement position pour l'Algérie française[1]. Il accompagne en , durant son voyage autour du monde, le général de Gaulle qui lui accorde de longs entretiens.

Nommé au Conseil d'État français par le général de Gaulle en 1959, il y termina sa carrière.

Dans ses Mémoires, selon Guy Pervillé, Augustin se montrait « fidèle aux sentiments et aux idées de toute sa vie : attachement à sa petite patrie kabyle, en dépit de son « retard millénaire », attirance irrésistible vers la France, sa culture, ses maîtres intellectuels et spirituels et la religion du Christ » ainsi qu'une « indifférence envers l’Islam et le monde arabe auquel il se sentait entièrement étranger » qu'il justifiait « par une tendance atavique de la « race berbère » méditerranéenne et occidentale en dépit de son islamisation ». Toujours selon Guy Pervillé, « sa carrière est le meilleur exemple de la réussite individuelle et de l’échec politique d’un assimilationniste persévérant »[2].

Il meurt à Paris le .

Parcours

Distinctions

Œuvres

  • Le Pont de Bereq'Mouch, Paris, La Table ronde, 1979
  • Le Testament d'un Berbère, préface de René Rémond, Paris, Albatros, 1984

Notes

  1. Benjamin Stora, Le dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, 1996, p.184
  2. Biographie de Augustin Ibazizen par Guy Pervillé

Bibliographie

Voir aussi

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